RÉNOVATION DES HALLES D’ANJOU : LA CONFIANCE PERSISTE MALGRÉ LE MANQUE D’INFORMATIONS
Le projet de réaménagement des Halles d’Anjou se concrétise, le promoteur immobilier visant un début des travaux dès le printemps prochain. Cependant, les commerçants du centre commercial semblent avoir reçu peu d’informations à ce sujet.
EST MÉDIA Montréal est allé à la rencontre de plusieurs propriétaires et gestionnaires de boutiques des Halles d’Anjou, où l’entrepreneur immobilier Groupe Jadco prévoit prochainement intégrer trois tours à vocation résidentielle comprenant plus de 700 unités d’habitation.
La plupart des commerçants interviewés ont affirmé ne pas savoir la date prévue du commencement du chantier ni avoir reçu de nouvelles depuis la fin des consultations publiques menées par l’Office municipal de consultations publiques de Montréal (OCPM) en mai dernier. Tous les interrogés ont admis ne pas avoir été informés des conséquences possibles de la perte éventuelle des places de stationnement situées à l’arrière du marché. En effet, le projet prévoit la construction de tours d’habitation à cet emplacement.
La question de l’accessibilité au centre commercial durant le chantier ou celle d’éventuelles enclaves à la circulation automobile n’ont pas été soulevées non plus par les promoteurs.
« Non, on ne nous a pas vraiment transmis d’informations sur ce qui va s’en venir ensuite. On verra bien », a répondu Mario, co-propriétaire de la boulangerie et pâtisserie La Panetière. Ce dernier demeure assuré que l’entreprise propriétaire et gestionnaire du centre d’achats, Sandalwood Management, tiendra des discussions avec les propriétaires des commerces prochainement.
Michael Soussan, propriétaire de la boutique de microtorréfacteur, Café Plantation, est du même avis. « Je suis sûr que les gestionnaires du centre d’achats feront tout ce qui sera possible pour accommoder la clientèle et les commerçants durant les travaux », a-t-il insisté.
En effet, plusieurs commençants ont indiqué demeurer confiants par rapport au déroulement du chantier. « Nous sommes un peu plus en retrait du chantier dans notre espace, alors on croit être moins touchés par les inconvénients qui pourraient survenir », a affirmé Marcela Robles, conseillère à la vente chez l’optométriste et opticien Multivisions. Elle admet toutefois qu’aucune information ne leur a été transmise quant à la suite des choses.
Elle croit cependant que l’arrivée d’un développement immobilier, entraînant une densification du secteur, pourrait avoir des retombées positives sur le commerce. « Beaucoup de nos clients viennent du quartier. Aussi, nous sommes installés ici depuis l’an 2000, alors notre clientèle est très fidèle. »
Pour sa part, Annalisa Dipasquale, vendeuse pour la parfumerie Parfum Direct, dit comprendre que ce projet prévoit une démolition partielle de certaines places de stationnement, sans plus. « On n’a pas été mis au courant d’une date de commencement des travaux. C’est sûr qu’on peut se poser des questions sur ce qui va arriver avec les places de stationnement et la circulation des gens, mais je ne suis pas trop inquiète, car beaucoup de nos clients viennent du quartier », a-t-elle souligné.
Une ouverture du chantier en mars?
Contacté à ce sujet, le promoteur immobilier Groupe Jadco soutient anticiper que les marteaux piqueurs puissent débarquer aux Halles d’Anjou ce printemps. « Bien que nous ne soyons pas en mesure de confirmer les délais à l’arrondissement, nous avons bon espoir de pouvoir débuter la construction d’ici mars 2025 », a déclaré par courriel Mathieu Melançon, directeur au développement chez Groupe Jadco.
Ce dernier rappelle qu’à la suite de la consultation publique et de la remise du rapport par l’OCPM, la Ville de Montréal a approuvé et adopté le projet. « Le Groupe Jadco peut donc finaliser les ententes avec les propriétaires des Halles d’Anjou, pour ensuite déposer le projet pour permis à l’arrondissement. Celui-ci devra alors analyser le tout », a-t-il résumé.
À l’arrondissement, on a affirmé qu’à ce jour « on n’a reçu aucune autre information ou demande de la part du promoteur » pour lancer les travaux. Dans un courriel, l’administration d’Anjou a indiqué que « le règlement concernant ce projet a été adopté le 28 juin 2024 par le conseil municipal. À la suite de cette adoption, les requérants ont 60 mois pour débuter les travaux ».
Enfin, en ce qui concerne d’éventuelles entraves à circulation, notamment sur le boulevard des Galeries-d’Anjou, une artère majeure de la métropole à proximité du projet immobilier, la Ville de Montréal a soutenu que « les enjeux de mobilité dans le secteur avec l’arrivée de plusieurs projets immobiliers et de la station de métro font actuellement l’objet d’analyses pour anticiper et améliorer les conditions de déplacement ». L’administration montréalaise n’a toutefois pas précisé si un plan spécifique allait être mis en place pour assurer une circulation automobile fluide dans le secteur pendant les travaux.
« Le secteur Anjou est désigné comme secteur stratégique à planifier dans le Schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal, adopté en 2015. Avec la confirmation par le gouvernement du Québec du projet de prolongement de la ligne bleue du métro, la Ville a entrepris la planification urbaine du secteur, dont les grandes orientations ont été annoncées dans le projet de plan d’urbanisme et de mobilité actuellement en consultation », a-t-on résumé à la Ville.
La proposition de rénovation des Halles d’Anjou consiste à agrandir le bâtiment existant par l’ajout, du côté de l’avenue des Halles, de trois volumes distincts, soit deux tours d’habitation de 19 étages et un volume de six à huit étages destiné à accueillir des maisons de ville.
Le site visé par le projet consiste en un lot de grande taille bordé par le boulevard des Galeries-d’Anjou, l’avenue des Halles, la rue Jean-Talon Est et deux lots contigus. S’y ajoutent les lots du stationnement et de la tour d’Equifax, situés à l’intersection de l’avenue des Halles et de la rue Jean-Talon.