Plusieurs élus étaient présents pour l’inauguration du projet Courtepointe. Photo : Léa Villalba

RDP-PAT : INAUGURATION DU PROJET COURTEPOINTE

Hub entrepreneurial, social et culturel transitoire, le projet Courtepointe dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles a officiellement été inauguré dimanche en matinée. En plus d’une trentaine de curieux et de passants, les initiateurs du projet à savoir la Société de Développement Angus et l’entreprise d’économie sociale Entremise étaient évidemment présents, ainsi que de nombreux collaborateurs : les élus de l’Arrondissement de Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles, PME Montréal Est-de-l’Île et l’Association des commerçants et professionnels du Vieux-Pointe-aux-Trembles.

« Pour nous l’occupation transitoire, c’est vraiment un véhicule qui vise à mettre à profit les forces vives d’un quartier pour participer à la revitalisation d’un lieu », explique Philemon Gravel, cofondateur et directeur général d’Entremise.

Philemon Gravel, directeur général et cofondateur d’Entremise. Photo : Léa Villalba

Depuis 2016, Entremise crée des milieux de vie inclusifs grâce à l’occupation transitoire de bâtiments vacants ou sous-utilisés par des porteurs de projets locaux. « L’occupation transitoire vise à faire émerger une communauté autour d’un lieu et surtout en invitant autant les citoyens, les organismes communautaires, les artistes ou encore les entrepreneurs pour tester un modèle tranquillement et sûrement », ajoute M. Gravel.

Situé sur la rue Notre-Dame Est, le projet Courtepointe s’inscrit comme la première étape du projet de revitalisation du quartier, entamée par la Société de développement Angus. En attendant la sortie de terre de ce grand projet immobilier, la SDA s’est associée à Entremise pour créer un espace entrepreneurial, social et culturel transitoire.

« Depuis le début, on cherche à être innovant, à faire les choses d’une manière différente pour pouvoir aller plus loin dans les retombées pour les citoyens et pour les commerçants. Ce qu’Entremise nous permet de faire, c’est d’amorcer, dès maintenant, quelques mois à peine après avoir acquis les bâtiments, la mise en place d’une nouvelle communauté et c’est ça qui est extraordinaire », explique Stéphane Ricci, directeur de projets à la SDA.

Plusieurs élus étaient présents pour assister à l’inauguration du lieu, un projet très important souligné notamment par Chantal Rouleau, députée de Pointe-aux-Trembles, ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal : « Le Vieux Pointe-aux-Trembles est un des projets phares dans l’est. Il va permettre de remettre l’est à sa place, la place qui lui revient, va permettre de faire en sorte que les citoyens et citoyennes retrouvent toute leur fierté », exprime-t-elle. À l’instar de Mme Rouleau, Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles et Mario Beaulieu, député de la Pointe-de-l’Île ont félicité l’arrivée du projet Courtepointe.

« Des entrepreneurs sociaux, communautaires ou commerciaux qui ont des projets, qui ont des rêves, souvent, il leur manque le petit coup de main, le petit coup de pouce supplémentaire pour pouvoir déployer leur rêve entrepreneurial », ajoute Mme Bourgeois, heureuse de voir un bâtiment consacré à l’entrepreneuriat dans le quartier, et M. Beaulieu d’ajouter : « Puissions-nous continuer le développement économique de l’est de plus en plus […] et puissions-nous former une Courtepointe aussi diversifiée que tissée serrée. »

Encourager l’entrepreneuriat, l’achat local et écoresponsable

Les locaux du 12 009 Notre-Dame Est seront occupés pendant un an par des entrepreneurs afin qu’ils testent leurs idées et qu’ils bâtissent une communauté. Parmi les nouveaux colocataires des lieux, on y retrouve l’Accueil des Immigrants de l’Est de Montréal, l’Éco de la Pointe-aux-Prairies ou encore le Café les fraîches, une entreprise familiale lancée en 2018 dans l’arrondissement. « On est toutes les trois à la tête de l’entreprise avec ma mère et ma sœur », explique Pénélope Desjardins, cofondatrice.

Le Café les fraîches profite du projet pour relancer leur commerce de proximité. Photo : Léa Villalba

En activité pendant deux ans et demi, l’équipe du Café a dû revoir ses plans à cause de la pandémie. « On a décidé de se relocaliser, et le projet Courtepointe, avec son aspect communautaire nous a interpellé. C’était parfait pour une relance », poursuit-elle. La famille du Café est aussi très satisfaite de pouvoir cogérer l’endroit. « On va pouvoir partager des ressources, des tâches comme la communication, le ménage, etc., ça élargit vraiment notre réseau », conclut-elle. Bien qu’elle soit intéressée à être relocalisée dans un local après le projet Courtepointe, Pénélope ne cache pas son envie de continuer à collaborer avec ses nouveaux colocataires. « Se mélanger avec un autre commerce, ça nous plairait pour garder l’aspect communautaire, ce serait vraiment l’fun », exprime-t-elle.

Au 12 009, on peut aussi retrouver Neuf Printemps – Friperie Bienveillante. « On avait envie de faire partie d’une communauté donc c’était vraiment la meilleure opportunité pour nous », explique Léa Deloge, cofondatrice. Initiatrices d’un événement éphémère au printemps dernier à Mascouche, Léa Deloge et Jondray Roy n’ont jamais eu de magasin. S’intégrer au projet Courtepointe était pour elles une occasion « rêvée » de tester le marché pendant un an. « On voulait voir si notre concept pouvait fonctionner, mais payer un loyer à 4 000 $ par mois, ce n’était pas possible alors avoir accès à un local à moindre coût, c’est vraiment parfait », dit-elle.

Grâce au projet Courtepointe, Léa Deloge et Jondray Roy se lancent en entreprise. Photo : Léa Villalba

Le projet Courtepointe s’étend aussi de l’autre côté de la rue, au 11 994 avec l’épicerie zéro déchet Aux p’tits bocaux. Les cofondatrices Valérie Goulet et Layal Boustani avaient repéré ce local depuis un an déjà. « On avait besoin de pas mal d’espace. Quand on a su que c’était encore à louer, on a sauté sur l’occasion », raconte Valérie. Ouvert depuis mars dernier, les deux nouvelles entrepreneuses sont très heureuses de la réaction des citoyens. « On a des nouveaux clients chaque semaine et vraiment du monde de tous les âges, des personnes âgées, des adolescents, des jeunes familles. C’est vraiment super », ajoute Layal. Seule épicerie en vrac du coin, Aux p’tits bocaux vend à la fois des préparations culinaires, du vrac, mais aussi des objets du quotidien afin de favoriser une consommation plus écoresponsable.

Ouvert depuis mars dernier, Aux p’tits bocaux s’inscrit aussi dans le projet Courtepointe. Photo : Léa Villalba

Bien que le projet Courtepointe soit officiellement lancé, il reste encore plusieurs places à investir. Un formulaire web est disponible sur le site d’Entremise pour déposer un projet.