De nouvelles stations comme celle-ci seront installées dans l’est de Montréal en 2021 (photos : EMM).

LA QUALITÉ DE L’AIR SERA MIEUX ANALYSÉE DANS L’EST

La Ville de Montréal a annoncé ce matin qu’elle ajoutera en 2021 de nouvelles stations d’échantillonnage au sein du Réseau de surveillance de la qualité de l’air (RQSA), principalement dans l’est de Montréal. Ainsi, plus de 650 000 $ ont été ajoutés au prochain budget annuel de la Ville pour l’aménagement de ces stations, qui mesureront notamment les concentrations d’arsenic, auxquels s’ajoutent plus de 160 000 $ par année pour leur fonctionnement. C’est la mise à jour des études sur la qualité de l’air à Montréal par la Direction régionale de la santé publique (DRSP) qui déterminera le nombre précis de nouvelles stations d’échantillonnage qui seront installées, ainsi que leur localisation.

En point de presse, la responsable de l’est au Comité exécutif de la Ville et mairesse de Rivière-des-Prairies−Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, n’a pas caché que ces investissements sont en grande partie liés à l’inquiétude des résidents de l’est quant aux émissions d’arsenic générées par l’entreprise d’affinage de cuivre CCR de Montréal-Est. Rappelons que ces dernières années des analyses d’air avaient détecté un dépassement des normes environnementales québécoises à ce chapitre à cette usine, mais que depuis l’installation d’un nouveau dépoussiéreur en 2018, la situation serait semble-t-il rétablie à un niveau d’émission respectant les normes, du moins selon les nouvelles stations d’échantillonnage installées près du site. Toutefois, ces dernières stations seraient la propriété de CCR, donc évidemment les données qui en découlent, ce qui fait douter certains groupes de pression sur la validité de ces analyses. « Les nouvelles stations, contrôlées 100 % par la Ville, vont dissiper les doutes que pourraient avoir des citoyens, et ce sera ainsi clair pour tout le monde », affirme Caroline Bourgeois.

Caroline Bourgeois, responsable de l’est au Comité exécutif de la Ville et mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.

Nette amélioration, mais du travail à faire

Selon la dernière mise à jour de la DRSP sur la qualité de l’air dans l’est de Montréal, qui a été publiée cet été, des améliorations notables sont constatées à un tel point que l’air dans l’est serait aujourd’hui comparable au reste de l’Île, sur une vue globale. Évidemment, il faut tenir compte que le ralentissement des activités économiques et commerciales dû à la pandémie aide à donner belle figure à la qualité de l’air montréalais depuis un certain temps. Quoiqu’il en soit, il y aurait toutefois toujours des petits dépassements de normes (à peine plus hauts que la limite gouvernementale acceptable) observés dans l’est de Montréal en rapport avec l’arsenic, ce qui veut dire que probablement une autre source que CCR en génère. « Les nouvelles stations et une analyse plus approfondie aideront, nous l’espérons, à identifier d’où vient cette source. Mais il faut rassurer la population que c’est loin d’être des taux d’émanation qui sont dangereux pour la santé, selon l’avis de la DRSP. Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter outre mesure, mais on prend tout de même les moyens pour améliorer la situation », avance Mme Bourgeois.

Les stations d’échantillonnage d’air abritent plusieurs analyseurs de haute précision, selon les polluants que la Ville désirent surveiller sur le territoire.

Une nouvelle collaboration avec la DRSP permettra par ailleurs de mettre à jour les connaissances sur la qualité de l’air et son impact sur la santé de la population, dont celle habitant dans l’est de l’Île. La Ville annonce qu’elle accordera ainsi, lors du CE du 2 décembre prochain, un montant de 25 000 $ à la DRSP afin qu’elle produise un document sur les impacts de la qualité de l’air sur la santé des citoyens.

La RSQA exploite plusieurs stations de suivi de la qualité de l’air équipées d’analyseurs mesurant en continu les concentrations de polluants, tels que les particules fines, l’ozone, le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote et le monoxyde de carbone. Les résultats obtenus permettent de dresser un portrait annuel et de suivre l’évolution de la situation de ces polluants depuis plusieurs années à Montréal. Les informations sur la qualité de l’air à Montréal sont disponibles via le rsqa.qc.ca.