Vue aérienne du projet des Halles d’Anjou (Courtoisie Office de consultation publique de Montréal)

OCPM : LA TRANSFORMATION DES HALLES D’ANJOU PRÉSENTÉE AU PUBLIC

Après avoir été mis en suspens, le projet de transformation du centre commercial les Halles d’Anjou est relancé et il passera désormais par les rouages de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

En effet, cette semaine, l’OCPM a ouvert le bal des consultations en présentant les plans du promoteur Jadco pour le 7500, boulevard des Galeries-d’Anjou. Dans les documents déposés, on propose d’agrandir le bâtiment existant, qui abrite une trentaine de commerces, par l’ajout d’un basilaire d’un étage du côté de l’avenue des Halles, sur lequel deux tours d’habitation (A et B) de 19 étages seront construites. Un troisième bâtiment à logement (C) de six à huit étages est aussi prévu, plus en retrait, à proximité de l’avenue des Halles.

Au niveau de la répartition des unités, on retrouve 270 logements, par tour, pour les tours A et B, et 172 logements pour le bâtiment C. Plus précisément, au total, le promoteur souhaite construire 52 studios, 342 logements de 1 chambre à coucher, 244 logements de 2 chambres à coucher et 74 logements de 3 chambres à coucher, dont 10 seront des maisons de ville.

Le promoteur dépose ainsi pour une deuxième fois son projet, alors qu’en 2022, celui-ci avait fait part de ses plans à l’arrondissement d’Anjou qui s’était montré favorable à son endroit. L’administration avait alors tenté de permettre sa construction grâce à un processus de projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI), plusieurs dérogations au Plan d’urbanisme d’Anjou étant présentes.

En effet, la propriété se trouve dans l’affectation « Secteur d’activités diversifiées ». Or, l’usage « Habitation » y est autorisé seulement s’il est compatible avec les autres usages du secteur, avec l’intensité des nuisances et des risques et avec la nature du cadre bâti. D’autres éléments du projet dérogent à la règlementation en vigueur, principalement ce qui a trait aux usages dans les cours, aux occupations sur le toit des tours (piscines, potagers, etc.) et à l’aménagement de l’aire de stationnement.

L’arrondissement a donc adopté les deux premiers projets de résolution du PPCMOI. « Cependant, une demande des personnes habiles à voter d’une zone contiguë a amené le promoteur, Jadco, à retirer sa demande. Le conseil d’arrondissement a donc adopté une résolution indiquant le retrait du PPCMOI, à la demande du requérant », souligne-t-on dans des documents décisionnels de l’arrondissement émis en septembre dernier.

Une autre vue aérienne des Halles d’Anjou, cette fois telles qu’elles sont construites aujourd’hui (Source: document Les Halles d’Anjou/Jadco)

EST MÉDIA Montréal rapportait en novembre que l’administration était d’avis qu’il s’agit d’un « projet structurant pour le secteur qui permettra la densification d’une propriété située à proximité de la future station de métro de la ligne bleue » et que les élus avaient décidé de faire une requête à la Ville de Montréal pour qu’une consultation publique soit tenue devant l’OCPM.

Anjou a aussi présenté les plans au Comité Jacques-Viger (CJV), une instance consultative de la Ville en matière d’aménagement, d’urbanisme, d’architecture, de design urbain et d’architecture de paysage. Ce dernier a émis un avis favorable en réponse à la demande de l’arrondissement en vue de modifier le règlement d’urbanisme pour autoriser l’usage « Habitation » sur le lot des Halles d’Anjou.

Le comité a également formulé quelques recommandations pour améliorer le projet. Entre autres, il propose que l’on raffine le concept de maisons de ville le long de l’avenue des Halles et que l’on revoie la volumétrie de la tour C pour assurer une meilleure transition d’échelle vers les résidences en vis-à-vis. De plus, il recommande de reconsidérer le remplacement de la structure du stationnement d’Equifax, situé à proximité de la rue Jean-Talon Est, pour permettre la densification harmonieuse du site.

De manière générale, le comité demande aussi que l’arrondissement arrime les prochains projets immobiliers autour des Galeries d’Anjou à une planification stratégique afin d’assurer leur cohérence et d’accompagner ceux-ci dans une réflexion globale sur les transports en commun. Effectivement, le secteur se trouve à quelques minutes de marche de futurs édicules du prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal.

Besoin de logements sociaux

Les démarches de consultations ont à peine été lancées que le comité logement du secteur a déposé un premier mémoire, exigeant l’inclusion de logements sociaux dans le projet.

Infologis, un organisme de défense des droits des locataires actif dans l’est de Montréal, revendique la création d’au moins 40 % de logement social, hors du marché privé, dans les 712 logements envisagés. « Cela signifierait que plus de 280 familles et personnes seules pourraient profiter d’un toit respectant leur capacité de payer », peut-on lire dans le mémoire de l’organisme. Selon le comité logement, celui-ci tient à jour une liste de 465 ménages requérants désirant vivre dans un logement social sur l’ensemble de son territoire. Or, ce seraient plus de 220 familles biparentales et monoparentales, et plus de 140 personnes seules et en couple qui souhaiteraient habiter dans un logement social dans Anjou.

L’OCPM recevra les opinions sur le réaménagement des Halles d’Anjou en ligne, de vive voix ou par voie électronique ainsi que les mémoires écrits jusqu’au 14 mars. Puis, l’office tiendra sa première séance d’audition des opinions devant les commissaires le 19 mars. L’organisme rédigera ensuite un rapport contenant ses recommandations pour le bon développement du projet.