Plus de 2 000 m2 de sols maraîchers sont exploités à l’arrière de l’édifice de l’entreprise Scientific Games, dans MHM (Emmanuel Delacour/EMM)

UN AUTRE PROJET DE FERME URBAINE SE CONCRÉTISE DANS MHM

Une nouvelle ferme urbaine a officiellement vu le jour dans l’est de Montréal. Après un projet semblable réalisé en partenariat avec la Société des alcools du Québec (SAQ), la Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve (CCHM) s’est alliée à l’entreprise Scientific Games pour mettre en opération plus de 2 000 m2 de terrains maraîchers.

À l’instar de l’entente conclue avec la SAQ en 2022, la CCHM exploitera dorénavant un terrain qui était jusqu’à tout récemment en friche à l’arrière de l’édifice de Scientific Games, situé dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM). Le site ouvert en grande pompe ce jeudi comprend des terrains maraîchers, une serre, une plantation d’arbres fruitiers et une ruche. Il sera loué gratuitement et à long terme à la CCHM.

Les sols peuvent être labourés en site propre, explique Benoist De Peyrelongue, directeur général de la CCHM, puisqu’une analyse de ceux-ci a révélé que le terrain était approprié à la production agricole. C’est donc exactement 2 043 m2 qui sont rendus disponibles à l’agriculture grâce à ce projet. Ce dernier a débuté l’an dernier avec un premier cycle de plantations et de récoltes qui a fourni environ 3 tonnes de fruits et légumes.

Les employés de Scientific Games étaient invités à découvrir la ferme urbaine ce jeudi (Emmanuel Delacour/EMM)

Et une fois de plus, les produits, récoltés par les employés et bénévoles de la CCHM, retourneront à la communauté. Approvisionnant la cuisine communautaire, les aliments sont vendus à prix abordables ou distribués dans le cadre de programmes de sécurité alimentaire pour les personnes vulnérables.

Avec la concrétisation de cette nouvelle ferme urbaine, M. De Peyrelongue voit un accroissement de l’intérêt du milieu privé pour ce type de projet. Le directeur général anticipe déjà une autre entente avec Bimbo Canada, dont une usine de la rue Viau est productrice des produits boulangers de la marque POM. Ce seraient alors 6 500 m2 qui pourraient être transformés en ferme urbaine à terme à cet endroit, indique l’homme.

« Avec les terrains du 5600, rue Hochelaga, du siège social de la SAQ, de Scientific Games, de Bimbo, on dépasse un hectare de sols cultivés cette année. Avec les chiffres de l’année dernière, on produit déjà 13,5 tonnes de fruits et légumes. En étant conservateurs, on va certainement atteindre entre 15 tonnes et 16 tonnes cette année. Je crois qu’il est donc réaliste de penser qu’on va atteindre notre objectif de production de 50 tonnes de produits maraîchers d’ici 3 ans », insiste M. De Peyrelongue.

Cultiver ses valeurs en tant que corporation

C’est cet effet boule de neige qui a incité Scientific Games à se joindre à l’aventure des fermes urbaines, raconte Marc-André Doyon, vice-président canadien des opérations et directeur des installations montréalaises de cette entreprise spécialisée dans la loterie et les paris sportifs.

« Ça faisait des années qu’on cherchait un partenaire pour le site qu’on avait ici. On avait trouvé différents organismes qui étaient prêts à aménager le terrain, mais pas nécessairement à en assurer les opérations. Puis, on a vu ce que la CCHM a fait avec le 5600, rue Hochelaga et les terrains de la SAQ, et puis on a décidé de parler à Benoist pour voir ce qu’il était possible de faire. Pour nous, c’est important d’agir en tant que bons citoyens corporatifs. Ce projet rentrait parfaitement dans nos valeurs de producteurs de jeux de loterie responsables », ajoute le vice-président.

En plus du prêt du terrain, l’entreprise a fourni le matériel nécessaire pour rendre sa serre carboneutre, permettant ainsi de la garder en fonction 12 mois par année. L’air chaud de l’imprimerie de Scientific Games est récupéré et redirigé dans la serre afin de la garder active même durant la saison hivernale.

Par ailleurs, cette nouvelle ferme urbaine participe à l’insertion socioprofessionnelle de personnes neurodivergentes de même qu’à l’apprentissage de l’agriculture urbaine chez les jeunes puisqu’elle est accessible à tous les milieux scolaires, de l’école primaire jusqu’à l’université.