Après plus de 20 ans à diriger des projets et des organisations de développement économique dans les quartiers centraux montréalais, Jean-François Lalonde a vu sa mission se transformer, au fil des ans, en véritable passion. Il suffit d’une entrevue avec le principal intéressé pour s’en convaincre. « Selon moi, le rôle d’un organisme de développement économique comme PME MTL, ça doit dépasser le service direct aux entreprises. Oui l’accompagnement et le financement sont des volets importants, mais on fait cela comment? Eh bien on doit essayer le plus souvent possible de le faire pour et avec la communauté visée. Quand tu réussis à concerter et mobiliser des acteurs clefs autour d’un projet, de façon générale c’est gagnant. Il s’agit aussi de projets qui, plus souvent qu’autrement, durent dans le temps, et qui s’incrustent dans leurs quartiers tout en les bonifiant », déclare d’entrée de jeu le directeur général de PME MTL Centre-Est, rencontré dans le cadre de notre dossier spécial Est en développement. Il citera pour illustrer ses propos notamment tout le développement du secteur Angus et la sauvegarde du Cinéma Beaubien, deux projets soutenus à l’époque par la Corporation de développement économique de Rosemont (CDEC), ancêtre de PME MTL Centre-Est.

Développement local, développement territorial?

L’organisme de développement économique qui dessert les entrepreneurs des arrondissements de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont–La Petite-Patrie et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, bonifiera son offre de service dès janvier 2022 avec l’embauche d’une ressource spécialisée en développement territorial. « Son mandat sera de travailler de concert avec les différents partenaires socioéconomiques et de voir avec le milieu qu’est-ce qu’on peut faire de plus comme organisation sur le territoire, à quel niveau on pourrait jouer un rôle déterminant pour faire avancer des projets porteurs à la fois pour la communauté et pour les entrepreneurs », explique Jean-François Lalonde. Ainsi, on voit que PME MTL Centre-Est, en plus d’offrir sa panoplie régulière de services d’accompagnement et de financement aux entrepreneurs et organismes du secteur, se soucie de plus en plus de l’impact que génèrent les projets soutenus dans leurs communautés, à l’instar du directeur général. « Je pense que le réseau PME MTL peut jouer un rôle de plus en plus important dans ce sens-là, et ainsi revenir un peu à celui des CDEC d’autrefois. Si par exemple sur notre territoire nous avons un secteur d’emplois à revitaliser, on pourrait devenir un point d’ancrage pour rassembler les forces de la communauté, en être le catalyseur, en quelque sorte. »

S’il y a un territoire dans le centre-est qui est appelé à se transformer considérablement ces prochaines années, et où il faudra voir son développement dans sa globalité, c’est bien autour de la station de métro Assomption, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Un site privilégié qui a fait l’objet d’un Programme particulier d’urbanisme (PPU) et où la Ville prévoit un important développement mixte. « Assomption Nord est vraiment intéressant en ce sens qu’il offre une occasion en or de mettre en place une vision concertée de développement territorial. Il faut s’assurer que les grands projets, les grands joueurs qui arrivent, profitent aussi à l’épanouissement des plus petits. C’est une belle piste d’atterrissage pour une grande gamme d’entreprises, mais il faut aussi penser à intégrer celles qui sont déjà dans ce secteur, et ne pas rendre le quartier inabordable pour elles plus tard comme on l’a vu dans certains quartiers, le Mile-Ex par exemple. Quitte à sortir certains bâtiments du marché, que la communauté les achète s’il le faut, afin d’assurer justement cette mixité. Tout cela se fait dans la mesure où les forces vives d’un milieu se mettent ensemble autour d’une vision commune », soutient le directeur général de PME MTL Centre-Est.

Un territoire aux mille et une possibilités

Une des particularités de la région desservie par PME MTL Centre-Est est justement la mixité des usages possibles pour les entrepreneurs. Ainsi, le territoire est reconnu pour offrir de belles opportunités d’affaires tant au niveau commercial, des services, que du côté de l’industriel léger.

Dans Tétreaultville par exemple (Mercier), la rue commerciale Hochelaga est aujourd’hui en plein essor, après avoir connu un certain creux de vague ces dernières années. Un bon moment pour investir selon Jean-François Lalonde. « Il y a de belles possibilités sur Hochelaga dans ce secteur, pour du commerce mais aussi pour de l’acquisition de bâtiments. C’est un peu moins cher que vers l’ouest, le dynamisme de la nouvelle association de commerçants est à souligner, et on voit une diversité d’offres vraiment intéressante s’installer tranquillement, mais sûrement. Je dirais que c’est un secteur actuellement intéressant pour certains entrepreneurs », dit-il.

Il y aurait aussi, du côté de Saint-Michel, des zones d’intérêt en ce moment pour implanter des entreprises ajoute M. Lalonde. « La rue Jarry, entre la 2^e avenue et Pie-IX, offre de belles opportunités. Le Petit Maghreb aussi, rue Jean-Talon, qui s’est doté tout récemment d’une SDC, est voué selon moi à un bel avenir pour du commerce de proximité. Et je dirais de regarder certaines zones pour de l’industriel léger dans ce secteur. Il y a là du local pas trop cher, et le prolongement de la ligne bleue, combiné à la mise en service du SRB Pie-IX, va certainement contribuer à dynamiser ce quartier dans les prochaines années. »

Le directeur général de PME MTL Centre-Est rappelle également les opportunités « nombreuses et même exceptionnelles » liées au développement annoncé du secteur Assomption Nord, mais aussi dans d’autres coins de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve qui feront l’objet d’une certaine transformation au cours des deux prochaines décennies. Il met ici en lumière particulièrement les environs des stations de métro Radisson (Place Versailles) et Préfontaine, qui sont déjà identifiés par l’administration municipale comme des zones importantes de développement mixte à venir.

Finalement, on remarque dans le centre-est un retour marqué du commerce de proximité sur les rues « semi-commerciales », comme Saint-Zotique, Beaubien, Rosemont, etc., où les boulangeries et petits restos, entre autres, fonctionnent notamment très bien. « C’est un phénomène très intéressant et une tendance qui se confirme déjà depuis quelques années. Même si les locaux sont souvent plus dispendieux, il semble que la clientèle est au rendez-vous pour ce genre de commerces vraiment de proximité. Et il y a selon moi encore de belles opportunités en ce moment dans ce créneau particulier, un peu partout dans nos arrondissements », affirme Jean-François Lalonde. Ce dernier est par ailleurs d’avis que le centre-est peut répondre à la demande de bien des projets d’entrepreneurs. « Dans un sens large, que l’on parle de restauration, de commerces de services et de biens de toute sorte, de culture et même dans l’industriel, il y a encore de la place à prendre sur le territoire. Si l’emplacement choisi est propice, si le projet est intéressant, la plupart des entrepreneurs vont bien s’en sortir. Et nous, nous sommes là pour les aider à y arriver », conclut le dirigeant de PME MTL Centre-Est.

Pour en savoir davantage sur les services offerts par PME MTL Centre-Est : https://pmemtl.com/centre-est

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Le dossier spécial « EST en développement 2021 » a été rendu possible grâce à la collaboration de :