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PÉNURIE DE PERSONNEL ENSEIGNANT : PEU DE DÉTAILS SUR LA SITUATION DANS L’EST

À quelques jours de la rentrée scolaire, le sujet de la pénurie de personnel enseignant dans la province est sur toutes les lèvres. Le ministre de l’Éducation du Québec, Bernard Drainville, a annoncé le 21 août dernier que 3 858 postes d’enseignants étaient toujours vacants au Québec. De ce chiffre, 318 postes au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) et 60 autres au Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSSPI) sont à pourvoir. La situation concerne donc plusieurs écoles primaires et secondaires de l’est de la métropole.

Le ministre Drainville a néanmoins affirmé que le nombre de postes d’enseignants actuellement vacants était moins élevé de 33,34 % comparativement aux chiffres de l’an dernier.

Les demandes d’informations formulées par EST MÉDIA Montréal (EMM) pour connaître le nombre d’écoles des arrondissements de l’est particulièrement concernées par la pénurie, ainsi que la nature des postes toujours vacants, sont restées sans réponse. Le CSSDM a simplement indiqué à notre équipe qu’il allait « faire un point [sur la situation] un peu avant la rentrée, car les données évoluent chaque jour ». Le CSSDM affirme aussi que sa démarche de recrutement « est intensive et se poursuit en continu tout au long de l’année ». 

« Il faut mettre les choses en perspective. Bien que nos besoins soient importants, la majorité des postes ou affectations sont pourvus. En toutes circonstances, notre priorité est de permettre à tous les élèves d’intégrer un groupe qui dispose de tous les services éducatifs et complémentaires pour répondre à leurs besoins », a précisé dans un courriel le service de presse du CSSDM.

Le CSSPI n’a quant à lui pas répondu aux demandes d’informations d’EMM. Même silence du côté de trois grandes écoles primaires questionnées, situées respectivement dans les quartiers de Pointe-aux-Trembles, Rosemont et Saint-Michel. 

Par l’entremise d’une conférence de presse et d’un communiqué officiel, les centres de services scolaires ont toutefois indiqué avoir « pourvu à 94,9 % les postes en enseignement ». 

« Dévouées au bien-être et à la réussite de nos élèves, les équipes déploient tous les efforts nécessaires pour assurer une belle rentrée scolaire. En unissant nos forces, nous démontrons notre capacité à relever les défis qui se présentent en éducation tout en restant concentrés sur notre mission première », ont précisé conjointement Isabelle Gélinas, directrice générale du CSSDM, Paul St-Onge, directeur général par intérim du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys et Martin Duquette, directeur général par intérim du CSSPI. 

Le privé moins concerné

Du côté de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP), on indique « ne pas avoir de chiffres » sur les postes vacants et les écoles concernées. « Chaque école est responsable du recrutement et de la gestion de son personnel. Toutefois, la plateforme Emploi FEEP affiche les emplois disponibles, ce qui fournit une indication des postes à pourvoir. » 

Lors de notre consultation des offres d’emploi sur la plateforme en question, seulement une dizaine de postes d’enseignants étaient toujours affichés en date du 22 août pour des écoles privées primaires et secondaires des quartiers de Rosemont, Tétreaultville, Rivière-des-Prairies et Saint-Michel.

De plus, le service des communications de la FEEP a précisé qu’il était assez rare que des postes demeurent vacants en début d’année. « Étant donné leur autonomie, les écoles privées ont la flexibilité de planifier les départs à la retraite et les besoins d’embauche à l’avance. Comme le personnel est rattaché directement à l’école, il y a un fort sentiment d’appartenance et une bonne stabilité du personnel. Lorsqu’il manque de personnel pour des remplacements, les écoles privées ont la possibilité de faire appel à des retraités ou encore de revoir la répartition des tâches de leur personnel afin de s’assurer que tous les postes soient pourvus. »

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire avaient quant à elles indiqué, lors d’une conférence de presse en début de semaine, que la pénurie s’étendait à l’entièreté du personnel travaillant dans les écoles de la province.