Claude Auchu, associé et chef de la direction de lg2, devant les nouvelles infrastructures de l’agence qui devraient être terminées en avril prochain (photo : EMM).

LES 267 PROFESSIONNELS DE lg2 ARRIVENT DANS ROSEMONT

La nouvelle avait fait l’effet d’une magnifique surprise en septembre 2019. Alors que l’on s’attendait à voir lg2 s’établir dans un bâtiment du centre-ville, du Mile End ou peut-être dans l’aujourd’hui très convoité Mile-Ex, c’est plutôt dans l’est de Montréal, plus spécifiquement au Technopôle Angus, que l’agence maintes fois primée a décidé de déménager ses pénates, et ses quelque 267 employés de son bureau de Montréal, logés depuis de nombreuses années dans l’édifice Balfour, rue Saint-Laurent. Les locaux étant devenus trop exigus et vieillissants au goût de la direction, il était de notoriété publique que la plus grande agence indépendante au Canada se cherchait un nouvel endroit. La Société de développement Angus, contre toute attente, a donc remporté la mise en charmant l’une des plus prestigieuses marques de commerce du Québec.

Différent… mais très bien intégré

Pour ceux qui ont eu la chance de voir le nouveau bâtiment s’ériger graduellement ces derniers mois sur la rue Molson, au nord de Rachel, c’est l’enveloppe de l’édifice, terminée récemment, qui est définitivement venue donner l’effet spectaculaire souhaité par la direction de lg2. Une partie amplement fenestrée aux vitres teintées noir côtoie avec harmonie le reste de l’infrastructure, qui arbore quant à lui une fine brique installée à la verticale, également de couleur noir de gris. Imposant, mais pas agressif pour autant. Plutôt très moderne, stylisé, deux étages bien imbriqués dans un ensemble plus horizontal que vertical et qui donne un certain effet de locomotive, ce qui rappelle, si on veut bien se l’imaginer, qu’il s’agit d’une parcelle de l’ancien terrain du Canadien Pacific… S’il est vrai donc que le tout détonne dans l’environnement habituel du Technopôle, il s’y intègre au final avec panache et sans fausse note.

Photo EMM.

« Ça représente bien l’ADN de l’agence lg2. On se démarque dans l’univers qui nous entoure mais toujours dans le respect de celui-ci. Nous allons être le petit mouton noir d’Angus, mais un mouton noir sympathique », avance Claude Auchu, associé et chef de la direction de lg2. Le design du nouveau bâtiment qui vise une certification LEED est le fruit du département d’architecture de l’agence (eh oui, l’agence de pub donne aussi dans ce créneau qui s’avère, dans certains projets, un outil de marketing puissant) et de Provencher_Roy, la firme de prédilection qui développe la plupart des projets de la Société de développement Angus. « Je peux dire que le processus de co-création s’est finalement avéré un super beau mélange de talents et d’idées. On voit avec le fini impeccable du bâtiment, notamment, une bonne part du génie de l’équipe de Provencher_Roy, et leur signature en quelque sorte. Présentement, nous continuons cette collaboration pour le volet du design intérieur des locaux. On veut que l’expérience soit à la fois plaisante et marquante autant pour les employés que pour les clients et les visiteurs », affirme Claude Auchu.

Plus de pi2 malgré les effets de la COVID

Alors que beaucoup de grands employeurs ont annoncé ces derniers mois leur intention de réduire leurs espaces de bureaux à la suite des avantages liés au télétravail, qu’ils ont pu bien sûr tester à souhait depuis la COVID-19, lg2 n’a pas suivi cette tendance finalement, même si l’agence a quelque peu diminué ses ardeurs en renégociant son entente avec la SDA, laissant à d’autres locateurs quelques milliers de pi2 initialement prévus à leur bail de quinze ans. Ainsi, lg2 passera tout de même de 27 000 pi2 à près de 40 000 pi2 d’espace de travail, et tout sera créé en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise. Selon Claude Auchu, ce sera le jour et la nuit avec les locaux de la rue Saint-Laurent. « C’est sûr que ce sera plus grand, plus aérien, plus agréable. On parle de 14 types d’espaces que l’on retrouvera dans le bâtiment, de la grande salle de réunion au cubicule de téléphone, en passant par la superbe terrasse extérieure, tous imaginés et créés pour notre travail au quotidien. On parle principalement d’aires ouvertes. L’accent est définitivement mis sur le bien-être des occupants, la convivialité et l’efficacité. »

Est-ce que la mode des bureaux non-attitrés fait partie des visées de l’agence? « En fait on se penche là-dessus en ce moment. Il y aura certainement ce type de plan de travail, mais il y a aussi des postes qui demandent encore aujourd’hui des bureaux attitrés. On jongle avec cela, comme on réfléchit toujours sur l’intégration du télétravail dans notre mode de fonctionnement versus le présentiel. Comme beaucoup d’organisations, on doit s’adapter à cette nouvelle réalité, mais c’est aussi trop tôt pour prendre des décisions bien arrêtées dans le long terme. En fait, on verra comment nos espaces évolueront, mais chose certaine on privilégie depuis longtemps les aires ouvertes », explique le gestionnaire.

L’espace qu’a laissé lg2 dans le nouveau bâtiment sera finalement occupé par la Caisse d’économie solidaire Desjardins dès cette année, nous a par ailleurs confirmé la SDA.

Photo prise du toit d’un des bâtiments de la SDA à la mi-janvier dernier. On remarque que l’enveloppe de l’édifice est pratiquement terminée (photo : EMM).

Sur le sujet du télétravail imposé par la pandémie, l’agence aurait bien tiré son épingle du jeu jusqu’à maintenant affirme son principal dirigeant, malgré les nombreux défis qui s’imposent toujours au fil de cette longue période qui a débuté en mars dernier. « Nos trois bureaux, Montréal, Québec et Toronto, sont fermés depuis le 13 mars. Tous nos employés (350) sont en télétravail depuis ce temps mais je dois dire que ça fonctionne. On continue de livrer le travail et la production n’a pas vraiment ralenti, quoique nous devons adapter constamment la création en fonction des contraintes physiques liées aux mesures sanitaires, en studio et sur les lieux de tournage par exemple. On a aussi la chance de compter parmi notre clientèle une majorité d’entreprises qui oeuvrent dans le secteur du détail, peut-être un peu moins affectées que d’autres ces temps-ci », soutient Claude Auchu.

Ce dernier avoue aussi vivre ce que bien des gestionnaires et chefs d’équipe ont déclaré depuis le début de la pandémie. Le gros défi, c’est la gestion des ressources humaines, la santé mentale des employés. « Chez nous, 350 employés en télétravail forcé, c’est 350 réalités différentes, qui ont tous un environnement différent et des obligations familiales ou personnelles différentes. Il faut s’assurer dans un premier temps que tout ce beau monde ait les outils nécessaires pour travailler, le plus confortablement possible. Par exemple, on a fait un échange avec un de nos clients cet été pour fournir des climatiseurs à ceux et celles qui n’en avaient pas. Ça prend de l’empathie, de l’entraide, et il faut trouver aussi des trucs pour se calmer. Autre exemple, on a même organisé des séances de méditation virtuelle, et ça marchait fort ! (rires). La COVID a tout amplifié finalement, on s’est rendu compte que s’il y a avait une petite craque dans l’agence, là elle est apparue, disons, pas mal plus grande. Mais c’est certainement la même chose dans la plupart des entreprises », explique M. Auchu.

Photo EMM.

Coup de foudre pour Angus et pour l’est de Montréal

À priori, lg2 ne visait ni Rosemont ni l’est de Montréal comme future terre d’accueil. C’est en fait la rencontre avec l’équipe de la Société de développement Angus qui aurait fait basculer les plans de l’agence. « L’approche de la SDA a été de nous présenter un projet, pas un building. Et un milieu de vie en développement, de nature à la fois sociale et économique, où on pourrait contribuer en quelque sorte à dynamiser un secteur, à faire partie d’une certaine relance de l’est de Montréal. Pour nous c’est extrêmement important de s’impliquer dans la communauté, de faire une différence, si c’est possible de le faire. À Angus, c’était cela qu’on nous présentait, et en plus on pouvait définir nos besoins en termes de bâtiment. Il fallait bâtir, et nous, on aime justement ça bâtir! Donc le fit était là », affirme le chef de la direction de lg2.

En analysant par la suite les codes postaux des employés de la division montréalaise de lg2, la direction a réalisé que plus des deux tiers des effectifs de l’agence résidaient dans le secteur ou dans les quartiers avoisinants (Rosemont, Petite-Patrie, Plateau Mont-Royal, Hochelaga-Maisonneuve). « En additionnant tout cela, ça faisait finalement beaucoup de sens de s’installer à Angus », de dire Claude Auchu.

Le produit final devrait ressembler à ceci (maquette fournie par lg2).

À quand donc l’arrivée des troupes de lg2 dans Rosemont? Probablement aux alentours du 1er mai prochain nous dit-on, puisque les installations devraient être prêtes en début avril, et on compte prendre de trois à quatre semaines pour s’installer. Évidemment, le calendrier est toujours variable selon les contraintes que pourrait imposer la Santé publique au cours des prochaines semaines, contraintes qui ont jusqu’ici ralenti le chantier d’environ deux mois sur l’échéancier initial. Une bonne nouvelle également pour les commerçants des alentours, qui ont certainement bien hâte d’accueillir 267 professionnels comme voisins!


Le dossier spécial « Rosemont 2021 » a été rendu possible grâce à la collaboration des partenaires suivants :