Jean-Denis Charest, PDG de la CCEM et Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois et député de Camille-Laurin (Courtoisie Benoit Vermette Photographe/CCEM)

PAUL ST-PIERRE PLAMONDON À LA CCEM : « LE DÉVELOPPEMENT DE L’EST REPRÉSENTE UN POUMON ÉCONOMIQUE POUR LE QUÉBEC »

Invité par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM) jeudi dernier, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a exposé ses idées concernant la revitalisation économique de l’est de Montréal et l’avancement de ses projets phares, dans un contexte politique turbulent marqué par l’incertitude et des tensions grandissantes avec les États-Unis.

Dans une allocution qui a précédé la présention de M. St-Pierre Plamondon, le président-directeur général (PDG) de la CCEM, Jean-Denis Charest, a souligné à quel point, selon lui, « l’arrivée de Trump au pouvoir a semé le chaos partout dans le monde », faisant référence à l’impact potentiellement négatif des politiques tarifaires américaines sur notre économie.

Jean-Denis Charest, PDG de la CCEM (Courtoisie CCEM)

Il a notamment ciblé quatre projets prévus dans l’est de Montréal qui ont été « mis sur pause » après l’annonce de l’imposition de droits de douane élevés à 25 % sur les importations canadiennes par les États-Unis.

En entrevue avec EST MÉDIA Montréal, M. Charest n’a toutefois pas souhaité nommer les projets en question. Il a tout de même précisé que parmi ces initiatives interrompues, on retrouvait des « projets de transfert d’entreprises, des projets d’investissement en automatisation et certains projets un peu plus structurants ».

« Ils ne sont pas nécessairement arrêtés, ils sont mis sur pause et ça, c’est un impact de l’incertitude », a-t-il ajouté. 

Paul St-Pierre Plamondon voit une injustice pour l’est

Pour sa part, le chef du Parti Québécois a évoqué dans son discours une « injustice historique au niveau des infrastructures pour l’est de Montréal ». Voulant lui aussi commenter les récentes turbulences causées par l’administration Trump, il a précisé que nous avons toujours « accentué notre dépendance [vis-à-vis les États-Unis] et ça touche beaucoup de politiques dans l’est ».

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois et député de Camille-Laurin (EMM)

Selon Paul Saint-Pierre Plamondon, l’état des infrastructures dans l’est souffre d’une comparaison avec  l’ouest de Montréal. Il en tient pour preuve « le sous-investissement qui s’est mesuré dans l’est au cours des dernières décennies ». M. Saint-Pierre Plamondon affirme que si le Parti Québécois forme le gouvernement en 2026, il pourra « rééquilibrer les choses ».

« Le développement de l’est représente un poumon économique pour le Québec au complet », estime-t-il.  

Au cours d’un échange, M. Charest a interpellé le chef du Parti Québécois sur les solutions à mettre en place à court terme pour surmonter la crise des tarifs. Tout en insistant sur le fait qu’il ne souhaitait pas « refaire les erreurs de la pandémie », M. Saint-Pierre Plamondon a avancé qu’il fallait éviter de « subventionner [les entreprises] dans toutes les directions »

Selon lui, il est entre autres urgent d’aider les entreprises à se diversifier en allant chercher de nouveaux marchés. « Avec un gouvernement du Parti québécois, vous auriez déjà des missions avec des chefs d’entreprise et des politiciens à Londres, à Paris, en Amérique latine », illustre-til.  

M. Charest a alors passé en revue quelques projets d’importance dans l’est de Montréal dont le développement reste toujours en attente, notamment la rénovation de l‘Hôpital Maisonneuve-Rosemont. « C’est quand même un projet de 5 milliards qui pourrait partir rapidement », a-t-il martelé.

Le PDG de la CCEM a ensuite questionné Paul St-Pierre Plamondon sur la manière dont il comptait accélérer « ces projets qui sont prêts à lever de terre dans l’est de Montréal ».

« Il n’y a pas d’environnement économique sain, s’il n’y a pas de soins de santé, s’il n’y a pas de transport collectif. Il y a des fondamentaux pour l’est de Montréal qui doivent être rencontrés avant toute discussion de projets précis », a répondu le chef du Parti Québécois. 

Projet structurant de l’Est et milieu communautaire 

À propos du dossier des transports collectifs, M. Charest a questionné M. St-Pierre Plamondon sur sa position par rapport au Projet structurant de l’Est (PSE). Tout en qualifiant la situation de « décourageante », ce dernier a renchéri en mentionnant qu’il « ne voit pas d’avenir économique pour l’est de Montréal, s’il n’y a pas de transport ».

Il a également remis en question la pertinence du tracé proposé par le PSE actuel : « Est-ce qu’on est obligé de se rendre à L’Assomption? Je comprends que c’est le comté du premier ministre… Mais est-ce qu’il y a des options pour essayer de contenir les prix? » 

M. Charest a aussi soulevé les nombreux enjeux sociaux présents dans l’est de Montréal. « Logement, itinérance, sécurité », a-t-il énuméré, en soulignant l’importance du milieu communautaire qui serait actuellement « très fatigué ».

Rappelant qu’une des priorités de M. St-Pierre Plamondon est d’alléger la bureaucratie des PME, il lui a demandé s’il prévoyait adopter la même approche pour les organismes communautaires, considérés comme le « berceau de l’économie sociale ».  

« C‘est une question qui est déjà réglée avec le milieu communautaire, a indiqué M. St-Pierre Plamondon. On s’est déjà entendus avec eux sur un recentrage à la mission, puis l’allègement de la bureaucratie. »

Est-ce que Paul St-Pierre Plamondon a fait le plein de candidats pour le Parti Québécois dans l’est de Montréal en vue des prochaines élections provinciales?  Sur cette question, le chef du parti s’est fait plutôt discret. « Je ne peux pas donner de noms, mais il y a beaucoup de candidatures de qualité en ce moment. Parce que les sondages nous avantagent. Mais je ne peux pas en dire plus. »