Mercier−Hochelaga-Maisonneuve désire promouvoir la culture sur tout son territoire, pour toutes ses populations, surtout celles qui historiquement n’y ont pas un accès facile. Le premier Plan directeur culturel de l’arrondissement décline les grands axes et outils qui lui serviront à atteindre cet objectif.

« On souhaite être d’avantage actif dans les espaces verts et publics où comparativement à Hochelaga-Maisonneuve il y a moins d’événements culturels. Donc, il y a un élément de rattrapage, de renforcement de l’offre de la culture dans Mercier-Ouest et Mercier-Est », indique Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement.

Traditionnellement, Hochelaga-Maisonneuve, grâce à sa forte densité, ses nombreuses institutions, ses loyers bas et sa proximité avec le centre-ville de Montréal, est effectivement un terreau fertile pour les artistes. Cela a eu pour effet de favoriser une masse critique du milieu culturel dans la portion ouest de l’arrondissement, tandis qu’elle rayonne moins dans l’est. « On ne se met pas la tête dans le sable. On sait qu’il y a un bassin d’artistes dans l’ouest de l’arrondissement, mais on reconnaît que tous les citoyens ont le droit d’avoir un accès à la culture de manière égale. Le plan nous permet d’équilibrer les choses », poursuit le maire.

Ce dernier insiste sur le fait que le Plan était nécessaire pour « structurer » les actions de son administration pour améliorer ce « déficit » dans l’est du territoire. Cette démarche, lancée en janvier 2020 et élaborée à la suite de nombreuses consultations citoyennes, fixe ses objectifs pour les années 2022-2026. La programmation estivale récemment dévoilée en découle.

Rejoindre les populations défavorisées

Ainsi, pour parvenir à cette diffusion plus équitable, l’arrondissement se concentrera sur quatre grands axes. Ceux-ci sont : développer et mettre en valeur ses pôles culturels, hausser la participation culturelle des citoyennes et citoyens, élargir et renforcer les partenariats et améliorer la coordination et la concertation au sein de l’arrondissement.

Un objectif avoué de cette démarche est d’augmenter la participation des populations plus défavorisées, qui sont en grand nombre dans ce secteur de Montréal. « On a fait des contacts avec nos partenaires sur le territoire, que ce soit dans le milieu communautaire, par exemple dans le milieu de la santé mentale avec l’organisme Dopamine. On veut faire des ponts avec ces partenaires-là », explique Renée Lebel, agente de développement culturel pour Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Cette dernière ajoute que durant la pandémie un projet pilote d’animation culturelle avait été tenté dans certaines habitations à loyer modique de l’arrondissement. L’expérience fut un succès et est appelée à être répétée, selon Mme Lebel. « C’est vraiment quelque chose qu’on voudrait rendre pérenne; aller à la rencontre du citoyen de tout horizon. On sait qu’il y a des gens qui ne peuvent pas se déplacer pour aller profiter de la programmation culturelle. C’est vraiment quelque chose qu’on souhaite poursuivre. »

Image courtoisie MHM.

C’est donc une trentaine d’organismes partenaires qui s’allieront avec l’administration municipale pour créer des « projets structurants » dans le cadre ce plan. L’arrondissement a aussi identifié près de 80 parcs, lieux institutionnels, et espaces publics qui joueront le rôle de « pôles » desquels pourra rayonner la culture dès cet été.

Transition écologique

Voulant faire de la transition écologique un « enjeu transversal », un pan du plan culturel de MHM tiendra compte de cet élément.

« La culture est un vecteur pour éveiller les consciences et nous permet de parler des sujets qui nous tiennent à cœur », résume Thierry Sénécal, conseiller en planification pour l’arrondissement. La programmation des cinq prochaines années reflétera donc l’importance du débat sur le climat dans son offre, indique celui-ci.

De plus, la façon dont est produite et consommée la culture sur le territoire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve devra se faire d’une manière consciencieuse face aux défis climatiques. Cela pourra donc toucher la façon dont seront construits les décors d’une pièce de théâtre ou encore viser les bâtiments culturels de l’arrondissement.

À cet effet, la maison de la culture Maisonneuve a récemment été reconnue pour son engagement en écoresponsabilité par le programme d’accréditation Scène écoresponsable. L’édifice favorise une consommation responsable, diminue considérablement les outils promotionnels imprimés, et propose une programmation axée sur les artistes de son quartier, ce qui lui a valu la certification « Scène écoresponsable de niveau bronze. »