
Canoë vu à partir du coin de la rue Hochelaga et de l’avenue Bennett. (Emmanuel Delacour/EMM)
22 janvier 2025PAS DE CLINIQUE MÉDICALE NI DE PHARMACIE POUR LE PROJET CANOË
Deux ans après la démolition de l’ancien gym privé à l’angle de l’avenue Bennett et de la rue Hochelaga, le projet immobilier Canoë prend forme et devrait être livré dans les délais prévus. Si les travaux avancent à grands pas, selon le promoteur Rachel Julien, ce dernier a toutefois dû rayer de ses plans l’idée d’intégrer une clinique médicale et une pharmacie en cours de route.
EST MÉDIA Montréal a visité le chantier qui à terme, prévoit la création de 950 unités résidentielles, dont les travaux de construction ont commencé en juin 2023.
« Ça se passe merveilleusement bien au chantier et il bat son plein », assure Mélanie Robitaille, vice-présidente directrice générale de Rachel Julien. Toutefois, le promoteur a été obligé de repenser une importante partie de son offre commerciale. « Nous avons conclu qu’il ne serait pas possible d’ajouter une clinique médicale dans le projet et donc, la clinique, ainsi que la pharmacie, ne sont pas prévues en date d’aujourd’hui », confirme-t-elle.
En effet, il a été impossible pour le promoteur de trouver un locataire capable de gérer la clinique médicale initialement projetée. « Ce n’est vraiment pas ce qu’on souhaitait. Mais moi, je ne peux pas opérer une clinique médicale, ce n’est pas dans mes compétences », se désole Mme Robitaille.
La clinique médicale devait se retrouver au deuxième et au troisième étage de la phase 2, située le long de l’avenue Bennett. Ces espaces commerciaux seront donc remplacés par des unités d’habitation, indique la vice-présidente directrice générale.
Pour le reste, le projet devrait demeurer le même avec 950 unités d’habitations, dont environ 800 privées en locatif et en condos, ainsi qu’environ 150 unités de logement social. Le Canoë est composé de 6 phases et est déjà sur le point d’achever sa première étape, la phase 1, dont la livraison est prévue pour le 1ᵉʳ juillet prochain. Au total, 210 logements locatifs seront disponibles à cette date. « C’est du locatif 100 % abordable en vertu de la stratégie nationale du logement de la SCHL, financé directement à travers un programme du gouvernement fédéral », explique Mme Robitaille. La phase 1, située au coin de la rue Hochelaga et de l’avenue Bennett, comprend aussi une épicerie de la chaîne Maxi qui occupera environ 30 000 pieds carrés de superficie.
Ensuite, la phase 2, dont les préventes ont été lancées à la mi-octobre 2024, prévoit l’aménagement de 92 condos, dont les premières unités devraient être disponibles à partir de 2026. La deuxième phase du projet comprend également un espace de 8 000 pieds carrés dédié à un centre de la petite enfance, capable d’accueillir 60 enfants.
À ce jour, 15 % de la phase locative serait déjà louée et 25 % de la phase des 92 condos serait vendue, indique Mme Robitaille. « On travaille virtuellement et on fait des rencontres informelles à nos bureaux, mais au mois de mars prochain, l’espace condo et l’espace location seront ouverts et on pourra recevoir les gens et leur montrer les unités modèles. »

Le chantier du projet Canoë (Emmanuel Delacour/EMM)
Logement social et échéancier
La portion de logement social, prévue sous forme d’une coopérative de solidarité dans la phase 3, fait du projet un des plus importants à Montréal à intégrer une telle offre dans les prochaines années. « C’est un projet pour lequel nous allons céder le terrain à la Ville de Montréal, qui elle, va ensuite choisir le groupe porteur et procéder avec les travaux qui vont permettre la réalisation de ce projet-là », affirme Mme Robitaille. Le terrain en question, situé à l’arrière du vaste chantier, serait déjà prêt à être cédé, assure-t-elle, mais l’entente de transfert à la Ville devrait plutôt être finalisée d’ici le mois de mars prochain.
Les échéanciers des phases 4, 5 et 6 ne sont pas encore connus. Mme Robitaille se dit toutefois sûre que le projet respectera son calendrier, qui projette la complétion entière de tous les bâtiments huit ans après le début de la construction, soit jusqu’en 2031.
Ainsi, la suspension du chantier en mars de l’année dernière n’aura pas d’impact sur les délais, rassure la vice-présidente directrice générale. Cette décision a été prise avec l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve afin que le projet puisse avoir accès à un changement de réglementation municipale, explique-t-elle. « Ça n’avait strictement rien à voir avec le montage financier de ce projet-là qui est ficelé depuis très longtemps. (…) C’est une décision qui a été prise dans le meilleur intérêt du projet pour qu’il puisse être le plus abordable possible », tient-elle à rectifier. La collaboration avec un sous-traitant aura permis de rattraper le retard dans l’échéancier.