Établissement d’enseignement collégial du nord-est de la métropole, le Cégep Marie-Victorin aspire à innover en éducation et à influencer positivement la société en formant des citoyens engagés dans le développement de la région de l’est de Montréal et, plus largement, du Québec. Son plan stratégique 2025-2030, publié en mars et développé en co-construction, visait à refléter cet engagement.

Le Cégep Marie-Victorin, qui propose une vaste gamme de programmes et est impliqué dans divers domaines de compétences, y compris la recherche, accueille plus de 7 000 étudiants, toutes formations confondues, et emploie plus de 800 personnes. Pour l’établissement d’enseignement, il allait de soi que le plan stratégique repose sur ces trois grands enjeux : la population étudiante, l’enseignement et l’institution elle-même.

Louis Gendron, directeur général du Cégep Marie-Victorin (Courtoisie)

Un plan, trois enjeux

L’accent est d’abord mis sur la population étudiante, comprenant les étudiants réguliers et ceux de la formation continue. Dans son plan stratégique 2025-2030, l’objectif du cégep est d’offrir une approche plus intégrée, qui dépasse les distinctions traditionnelles entre les différents types d’étudiants.

Le deuxième point est centré sur l’enseignement et les services qui entourent ces étudiants. Il s’agit de se concentrer sur la qualité pédagogique, les programmes et les services de soutien, afin d’améliorer l’expérience éducative dans son ensemble.

Le troisième enjeu concerne quant à lui l’institution elle-même et ses relations avec ses partenaires. Ce volet met en avant le rôle du cégep dans son écosystème local et régional, soulignant son désir de se positionner comme un acteur influent dans le développement de l’éducation et de partenariats. « Notre institution aspire à être un modèle d’excellence, et ce, non seulement pour la qualité de l’éducation dispensée, mais aussi pour son rôle de leader dans le développement institutionnel », précise Louis Gendron, directeur général du Cégep Marie-Victorin.

Une démarche en co-construction

Le processus de préparation du plan stratégique a été une démarche collaborative qui a impliqué l’ensemble du personnel du cégep. Deux rencontres de co-construction ont été organisées, lors desquelles plus de 300 à 400 personnes ont participé à des ateliers. « L’ensemble du personnel, qu’il soit enseignant ou administratif, a été invité à contribuer à la réflexion », souligne le directeur général.

Un élément particulièrement important du processus a été l’implication des cadres. Pour la première fois dans l’histoire de l’établissement, ces derniers ont animé les ateliers de co-construction. « Après tout, ils jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre et le suivi du plan stratégique, ce sont eux qui devront veiller à sa concrétisation dans les mois à venir », explique Louis Gendron.

À la suite des ateliers, un comité de pilotage, représentant toutes les catégories de personnel ainsi que les étudiants, a été mis en place pour guider la réflexion. Le processus, dans sa globalité, a donc été marqué par une consultation étendue, comprenant des rencontres avec les exécutifs syndicaux et les partenaires externes. « Car un des objectifs principaux était de s’assurer que les décisions prises lors de la co-construction et de la réflexion collective soient cohérentes avec les besoins du personnel et des étudiants », mentionne le directeur général.

À la fin de la démarche, en mars, le plan stratégique a été adopté. « L’adoption du plan stratégique à ce moment-ci de l’année permet d’avoir une vision plus claire pour l’année scolaire suivante et offre plus de temps pour intégrer les priorités du plan dans les décisions à venir », explique M. Gendron.

Des étudiants du Cégep Marie-Victorin (Courtoisie)

Engagé pour l’est

Le plan stratégique du Cégep Marie-Victorin exprime son désir de jouer un rôle actif dans le développement de la société québécoise, notamment dans l’est de Montréal, tout en prenant en considération les transformations globales en cours. « Nous souhaitons nous impliquer davantage dans des secteurs essentiels pour la région, comme la santé et l’éducation, en particulier dans des programmes où il y a des besoins croissants, comme les soins infirmiers, par exemple », illustre Louis Gendron.

Pour y parvenir, une action concrète envisagée est de mesurer où les diplômés du cégep travaillent, ce qui permettrait de mieux comprendre l’impact des formations de l’établissement d’enseignement collégial sur la région. De plus, une collaboration avec d’autres établissements montréalais est envisagée.

Le cégep veut aussi contribuer à la qualification professionnelle dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, en offrant des formations adaptées aux besoins de l’est de Montréal.

L’institution, dans son plan, exprime également son intention de développer une expertise en énergies propres. « Notre objectif est que les jeunes de l’est associent le cégep à ces nouvelles opportunités, ce qui pourrait contribuer à la réinvention économique de la région, longtemps dominée par l’industrie pétrolière », indique le directeur général. L’ambition du cégep est d’aller au-delà de ses actions actuelles et de développer des programmes innovants, en particulier dans des domaines pas encore couverts par les autres établissements collégiaux.

Finalement, se percevant comme un acteur « citoyen » qui joue un rôle dans le développement durable, le Cégep Marie-Victorin cherche à influencer ses 7 000 étudiants, jeunes et adultes, à travers l’intégration de l’écologisation dans leurs parcours d’études. « Cela dépasse le simple recyclage et inclut des aspects plus larges comme la pauvreté et l’alimentation, ce qui est en lien avec les objectifs de l’ONU », exprime Louis Gendron. « Notre plan stratégique et les actions qui seront entreprises s’inscrivent donc à la fois dans une démarche de développement durable et de responsabilité sociale. »

En somme, à travers son plan stratégique 2025-2039, le Cégep Marie-Victorin désire poser des gestes concrets qui auront, espère-t-il, un impact mesurable sur l’environnement et la société. « Dès le départ, le plan stratégique était une démarche pour voir où nous voulions nous projeter. Et je pense que nous avons réussi à nous recentrer sur nos intérêts, sur ce qui mobilisait les gens et sur les besoins de notre population étudiante et de notre personnel », termine Louis Gendron.