LES PIRES (ET FAUSSES) DÉCLARATIONS DE L’ANNÉE DANS L’EST
Tradition des Fêtes oblige, EST MÉDIA Montréal récidive aujourd’hui avec sa revue de l’année quelque peu disjonctée, et ce pour une troisième année consécutive. Ainsi, nous avons puisé encore une fois dans nos archives (et dans l’imagination de nos rédacteurs) pour répertorier les pires, et complètement fausses, déclarations entendues au cours de l’année 2022. Vous pourrez enfin savoir en exclusivité ce qui se dit (ou ne se dit pas) en coulisses lors d’événements et d’annonces de toutes sortes dans l’est de Montréal, par nos élus ou autres acteurs influents sur le territoire. En espérant que cette rétrospective de l’année sous le signe de l’humour vous donne autant de plaisir que nous en avons eu à l’écrire. Aussi, on réitère un immense merci à la talentueuse illustratrice Sylvie Lafrance, qui a collaboré étroitement, aussi pour une 3e année, à cette revue annuelle haute en couleur. Alors bonne lecture, et surtout, bonne année à tous!
Une aile jeunesse à Anjou
Pour démontrer que l’altercation avec un adolescent en pleine séance du conseil municipal en octobre dernier n’était qu’un « incident de mineur » (sic), et une « malheureuse orage dans un verre d’eau » (re-sic), et surtout que « les jeunes sont une population avec qui on doit faire avec » (3 x sic), le maire Luis Miranda a démontré toute sa bonne foi en fin d’année en annonçant la création d’une aile jeunesse pour son parti Équipe Anjou. Par voie de communiqué, l’éternel et sympathique maire d’Anjou a déclaré être fier de cette initiative qui donnera une voix à la jeunesse de son arrondissement, et que cette voix sera entendue « le plus possible ». Selon le maire, les jeunes d’Anjou pourront maintenant participer activement aux débats concernant les enjeux de l’arrondissement par l’entremise de plusieurs mécanismes efficaces. « On va en premier lieu mettre en place la ligne téléphonique 1 877 ANJEUNE ou tous les kids vont pouvoir laisser un message, 24 h sur 24, 7 jours par semaine. Ensuite, je vais créer un petit canal Tik Tok avec lequel je pourrai échanger avec les jeunes en leur envoyant des courriels. On va aussi créer le concours Dénonce ton pot, où les jeunes vont pouvoir identifier en toute confidentialité leurs collègues qui ne respectent pas les règles, et les individus, dans les parcs de l’arrondissement, avec 3 iPad dernière génération en prix. Finalement, chaque jeune d’Anjou recevra, début 2023 par la poste, un résumé des règlements municipaux en format bande dessinée, question de les initier à l’importance d’une politique municipale saine, transparente et au service de tous les citoyens adultes. » Un modèle qui fera écho dans d’autres arrondissements, espérons-le.
Un premier pas vers une réserve faunique dans MHM
Parce que l’environnement est la préoccupation numéro un de l’administration Plante et de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, c’est bien connu et documenté, la Ville a annoncé l’automne dernier qu’elle avait (enfin) sauvé une grande partie du fameux Boisé Steinberg, dans le secteur industriel de l’Assomption-Sud-Longue-Pointe, à quelques branches seulement du terrain verdoyant de Ray-Mont Logistiques. Hydro-Québec, qui projetait sur les lieux un barrage hydroélectrique après avoir harnaché le « ruisseau de la grande prairie », a collaboré au projet en cédant le terrain pour quelques sous à la Ville. « Je suis fier de pouvoir dire aujourd’hui, après tant d’années de démarches administratives lourdes et pénibles, et 50 M $ à Hydro-Québec, que nous avons finalement sauvé toute cette partie du boisé. On espère maintenant que les 22 arbres resteront en bonne santé longtemps et qui sait, peut-être un jour cela deviendra-t-il un site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Moi, j’y crois! », s’est exclamé en conférence de presse le maire de l’arrondissement, Pierre Lessard-Blais. Bravo Pierre, beau bouleau!
Décontamination des sols : la Ville sort les grands moyens
Incapable de dépenser le 100 M $ offert par Québec pour stimuler la décontamination des sols industriels dans l’est de Montréal, même si pour la première fois de l’histoire on propose aux propriétaires terriens de défrayer 90 % des frais encourus, la Ville de Montréal n’a toutefois pas encore lancé la serviette, a appris en catimini EST MÉDIA Montréal. Selon notre source confidentielle qui occupe le titre de président du Service de développement économique de la Ville, le programme passerait ainsi dès le début de 2023 à 100 % des dépenses, plus un montant forfaitaire en bonus de 25 000 $ à tout propriétaire qui voudra bien décontaminer son terrain. Du jamais vu. « J’avoue que c’est plutôt généreux, en effet. Mais si ce n’est pas encore assez, il nous reste une marge de manœuvre avec le deuxième 100 M $ que Québec s’apprête à mettre sur la table. Si ça ne va pas assez vite à notre goût, on pourra ainsi ajouter une croisière dans les Caraïbes d’un mois en première classe. Mais cet incitatif sera remis aux propriétaires seulement à la fin des travaux de décontamination, en même temps que le 25 000 $ en bonus. On est quand même dans une gestion de fonds publics, il faut s’assurer ici d’être efficace et rigoureux, c’est un minimum », a expliqué le gestionnaire.
SRB Pie-IX : une pause jusqu’en 2032
La mise en fonction du Service rapide par bus (SRB) Pie-IX aura duré le temps d’une saison finalement, puisque qu’un détail important a échappé malencontreusement à l’équipe d’ingénieurs associés au projet : l’hiver. En effet, le couloir étroit de la voie réservée ne permet pas aux déneigeuses et souffleuses de la Ville de circuler sur le parcours réservé aux autobus. Il faudra donc élargir la voie d’un mètre et demi entre la rue Pierre-de Coubertin, près du Stade, jusqu’à Laval. Un petit pépin technique qui prendra un autre dix ans à régler, mais qui n’est pas catastrophique soutient la mairesse Valérie Plante : « Le gros est fait, on sait que c’est efficace maintenant car on l’a testé, le SRB, cet automne. Maintenant il faut rester positif et continuer le travail. Bonne nouvelle, ce sera encore plus facile de faire les travaux pour connecter le SRB au prolongement de la ligne bleue du métro, les travaux pourront se coordonner de manière optimale. Il n’y pas de souci. Et pour rendre la chose encore plus chouette et très bien pour la santé de tous les Montréalais et Montréalaises, j’annonce que le tracé du SRB, pour les dix prochaines années, pendant l’hiver, deviendra une piste de ski de fond exceptionnelle reliant le nord et le sud de Montréal, avec animation, éclairage de nuit et casse-croûtes vegan tout au long du parcours. Une activité gratuite pour les 3 ans et moins et à coût raisonnable pour les autres avec la carte Accès Montréal. J’adooooore ça! », s’est exclamé avec joie la mairesse.
Karine Boivin Roy évite les fédérales
Après avoir essuyé un échec alors qu’elle briguait la mairie de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve contre Pierre Lessard-Blais de Projet Montréal aux dernières élections municipales, l’ex-conseillère de ville du district de Louis-Riel a vite fait le saut au provincial en portant les couleurs de la CAQ dans le comté d’Anjou-Louis-Riel, qu’elle a finalement ravi aux mains des Libéraux. Avocate consciencieuse et politicienne aguerrie, elle avait déjà une autre option en cas d’une deuxième défaite en moins d’un an, le cas échéant. « Je ne sais pas si c’est vrai, mais j’ai entendu dire que Mario Beaulieu ne se représenterait pas aux prochaines élections fédérales dans le comté de La Pointe-de-l’Île. Faque j’avais déjà pris ma carte de membre du Bloc Québécois et j’ai envoyé 100 $ en don au parti, pour ne pas prendre de chance. Heureusement, je n’aurai pas à mettre mon plan C à exécution, j’ai un poste à Québec. Mais je ne ferme pas la porte, on ne sait jamais… », nous a dit récemment la nouvelle députée, toujours un coup en avance sur ses adversaires.
Ray-Mont Logistiques donnera au suivant
Le président de Ray-Mont Logistiques, Charles Raymond, a déclaré en toute fin d’année à EST MÉDIA Montréal que son entreprise de transbordement de marchandise sera très généreuse avec la population avoisinante en matière de mesures de mitigation. Selon lui, tout indique que les dizaines de milliers de conteneurs entreposés à proximité du quartier Viauville passeront complètement inaperçus, finalement. « On poursuit la Ville pour 370 M $. Donc… si on gagne, je m’engage à donner 100 000 piasses, oui oui, 100 000 piasses, pour mettre des arbres sur le terrain. Plein d’arbres, sur une période de 10 ans. Pas un boisé Steinberg là, un boisé Costco! Amenez-en des érables, des peupliers, pis toute! Pis des cabanes à oiseaux, aussi, pour regénérer la faune. Est-ce que la Ville s’engage à en faire autant? Ça m’étonnerait… Mais moi, je vais le faire. Si on gagne. » Un bon jack dans le fond, Charles.
Cultiver l’espoir, un plan à la fois
La Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve a vraiment fait un coup de maître cette année en faisant « un deal » exceptionnel avec la SAQ. En effet, la Société d’État a autorisé l’organisme d’aide alimentaire à exploiter sans frais une ferme agricole sur le grand terrain de son siège social situé aux abords de l’autoroute 25 et de la rue Notre-Dame. Ainsi, les centaines de tonnes de fruits et légumes produits en période estivale permettront à la CCHM de poursuivre ses activités de bienfaisance à moindre coût. Mais ça, c’est la version officielle… EST MÉDIA Montréal a appris de source souvent assez fiable que c’est en fait un test qui pourrait rapporter beaucoup plus aux deux parties. Voici d’ailleurs un extrait provenant d’un micro caché dans les pousses d’un chou-fleur sur le terrain cet été, discussion entre Benoist de Peyrelongue, directeur général de la CCHM, et Catherine Dagenais, présidente et chef de la direction de la SAQ.
– Et puis, comment ça pousse, l’herbe, ici?
– Super bien, mieux qu’on pensait, en fait. Le potentiel est là, définitivement.
– Est-ce que le plan, dans deux ans, de faire pousser du « Québécois » biologique, semble viable?
– Je pense que oui.
– Et combien de tonnes on pourrait fournir à la SQDC?
– Au moins 20, d’après moi.
– Ok, parfait.
– On travaille là-dessus, pas de souci.
Un projet qui roule, donc. Inspirant.
Sainte-Catherine Est : la Ville demande l’état d’urgence
Après un an de travaux d’excavation et de voirie sans précédent dans l’histoire de Montréal pour mettre à niveau la rue Sainte-Catherine Est dans Hochelaga-Maisonneuve (certains résidents affirment même avoir vu du dynamitage), l’arrondissement a finalement décidé d’arrêter tout ça et de déclarer le secteur « perte totale », faisant appel au gouvernement fédéral pour qu’il déclenche les mesures d’urgence en cas de zone sinistrée. « On a essayé. Dieu sait qu’on a essayé. Mais peine perdu, la vieille infrastructure qui date quasiment de Ville-Marie est trop en mauvais état. Ce n’est pas la rue qu’il faudra refaire, mais bien tout le quartier, malheureusement », a déclaré en point de presse le maire de MHM, Pierre Lessard-Blais.
La députée fédérale d’Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada, s’est fait rassurante aux côtés du maire affirmant que son gouvernement débutera donc les évacuations des résidents du quartier dès le 3 janvier. « On va leur laisser fêter Noël et le Jour de l’an tranquille, paisiblement, et en famille pour qui ont la chance de posséder un Hummer dans leur clan, ou un véhicule du genre. L’armée sillonne déjà le secteur depuis la mi-décembre et distribue l’essentiel aux résidents : dinde, sauce Saint-Hubert, tourtières, patates, petits pois, bûches, et friandises. Pas de trouble, on s’occupe de tout, ça va bien aller. »
Quant à Alexandre Leduc, le député solidaire d’Hochelaga-Maisonneuve, il ne pouvait être du point de presse nous a expliqué son attachée de presse, car il prenait part à la manifestation quotidienne de la Mob6600 contre Ray-Mont Logistiques.
Plus de détails suivront.
Le vol de l’année
Coup de théâtre dans Camille-Laurin aux dernières élections provinciales : pour la première fois de l’histoire, une candidate s’est fait prendre la main dans la boite aux lettres substituant son beau dépliant électoral à celui d’un adversaire, tout aussi beau et intéressant. Ainsi, la malheureuse Marie-Ève Rancourt, de Québec Solidaire, n’avait seulement pas remarqué qu’une caméra la filmait en plein délit, faisant disparaître subtilement la propagande du chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon. Fortement indignée par la chose, la victime n’a pas hésité à dénoncer haut et fort la supercherie de son adversaire avocate (sic). « C’est scandaleux, dégueulasse, et très pas mal antisportif. Oh que je suis fâché, là! Oh que ça ne fait pas mon affaire, ça! », a déclaré celui qui, finalement, grâce au retrait de la candidate « orange » de honte, a réussi à coiffer au fil d’arrivée le député caquiste sortant Richard Campeau. Eh ben… ça volait pas haut dans le comté!
Erreur humaine? Conspiration? Quand le bleu devient rose
Incroyable, mais possiblement vrai. Le tunnelier engagé pour creuser le prolongement de la ligne bleue du métro a fait toute une boulette, a appris en fin d’année la prestigieuse équipe d’enquête d’EST MÉDIA Montréal, qui a déterré le scoop. « On ne sait pas ce qui s’est passé, mais en cours de route, rendu à Pie-IX, le tunnelier a subitement bifurqué de son chemin pour emprunter le tracé projeté pour la ligne rose, un projet précieux dans le cœur de Valérie Plante, inutile de le rappeler, et depuis il poursuit sa route. Il semble que tous nos moyens de communication ont été coupés également depuis cette erreur majeure, probablement un pépin technique selon le cabinet de la mairesse », nous a expliqué par téléphone la responsable de l’est de Montréal au sein du comité exécutif de la Ville et mairesse de RDP-PAT, Caroline Bourgeois. Valérie Plante étant « à l’extérieur », nous n’avons pu la rejoindre pour commenter.
Selon Mme Bourgeois, la situation serait « rattrapable » : « On va s’adapter et faire avec. C’est une erreur, certes, on est TELLEMENT en maudit, mais bon, s’il faut une ligne rose au lieu d’une ligne bleue allongée, ben on va s’adapter. Ce sera la rose, finalement. Tralalalalèèèèèèèreuuuuuuu! », s’est désolée Mme Bourgeois, que nous avons réussi à rejoindre aux petites heures de la nuit, à la fin du party de bureau de Projet Montréal. À Québec, le cabinet de François Legault refuse de faire tout commentaire pour le moment, disant « creuser la situation davantage » avant de se prononcer. Bizarre, tout ça, quand même.
Amazon s’adapte à l’est
Après avoir annoncé qu’il installait un méga entrepôt aux frontières d’Anjou et de Montréal-Est, le géant Amazon a vite réalisé, suite à quelques tests incognito, que la circulation par camion est plutôt difficile dans l’est de Montréal. Mais l’entreprise n’est pas à court de moyens, ni d’imagination pour livrer n’importe quoi n’importe où à n’importe qui. « On a analysé toutes les phases du projet pilote de navette fluviale qui dure depuis déjà quelques années le long du fleuve dans l’est, et c’est sûr que l’idée est intéressante. Alors nous aussi on va profiter de cette belle autoroute d’eau naturelle avec une flotte de 35 navettes-cargo qui sillonneront dès l’an prochain les rives du Saint-Laurent de Pointe-aux-Trembles à Hochelaga. Évidemment on parle ici de navettes-cargo amphibies, bien sûr », nous a expliqué le responsable de la logistique Est-de-l’Île-de-Montréal, Canada, chez Amazon. D’une capacité de 400 conteneurs chacun, les premiers navires seront donc des petits bateaux de service, laisse entendre la direction d’Amazon, question de tester le marché avant une vraie offensive via le Saint-Laurent. Pour rentabiliser davantage l’initiative, Amazon compte également accueillir des passagers sur ses navires au tarif de seulement 1,95 $ pour les membres Prime, alors que la fréquence aux 25 nouveaux quais situés entre le boulevard Pie-IX à l’ouest et Saint-Jean-Baptiste à l’est est prévue chaque 6 minutes du lundi au vendredi de 7h00 à 20h00 et chaque 10 minutes en dehors de cette plage horaire. Samedi et dimanche, la machine se relâche quelque peu alors qu’en tout temps on parle plutôt d’une fréquence aux 15 minutes.
Québec s’adapte à Amazon
En réaction à l’annonce du projet d’Amazon d’instaurer un petit réseau de navettes fluviales-cargo le long des rives du Saint-Laurent dans l’est de Montréal, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a voulu se faire rassurant pour la population en accordant sur le champ une dérogation ministérielle concernant les mesures de protection de l’habitat naturel du chevalier cuivré, espèce indigène menacé que l’on retrouve presqu’exclusivement dans ce secteur. « Les résidents de l’est pourront sans problème recevoir leurs colis via le réseau de navettes-cargo d’Amazon, qui est une initiative extrêmement viable pour contrer le camionnage sur ce territoire, déjà beaucoup trop dense. C’est pourquoi le ministère permettra cette activité, dont les conteneurs transiteront également sur un site parfaitement aménagé et adapté sur mesure pour ce genre d’innovation, soit sur le terrain de Ray-Mont Logistiques. Ainsi on boucle la boucle avec ces projets d’avenir pour l’est. Par contre, on continue notre vigilance pour protéger le chevalier cuivré en poursuivant le moratoire quant à l’ouverture de la Plage de l’est à Pointe-aux-Trembles, et en obligeant le Port de Montréal à recréer au coût de 200 M $ une frayère dans le coin de Contrecoeur. Le chevalier cuivré, c’est notre priorité et c’est non-négociable », a exprimé le ministre lors de la dernière journée de la COP15 à Montréal sur la biodiversité.
Montréal-Est : place à la villégiature
Fini le pétrole à Montréal-Est, fini l’industrie lourde, fini la poussière et ouste les tout-petits quelques pi2 de sols contaminés. Et ce n’est qu’un début… Selon le nouveau plan directeur de la nouvelle administration municipale du village, Montréal-Est sera comparable, dans 30 ans, à Miami Beach, mythique lieu de villégiature en Floride. Mais avec un parc industriel. « La plage sera extraordinaire, rien à voir avec celle de Pointe-aux-Trembles, si cette dernière ouvre un jour. Ici on pourra se baigner dans de l’eau ozonée, déminéralisée et fluorisée grâce à nos installations en technologies vertes. Et le grand terrain d’Esso, on va en faire une zone d’innovation en paintball urbain, le plus gros site du genre au monde. On va commencer avec ça », nous a déclaré la très ambitieuse mairesse Anne St-Laurent, sous le couvert de l’anonymat. Un méchant beau scoop, genre.
Du neuf pour le Vieux-Pointe-aux-Trembles
Après avoir réalisé une étude de marché exhaustive, la Société de développement Angus en est venue à la conclusion que le nom de « Vieux-Pointe-aux-Trembles » n’était pas très vendeur pour son projet de grand complexe de condos et espaces commerciaux haut de gamme. La direction de la SDA, qui ne veut pas s’embarquer dans l’aventure de revitalisation du vieux village à perte, va ainsi déposer sous peu, a-t-on appris, un projet de dérogation aux règlements de la Ville pour changer le nom du secteur historique. « On a réfléchi, et c’est sûr que pour le commun des mortels, acheter un condo à Pointe-aux-Trembles, c’est moins sexy que d’acheter un condo à Rosemont, mettons. Alors, comme on est serré dans le budget avec ce projet, on aurait certainement plus de chance si, en partant, on travaillait avec un autre nom que le Vieux PAT! On a donc pensé à revoir le projet sous l’appellation Le Petit Angus. C’est cute, et c’est très, très vendeur, croyez-moi », a expliqué le président et chef de la direction de la SDA, Christian Yaccarini. Le promoteur immobilier n’en est d’ailleurs pas à sa première tentative pour changer le nom de ce quartier historique. On se souviendra que, tel que rapporté à pareille date l’an dernier par EST MÉDIA Montréal, la SDA avait manœuvré en coulisses pour que le projet porte le nom de Yaccarinitown, mais la proposition avait finalement été rejetée in extremis par le conseil d’arrondissement lors d’une soirée haute en émotion, alors que les élu.es en étaient presque venu aux coups. À suivre, donc.
Une solution au-delà des attentes
Innover, innover, et innover. Alors que la nuit porte conseil, c’est au réveil d’une nuit congestionnée que la députée de Pointe-aux-Trembles et ex-ministre déléguée au Transport, Chantal Rouleau, a enfin trouvé la solution pour déboucher le tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine. Rêvant d’une récente activité de « team building » organisée par François Legault, soit une séance d’Arbre en arbre à Saint-Jovite, Mme Rouleau a vite compris que finalement, il n’y a rien de plus facile que de contourner un petit tunnel. « Aujourd’hui, je suis fière d’annoncer que nous installerons, très bientôt, la plus longue, la plus haute, et la plus solide des tyroliennes au monde, d’une rive à l’autre du Saint-Laurent. Il y aura pas moins de 5 câbles : un pour les camions lourds; un pour les autobus; un pour les autos, un pour les vélos, et enfin; un pour les piétons. Mais plus encore, les câbles seront chauffés pendant l’hiver, on a pensé à tout », vient tout juste de dévoiler la députée caquiste. Ce sera la STM qui sera en charge du projet annonce le gouvernement, après que l’ARTM ait finalisé les études de mobilité dans le secteur, et que le ministère de l’Environnement ait quant à lui procédé à des études d’impacts environnementaux. Auparavant, bien sûr, certains terrains devront être expropriés par les villes concernées. « En parallèle de tout ça, un comité d’experts se penchera sur la possibilité de relier la tyrolienne au REM de l’est, parce que là, les astres sont vraiment alignés pour faire quelque chose de bien dans l’est, de bien bien bien structurant », a ajouté Mme Rouleau. Un super projet qui ne tient pas par un fil, mais par 5 fils. Du solide.
L’innovation, ça se passe dans l’est
Ça y est, c’est enfin officiel : l’est de Montréal a été choisi par le gouvernement Legault pour accueillir non pas deux, non pas trois, mais bien quatre zones d’innovation dans les prochaines années, ont annoncé conjointement le ministre Pierre Fitzgibbon et la mairesse Valérie Plante. Ainsi, le territoire sera de loin le plus privilégié en zones d’innovation au Québec alors que l’est de Montréal sera la seule région à accueillir plus d’une zone. Des centaines de millions de dollars devraient donc être investis par les différents paliers de gouvernement pour développer ces zones et attirer nombre de partenaires qui viendront enfin revitaliser l’économie de l’est. « On ne partira pas de zéro par contre. Nous serons intelligents. On a plutôt décidé de travailler avec la base des forces vives de l’est pour être les meilleurs au monde dans ce que la région fait de mieux. C’est donc avec beaucoup de fierté et d’enthousiasme que j’annonce aujourd’hui la création de zones d’innovation en raffinage pétrolier, en entreposage de marchandises et de conteneurs, en gestion de congestion routière et, finalement, en navettes fluviales. C’est une grande journée pour l’est », a déclaré M. Fitzgibbon.
Quant à Mme Plante, elle a expliqué pourquoi son administration appuie la création de ces zones : « Premièrement, on s’est dit que tant qu’à devoir décontaminer des millions de pieds carrés d’anciennes pétrolières, on pourrait économiser gros en laissant ça comme ça, et en relançant l’industrie du raffinage dans l’est. C’est stratégique et pas trop polluant car ces entreprises nous assurent qu’elles ne pollueront plus bientôt, donc on serait fous de se passer de toutes ces belles jobs payantes! Ensuite, on est fort, dans l’est, pour entreposer. Ce sont les milliers de conteneurs de Ray-Mont Logistiques qui nous ont convaincu du potentiel immense de l’est dans l’entreposage. Quand on voit ce que ça donne, en personne, le résultat de ces immenses piles de conteneurs tout plein de couleurs, c’est impressionnant, en fait. La congestion routière, eh bien, là, c’est sûr qu’il y a une expertise à développer avec les universités montréalaises. Je pense que la conjoncture des prochaines décennies avec le tunnel, la 25, l’autoroute métropolitaine à refaire et, bien sûr, Notre-Dame, l’est de Montréal sera un vrai laboratoire de calibre mondial en gestion de congestion. On pourra ensuite exporter notre savoir, j’en suis convaincue! Et la zone Navettes fluviales? Ben ça, pour être honnête, c’est pour faire plaisir à Chantal Rouleau. Voilà! C’est suuuuper pour l’est!!!! On lâche pas gang! ». On lâche pas Madame la mairesse, on lâche pas…
Plamondon en mission
Contre toute attente et dans des circonstances plutôt inusitées, le chef du Parti Québécois a néanmoins remis in extremis le comté de Camille-Laurin dans le giron de sa formation indépendantiste, et repris une partie stratégique de l’est de Montréal qui a longtemps été le fief du PQ. Ce qui est tout à son honneur. Mais PSPP pour les intimes a un autre objectif ambitieux dans sa mire pour l’est de Montréal, a-t-il tenté de nous expliquer la semaine dernière. Voici un extrait de l’entretien avec le résident de l’Île d’Orléans et Trifluvien d’origine.
– Bonjour Monsieur Plamondon
– Bonjour EST MÉDIA Montréal
– Quel est votre ambitieux plan dont vous voulez nous faire part?
– Je veux reconquérir toutes nos anciennes forteresses péquistes dans l’est, sans exception, lors des prochaines élections, et le travail commence maintenant.
– Ok, alors quelle sera votre circonscription prioritaire?
– Marquette, définitivement.
– C’est dans l’ouest de l’Île ça, Monsieur Plamondon.
– Ha oui? Vous êtes certain?
– Oui.
– Bon. Désolé. Alors ce sera Bourassa-Sauvé, tiens.
– C’est dans l’est, mais ce comté est libéral depuis la nuit des temps.
– Pour vrai? Shit… Heu, on va reconquérir dans ce cas, LaFontaine.
– Idem, comme Bourassa-Sauvé.
– Je vous rappelle, ok?
– Pas de problème, à bientôt!
L’agonie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont tire à sa fin
L’inflation, le manque de main-d’œuvre, et les dédales inouies de la gestion des CIUSSS qui s’inspire des 12 travaux d’Astérix font mal à la population de l’est de Montréal. Après pratiquement une décennie à travailler des plans de reconstruction de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, à les faire, les refaire, et les rerefaire, avec un budget avoisinant au départ les 4 milliards de $, voilà qu’aujourd’hui c’est l’impasse car on manque cruellement de fric. Donc, impossible dans ces conditions de construire un nouvel hôpital dit-on du côté du CIUSSS. Québec s’est fait rassurant en déclarant, en période électorale, que les sous seront disponibles, quoiqu’il en coûte. Il n’en fallait pas plus au fin stratège et président-directeur général du CIUSSS de l’Est-de-l’Île de Montréal, Jean-François Fortin-Verreault, pour déposer son plan qu’il gardait caché dans sa poche arrière depuis sa nomination l’année dernière.
« J’ai travaillé là-dessus le soir et les week-ends, mais j’en parlais pas. Je voulais que ce soit une surprise. Alors voilà, avec le nouvel engagement de Québec, et je remercie le ministre Christian Dubé pour ça, j’annonce maintenant que l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont deviendra Le Centre intégré de la Cité moderne internationale de la Santé de Montréal. L’Hôpital universitaire de 5 000 lits, le plus grand en Amérique du Nord, sera la pierre angulaire du projet de Cité, qui comprendra des pavillons de l’UQAM, de McGill, de Concordia, de l’Université de Montréal, de l’Institut Teccart, un centre d’achat, un complexe sportif, du logement abordable, une clinique dentaire, un centre vétérinaire, et finalement, une station du REM de l’est connectée directement au centre-ville. Pour le moment, j’en suis qu’aux dessins, puisqu’on ne se préoccupe plus du budget. J’en profite pour faire un appel aux gens de l’est, si vous voulez qu’on ajoute des éléments au projet, quels qu’ils soient, c’est le temps de vous manifester. Les astres sont alignés. » Enfin!!
Le REM de l’est fera l’objet d’un référendum
Coup de théâtre en toute fin d’année : EST MÉDIA Montréal a appris directement de la bouche du ministre responsable de la métropole, Pierre Fitzgibbon, que le gouvernement Legault allait soumettre le projet de REM de l’est à un référendum populaire. « On est tanné. Là, ça passe ou ça casse », a déclaré d’entrée de jeu le subtil ministre. Alors que l’ARTM était sur le point de présenter une mouture 2.0 du projet en début 2023, le gouvernement a plutôt décidé d’en finir avec les tergiversations incessantes freinant ce projet et fait un bond en arrière pour remettre sur les rails le plan initial de CDPQ Infra. « On va ainsi sauver des frais inutiles, et cet excellent projet était de toute évidence une véritable locomotive pour le développement de l’est de Montréal. Les sous économisés, on va les réinvestir dans le REM, on a trouvé la formule payante pour tout le monde, vous verrez », a exprimé M. Fitzgibbon, qui nous a même fait parvenir, en exclusivité, le texte préliminaire de la question qui sera soumise au vote populaire : « Êtes-vous pour ou contre le projet de REM de l’est dans son intégralité présenté par CDPQ Infra, si le gouvernement bonifie le projet en offrant un chèque de 500 $ à chaque résident de l’est de Montréal au cours du mois suivant le référendum? ». Toujours selon le ministre, « le gouvernement vise une acceptabilité sociale de plus de 90 % avec ce référendum, ce qui nous donnera une légitimité béton pour aller de l’avant. » Fallait y penser!
Ainsi se termine l’année 2022 pour EST MÉDIA Montréal, avec le sourire, comme toujours. Nous souhaitons à tous nos lecteurs, amis et collaborateurs, une année 2023 douce, stimulante et inspirante. Et bien sûr… une année en santé! Cheers tout le monde!