Un bassin est déjà en cours de construction dans le parc Pierre-Bédard (Emmanuel Delacour/EMM)

LE PLUS GRAND PARC ÉPONGE DE MONTRÉAL SERA CONSTRUIT DANS MERCIER-OUEST

Le plus important parc éponge de Montréal verra le jour dès l’an prochain dans le secteur Mercier-Ouest. Grâce à un investissement de 16 M$ financé à parts égales par la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec, les installations prévues dans le parc Pierre-Bédard pourront retenir 4 millions de litres d’eau durant les épisodes de pluies abondantes, enlevant ainsi une pression majeure sur le réseau des égouts pluviaux de la métropole.

« C’est l’équivalent de deux piscines olympiques. C’est énorme! », illustrait mardi la mairesse de Montréal, Valérie Plante. À titre comparatif, le parc Pierre-Dansereau, à Outremont, possède une capacité de rétention de 627 000 litres. Il s’agissait jusqu’à tout récemment du plus grand parc éponge de Montréal.

Le nouveau projet, qui sera bouclé en août 2025, comprendra un bassin de rétention, des fosses végétalisées et des aménagements en bordure de rues. D’ailleurs, une cinquantaine de places de stationnement seront retirées pour faire place à ces noues drainantes, notamment sur les rues Bossuet et Pierre-Bédard. Cette décision est justifiée, même si elle peut apporter son lot de désagréments pour les citoyens, indique la mairesse de Montréal.

De gauche à droite : Pierre Lessard-Blais, maire de MHM,;Valérie Plante, mairesse de Montréal; Andrée Laforest, ministre du MAMH; et Chantal Rouleau, ministre de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire (Emmanuel Delacour/EMM)

« Pour faire de grands projets comme ça, on essaie de minimiser les impacts négatifs, entre autres sur les stationnements. Mais c’est sûr que ça peut créer des frustrations ou qu’il peut y avoir des gens qui disent « moi, ce projet-là, je l’aime moins ». Mais au final, nous, on a une responsabilité, c’est de préparer le territoire pour les changements climatiques qui déjà sévissent », a souligné Mme Plante. La mairesse a d’ailleurs rappelé que les pluies diluviennes ont un impact majeur sur le réseau des égouts de Montréal.

Secteur à risque d’inondations

Pour sa part, le maire de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM), dans lequel se trouve le parc Pierre-Bédard, a expliqué que le secteur visé connaît depuis longtemps des problèmes d’inondations. « Dès que nous avons été élus en 2017, c’est un dossier que l’on a pris en charge. Plusieurs personnes sont venues nous voir pour nous dire qu’elles avaient été inondées l’été suivant », raconte Pierre Lessard-Blais, maire de MHM.

Ce dernier affirme que les alentours du parc se situent dans une « cuvette » naturelle, qui accumule les eaux de pluie, en plus de se trouver sur une ancienne rivière. La forte minéralisation du quartier et la présence d’entrées de garage en sous-sol sont aussi des facteurs propices aux risques d’inondations, a insisté l’élu.

Les travaux ont déjà débuté sur la rue Pierre-Bédard et se termineront en 2025 (Emmanuel Delacour/EMM)

C’est donc pour « mettre toutes les chances de notre côté » que ces aménagements inédits seront mis en place. Déjà, une partie du parc a été creusé, à l’arrière du terrain de tir à l’arc, afin de procurer un bassin de trop plein, tandis que les pelles mécaniques s’affairaient ce jour-là à ouvrir la chaussée sur la rue Pierre-Bédard.

Le projet a été financé à la hauteur de 7,9 M$ par Québec, à même son Programme de résilience et d’adaptation face aux inondations (PRAFI). Le PRAFI est doté d’une enveloppe de 345 M$ et se trouve sous la responsabilité du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH).

La ministre du MAMH, Andrée Laforest, était présente mardi matin aux côtés des élus montréalais et de la députée de Pointe-aux-Trembles et ministre de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau. Mme Laforest a souligné qu’elle poursuivait le dialogue avec Mme Plante pour améliorer la résilience de la métropole face aux effets des changements climatiques, notamment les pluies diluviennes.

De son côté, Mme Rouleau a reconnu que « l’est de Montréal a un niveau élevé d’industrialisation » et qu’il était donc nécessaire de créer des aménagements comme celui du parc Pierre-Bédard pour améliorer les milieux de vie des citoyens.

Plus tôt cet été, EST MÉDIA Montréal rapportait que MHM fera appel à une subvention du gouvernement canadien, le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophe, pour réaménager quatre de ses parcs. Ainsi, les parcs Pierre-Tétreault, Clément-Jetté Sud, Radisson et Pierre-Bernard comprendre des petits dénivelés pouvant retenir les eaux de pluies.

À Montréal, une dizaine de parcs éponges ont déjà été aménagés et une trentaine de projets similaires sont en cours d’élaboration ou d’exécution. La Ville prévoit aussi construire 400 saillies de trottoirs éponges dans les prochaines années.