PLUS D’ARBRES POUR L’EST DE MONTRÉAL

La canopée désigne le couvert arborescent d’un espace donné. Son indice est calculé par l’espace qu’elle occupe par la vue du haut des airs. Elle fournit énormément d’indices sur la qualité environnementale d’un milieu, en plus d’avoir un effet direct sur la santé et la qualité de vie de ses habitants. Sans surprise, de nombreux quartiers de Montréal, dont plusieurs localisés dans l’est de la ville, présentaient au début des années 2000 une canopée déficiente. Pour remédier à la situation, en 2012, la Ville de Montréal a mis en place un plan d’action afin de planter 300 000 arbres jusqu’en 2025. Et évidemment, l’est de l’île faisait partie des endroits prioritaires à verdir.

La canopée pour une ville en santé

Cela peut sembler banal pour plusieurs personnes, mais les feuilles des arbres jouent vraiment un rôle essentiel dans le maintien d’une ville en santé, et par le fait même, de ses résidents. Premièrement, elles retiennent des particules de pollution en suspension dans l’air, ce qui évite pour nous de les respirer. Cette fonction à elle seule des feuilles a un effet direct sur le taux de mortalité des gens atteints de maladies cardio-vasculaires. De plus, grâce à la photosynthèse, les feuilles améliorent la qualité de l’air d’une ville en séquestrant le carbone. Aussi, les espaces verts diminuent le ruissellement des eaux qui peuvent entraîner avec elles des matières toxiques qui ne seront pas, par la suite, déversées dans le fleuve et nos rivières. Finalement, ils permettent aussi d’éviter les îlots de chaleur, un enjeu important dans un contexte de changements climatiques.

En 2007, la Ville de Montréal présentait un indice de canopée moyen de 20,3%. L’objectif du plan d’action est de passer à un indice de 25% d’ici 2025. Selon Malin Anagrius, directrice générale de Soverdi, un organisme qui a pour mission d’augmenter la canopée sur les terrains privés et institutionnels de la ville, un indice sous la barre des 25% peut représenter un enjeu important pour la santé des citoyens. Toujours selon la directrice, il faut toutefois faire attention lorsque l’on donne des chiffres : « Vancouver a, par exemple, une canopée d’environ 35% à cause de ses grands parcs situés aux extrémités de la ville. Mais, dans l’espace urbain lui-même, c’est très bétonné. Un indice de canopée entre 25 et 30%, c’est très bien pour une métropole, mais il faut s’assurer qu’elle soit bien dispersée. » En 2019, à Montréal, l’organisme avait déjà planté 63 000 arbres sur les 142 000 sous leur responsabilité.  Pour s’assurer d’atteindre leurs objectifs en 2025, Soverdi a l’intention de planter dès 2021 quelque 16 000 arbres par année.

L’organisme Soverdi a pour mission d’augmenter la canopée de Montréal d’ici 2025 (photo Soverdi).

Montréal-Est, la reine du béton

La canopée représente un défi majeur pour plusieurs arrondissements à l’est du boulevard Saint-Laurent, comme à Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal-Nord et à Anjou. Cependant, à cause de son lourd passé industriel et de sa vocation qui perdure dans le même sens, la Ville de Montréal-Est est le secteur qui arrive en tête de liste lorsque l’on parle d’un manque de verdure dans l’est de l’île. Lors de l’élaboration du plan d’action de la Ville de Montréal, cette zone avait le plus faible indice de canopée sur le territoire montréalais, soit d’environ 8%. Heureusement, plusieurs gros joueurs économiques installés dans le secteur sont sensibilisés par cet enjeu. Le Port de Montréal fait, entre autres, de très gros efforts pour verdir son site.

Il faut noter que ces initiatives de verdissement sont aussi payants à long terme pour les entreprises. Installer des arbres près d’une table à pique-nique permettrait d’augmenter la rétention des employés (eh oui!), en offrant aux travailleurs un espace plus agréable pour prendre des pauses, en plus d’avoir un effet bénéfique sur leur santé mentale. Aussi, dû à l’augmentation constante de la population montréalaise et aux tours à condos qui poussent plus vite que de la rhubarbe au mois de mai, les citoyens se rapprochent sans cesse des secteurs industriels. Sachant qu’une vieille usine en plein milieu d’une surface bétonnée, émettant de surcroît des nuages de fumée à toute heure de la journée, est loin du paysage de rêve auquel s’attend un nouvel acheteur, pour éviter les conflits avec le voisinage, certaines entreprises décident de se refaire une petite beauté, tout en contribuant à l’environnement.

À vos arbres! Prêts? Plantez!

Si vous habitez dans un secteur où l’indice de canopée n’est pas optimal, il y a toujours de l’espoir. Vous pouvez participer à augmenter votre propre canopée sur votre terrain. Un à deux arbres suffisent pour améliorer la qualité de l’air autour de votre résidence et en récolter les bienfaits. Et surtout, rappelez-vous de ceci : plus l’arbre sera gros, plus les bénéfices le seront aussi! Simon Racine, directeur des grands projets chez Soverdi, recommande de planter un érable ou un chêne pour pouvoir constater un effet notable sur la climatisation à l’intérieur d’une maison. Grâce à l’évapotranspiration, un arbre rejetterait suffisamment de vapeur d’eau pour obtenir un écart de température comparable à celui de plusieurs climatiseurs roulant pendant toute une journée. Les résultats sont donc non négligeables! Et si les racines des érables vous effraient, selon Malin Anagrius, une bonne distance de six pieds entre l’arbre et votre maison devrait être suffisante pour éviter que les racines s’invitent dans vos fondations. Il est notamment possible de se procurer un arbre à prix réduit grâce à la campagne Unarbrepourmonquartier.org, dont l’organisme Soverdi est conjointement l’initiateur avec le Regroupement des écoquartiers. Les employés de Soverdi restent également à la disposition des citoyens afin de répondre à vos questions via leurs réseaux sociaux.

Et finalement, en plus de tous ces avantages, un beau terrain vert contribue à augmenter la valeur d’une maison. Donc, toutes les raisons sont bonnes pour planter des arbres!


Le dossier spécial Environnement 2020 a été rendu possible grâce à la collaboration des partenaires suivants :