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RECONDUCTION DU PROJET MAIN DANS LA MAIN POUR COMBATTRE L’ITINÉRANCE

La ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire et députée de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, annonce un financement de 182 060 $ pour l’organisme Prévention Pointe-de-l’Île, par l’entremise de leur fiduciaire, la Société Ressources-Loisirs de Pointe-aux-Trembles inc. Ces fonds permettront de poursuivre, jusqu’en 2027, le projet Main dans la main, une initiative de lutte contre l’itinérance déployée dans trois secteurs de l’est.

Contrairement à la première version lancée en décembre 2023, le montant attribué couvre désormais une période de deux ans, « ce qui permet une plus grande prévisibilité », commente Chantal Rouleau. Autre nouveauté dans la reconduction de ce projet de lutte à l’itinérance : le quartier Rivière-des-Prairies sera désormais desservi, s’ajoutant aux territoires de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Est.

Chantal Rouleau, députée de Pointe-aux-Trembles et ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire (Courtoisie)

Mme Rouleau indique que la première édition de Main dans la main a permis de rejoindre « 64 personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir », notamment des personnes logées dans des maisons de chambre. Pour les deux années à venir, l’objectif sera d’intervenir cette fois auprès de 500 citoyens. Bien entendu, ce chiffre prend en compte le fait que le projet s’étend sur une plus longue période et que la zone géographique concernée s’élargit.

En plus de Prévention Pointe-de-l’Île, plusieurs organisations travaillent activement à garantir l’efficacité du projet. « Il y a des alliances qui sont faites avec plusieurs organisations, comme le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, les services de police et les organismes communautaires locaux. La Maison du Père participe également et a pu offrir des lits pour des soins palliatifs l’an dernier », énumère Mme Rouleau.

Selon la ministre, Main dans la main intervient aussi de manière préventive en s’adressant à une population susceptible de se retrouver sans domicile en raison de l’augmentation du marché immobilier. « Avec la Maison du Père, on a pu aussi aider des personnes qui étaient à risque d’itinérance parce que le loyer a augmenté. La Maison du Père offre un prêt temporaire pour assumer les hausses du coût des loyers. »

Des défis sur le terrain

Une partie du défi pour les intervenants de ce territoire est d’aller à la rencontre des personnes en situation d’itinérance. Selon Mme Rouleau, une fois le contact établi, il est essentiel de « leur parler des services qui existent et faire le pont avec eux, puis les guider vers les ressources ».

La responsabilité d’entrer en contact avec la clientèle concernée revient à un travailleur de rue, embauché à temps plein. Celui-ci doit faire preuve de tact dans ses diverses interventions, rappelle la députée et ministre : « Il y a eu plusieurs tentatives d’amener les gens vers un point en particulier, un lieu pour offrir de la soupe. Mais les personnes qui sont en situation de grande précarité ou d’itinérance ne veulent pas nécessairement se déplacer vers des lieux qu’elles ne connaissent pas. Il faut aller les voir là où ils sont et établir le dialogue avec eux pour leur parler des services, leur offrir des ressources et les amener tranquillement vers une réinsertion. »

Un autre défi réside dans l’étendue du territoire, car l’itinérance se vit différemment à Rivière-des-Prairies, à Pointe-aux-Trembles et à Montréal-Est. « On a le fleuve, la rivière, des boisés. Alors on peut aller s’installer là. Le défi, c’est de savoir où sont les gens », explique Mme Rouleau. Elle souligne que ce phénomène s’avère nouveau pour ce secteur de l’île : « C’est un grand territoire où on ne connaissait pas ça, l’itinérance, avant. Maintenant, on a un certain nombre de personnes qui vivent cette situation. »

C’est pourquoi il est aujourd’hui primordial de bien informer la population au sujet des enjeux liés à cette nouvelle réalité, explique Mme Rouleau. « Il faut sensibiliser les résidents et établir un dialogue avec les commerçants pour ne pas rejeter ces gens-là. Au contraire, il faut être capable de les accueillir, en veillant à ce qu’il y ait un respect mutuel. »

Éducation et accompagnement

En plus de prévenir les situations d’itinérance et d’interagir directement avec la population concernée, le projet Main dans la main offre un suivi accru après l’établissement du contact. Car, selon la ministre, les programmes d’aide, les collaborations entre les acteurs de terrain et les projets concertés ont déjà fait leurs preuves par le passé. « Il est possible de s’en sortir parce qu’on connaît des gens qui ont réussi à s’en sortir, qui ont aujourd’hui une maison, un travail, une famille et qui se sont réinsérés dans la société », ajoute-t-elle.

Pour la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, une bonne façon de prévenir l’itinérance demeure l’éducation. « Je viens de procéder à la modernisation du régime d’assistance sociale qui vise à bien accompagner les gens qui sont prestataires de nos programmes pour les ramener vers l’emploi et la formation. Par exemple, en offrant une prestation spéciale aux personnes qui retournent aux études et un bonus à l’obtention de leur secondaire 5. » Elle souligne que 42 % des bénéficiaires de l’aide de dernier recours n’ont pas obtenu leur diplôme d’études secondaires.


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