RÉSEAU DE TRAMWAY : BONIFICATION DU TRANSPORT DANS L’EST D’ICI 2050?
La Ville de Montréal propose de bonifier son offre de transport en commun dans l’est de la métropole en ajoutant trois lignes de tramway au Projet structurant de l’Est (PSE), dont le rapport final a été dévoilé à la fin du mois dernier par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Des services rapides par bus sur différents axes du territoire sont aussi prévus à l’intérieur de cet ambitieux projet de développement contenu dans le Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 (PUM), dévoilé ce mardi par l’administration Plante. Ce dernier prévoit aussi la construction d’autres lignes de tramway dans le centre et l’ouest de l’île.
Dans le volumineux rapport, qui sera bientôt soumis à une consultation publique en vue de son adoption finale l’an prochain, la Ville conserve le projet de tramway de 31 stations piloté par l’ARTM et annoncé au coût de 18,6 milliards. Montréal propose d’ajouter une nouvelle antenne au tracé de la rue Sherbrooke avec une ligne de tramway devant circuler avenue Georges-V puis rue Hochelaga. Cette ligne viendrait en rejoindre une autre projetée dans l’axe nord-sud, rue Viau, entre le boulevard Rosemont et la rue Notre-Dame. Une troisième ligne serait enfin déployée dans l’axe est-ouest sur une portion du boulevard Rosemont, entre Lacordaire et le boulevard St-Michel.
La carte présentée par la Ville montre également au moins quatre circuits où un Service rapide par bus (SRB) serait implanté, comme c’est le cas actuellement sur le boulevard Pie-IX, afin de venir compléter le réseau de tramway et de métro existant.
Un plan réaliste?
La Ville indique que ce plan d’urbanisme « annonce la forme urbaine et les réseaux de mobilité devant être déployés sur son territoire pour les 25 prochaines années ». Montréal ajoute que le PUM « sert de cadre de référence pour entreprendre les actions, dans les limites des champs de compétences municipales ». Dans l’ensemble de l’île, Valérie Plante parle d’une dizaine de circuits de tramway qui totaliseraient 184 km.
Selon la Ville, en 2050, plus de deux déplacements sur trois seront réalisés par des modes de transport actif et collectif. On estime que 30 % des voies de circulation seront alors consacrées aux infrastructures vertes et à la mobilité durable.
Pour le moment, le plan est encore au stade de la planche à dessin. Il fera l’objet d’une consultation publique d’ici l’an prochain pour atteindre une adoption finale, espère-t-on, avant l’été 2025. Aucun échéancier ni prévisions budgétaires n’ont été dévoilés avec ce plan. Pour la Ville, l’enjeu sera d’aller chercher du financement auprès de Québec et d’Ottawa, une somme qui pourrait bien dépasser plusieurs dizaines de milliards. En conférence de presse, la mairesse Plante a reconnu que Montréal est dépendante des autres paliers de gouvernement, mais que l’exercice s’imposait pour « montrer la voie ».
Dans sa présentation, la Ville n’a pas précisé si une partie du projet proposé pouvait être absorbée par l’ARTM, qui attend, de son côté, des instructions du gouvernement du Québec pour entamer les prochaines étapes entourant le PSE. Il est toutefois presque déjà acquis que la nouvelle agence Mobilité Infra Québec, annoncée par la ministre Geneviève Guilbault il y a un mois, sera impliquée dans le déploiement et la réalisation du plan de la Ville de Montréal. La ministre avait dit souhaiter que cette nouvelle agence fasse atterrir les grands projets de transport en commun « plus vite et à moindre coût ».
La première étape de réalisation de ce vaste plan demeure la concrétisation du tramway de l’est de l’ARTM dont la mise en service est annoncée, au mieux, pour 2035-2036. Comme l’indiquait EST MÉDIA Montréal le mois dernier, le projet, plus cher qu’initialement, comprend maintenant des stations à Montréal-Est et à Rivière-des-Prairies ainsi qu’une antenne vers la région de Lanaudière.
Les prochaines années seront donc cruciales pour l’avenir du transport dans la métropole, mais des élections prochaines, et ce, aux trois paliers, pourraient changer la donne ainsi que les plans de la Ville. Des élections fédérales pourraient avoir lieu à tout moment, voire au printemps 2025, après le prochain budget. L’élection d’un éventuel gouvernement conservateur risquerait de réduire le financement aux villes, qui ont été vertement critiquées par le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, dans le dossier du logement. Au palier municipal, le scrutin de novembre 2025 sera décisif pour la mairesse Valérie Plante, qui a toujours l’intention de briguer les suffrages. Enfin, les élections provinciales de 2026 pourraient amener un nouveau gouvernement à Québec, avec son propre lot de priorités et de projets divers à financer.