Le président et chef de la direction de la Société de développement Angus (SDA) affirme « ne pas être convaincu » par la proposition de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) pour le développement d’un tramway dans l’est de Montréal.

Christian Yaccarini, qui a plus d’une fois critiqué les plans mis de l’avant par les agences de transport montréalaises concernant le Projet structurant de l’Est (PSE), craint que les citoyens n’en aient pas pour leur argent avec le concept présentement sur la table.

« Je ne suis pas du tout convaincu que le projet proposé par l’ARTM, le tramway, soit, d’une part, ce qu’il faut pour le territoire et, d’autre part, indépendamment de ça, qu’il vaille le coup de cet investissement », résume M. Yaccarini.

En effet, le président de la SDA remet en doute le développement d’un réseau basé uniquement sur un tramway à la hauteur de 15 M$, alors que les besoins du territoire « ne seront pas satisfaits ».

« Les tramways, en général, quand on regarde ailleurs, ils se trouvent dans les centres-villes, pas sur des distances comme celles dont on parle dans l’est de Montréal. Quel va être le gain réel en temps de déplacement par rapport à l’autobus? », se demande M. Yaccarini.

En septembre dernier, Marco Chitti, un expert en urbanisme de l’Université de Montréal, a remis un rapport dans lequel il est question des données avancées par l’ARTM sur les temps de déplacement en tramway qu’il qualifiait de trop optimistes.

Pour le président de la SDA, un lien direct avec le centre-ville demeure aussi un élément essentiel pour propulser le développement de l’est. « Ça prend un mode de transport rapide qui te permet de te déplacer partout, pas juste à l’intérieur de l’est », insiste M. Yaccarini.

Ce dernier appuie donc la proposition de l’organisme Vivre en ville dévoilée à la mi-septembre, qui avance un « compromis » par rapport à la position de l’ARTM, en prévoyant plusieurs modes de transport dans l’est pour répondre aux différents besoins. Cette proposition inclut une antenne du PSE jusqu’au centre-ville, dans l’axe de la rue Notre-Dame.

Rectifier le déséquilibre est-ouest

Le directeur général de Vivre en Ville, Christian Savard, réitère le besoin de créer un réseau adéquat de transport structurant dans l’est  afin de mener son développement. « On trouve très important que l’est ait un système de transport en commun à la hauteur des besoins. Il ne faut pas qu’il y ait une espèce de déséquilibre entre l’est et l’ouest qui ferait qu’encore une fois, ce serait l’ouest qui serait privilégié », soutient-il.

Ce dernier rappelle qu’il était plutôt favorable au projet précédemment présenté par la Caisse de dépôt du Québec, l’ancien REM de l’Est, qui prévoyait un train léger sur rail, tel que celui construit sur 67 km dans l’ouest de la métropole, jusqu’aux banlieues de la Rive-Sud.

« Je ne demande pas qu’on nous présente un projet parfait. Il y a parfois des projets imparfaits qui sont tout de même bons. On s’est posé la question : « Est-ce que le tramway, c’est un projet qui est bon? » L’ARTM est en train d’essayer de faire un paquet de choses avec le tramway et elle risque de vouloir tellement brosser large que ce mode de transport va un peu tout mal faire », estime M. Savard.

La proposition de Vivre en ville imagine plutôt un réseau adoptant plusieurs modes de transport dans l’est qui répondent aux besoins différents de ce grand territoire.

En somme, l’organisme souhaite le prolongement des lignes de métro bleue et verte jusqu’à un « super pôle d’échange à l’est du Faubourg Contrecœur », avec une connexion entre différents modes de transport. De plus, l’idée d’un réseau de tramway serait conservée pour desservir « les zones clés du nord-est, reliant en particulier l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et les deux lignes de métro existantes ». Enfin, on envisage des options pour Pointe-aux-Trembles et le Grand Est, visant à développer un véritable réseau de transport en commun suburbain structurant, tout en explorant des scénarios alternatifs pour le train de l’est.

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