
Sur la photo, de gauche à droite : Marie-Pier Ratel, psychoéducatrice; Cynthia Boudreau, éducatrice spécialisée; Caroline Pilon, éducatrice spécialisée et responsable d’unité de vie; Sharlyne Méthot, agente administrative; Nadia Bérubé, éducatrice spécialisée; Érik Beauregard, travailleur social; Angie Dupuis, paire-aidante famille; Marilyn Currier-Duranceau, cheffe de service centre de crise et équipe Résolution (Charline Caro/EMM)
24 octobre 2025Un nouveau centre de crise voit le jour à Saint-Léonard
Le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a inauguré le 15 octobre dernier le nouveau Centre de crise Émile-Nelligan. Situé à Saint-Léonard, il vient répondre aux besoins en santé mentale grandissants dans l’Est.
Le nouveau centre comporte 14 chambres pour des séjours de courte durée, ainsi qu’une équipe multidisciplinaire de professionnels de la santé. Les locaux abriteront également une ligne d’appels téléphoniques, disponible 24 h/24 et 7 jours/7.
Autrefois situées à des endroits distincts, l’équipe du centre de crise Émile-Nelligan et l’équipe mobile Résolution sont réunies pour la première fois sous le même toit, permettant ainsi de centraliser les services en santé mentale de première ligne disponibles dans l’Est de Montréal.

Marilyn Currier-Duranceau, cheffe de service du Centre Émile-Nelligan (Image tirée de LinkedIn)
« Avoir toutes les équipes de crise sur le même plancher va permettre d’assurer une meilleure collaboration et une meilleure communication », soutient la cheffe de service du centre, Marilyn Currier-Duranceau. « Ça va aussi renforcer la cohésion de l’équipe et le sentiment d’appartenance », affirme-t-elle.
Pour les personnes qui rencontrent une crise, il n’y aura plus qu’un seul numéro à appeler, au lieu des deux disponibles auparavant.
Une ligne d’appel
L’équipe mobile Résolution propose un service d’écoute et d’accompagnement des personnes en crise, à travers des intervenants disponibles au téléphone en tout temps. « On vient chercher à résoudre un peu l’intensité de la crise et à amener le patient à s’autogérer en lui offrant un soutien », explique Mme Currier-Duranceau.
« C’est une belle alternative à l’hospitalisation », relate la cheffe de service. « Au lieu d’appeler le 9-1-1 et d’être porté à l’urgence, le patient peut appeler la ligne de crise ». Dans le cas d’un niveau de risque trop élevé, l’équipe Résolution oriente tout de même le patient vers l’hôpital, rappelle Mme Currier-Duranceau.
Selon les situations, l’équipe mobile peut aussi fixer des relances téléphoniques avec le patient, ou le diriger vers l’hébergement du centre de crise.
Un service d’hébergement
Lorsqu’un patient est admis au centre de crise, il y demeure généralement de 24 h à 72 h. Une chambre individuelle lui est offerte, ainsi qu’une rencontre psychosociale quotidienne et un suivi avec les infirmières.
« C’est une période pendant laquelle on peut prolonger l’observation et la surveillance du patient », rapporte Mme Currier-Duranceau, qui explique que les usagers sont libres « d’aller et venir » durant leur séjour.
Pour les patients, c’est une « phase d’apaisement » qui peut les aider à « mieux gérer la crise et les émotions qu’ils traversent », relate la cheffe de service.
Un public hétérogène
Le centre de crise s’adresse à tous les adultes résidant dans l’Est de Montréal qui rencontrent une « situation psychosociale ou psychopathologique », affirme Mme Currier-Duranceau. Il n’est pas nécessaire d’avoir eu un diagnostic en santé mentale pour avoir le droit à ces services, rappelle-t-elle. Les patients peuvent autant traverser des problèmes d’anxiété, un état dépressif, une dépression que des problèmes de dépendance.
Une situation de crise, explique la cheffe de service, c’est « une façon de dire que la personne n’est plus en contrôle d’elle-même, de ses émotions, de ses gestes ou de ses pensées ». Cela peut arriver une fois dans une vie, ou de manière très fréquente, soutient-elle.
Répondre aux besoins de l’Est
L’inauguration de ce nouveau centre arrive dans un contexte où la demande de services en santé mentale est en augmentation dans l’Est de Montréal. Entre 2022 et 2024, le nombre de séjours d’hébergement en centre de crise s’est accru de 34 %, selon les chiffres partagés par le CIUSSS. Sur la même période, les interventions de l’équipe mobile Résolution ont augmenté de 27 %, passant à plus de 8 000 en un an.
Le Centre de crise Émile-Nelligan est né après plus de cinq ans de démarches, de planification et de communication entre les milieux clinique, administratif et philanthropique. Il a ouvert officiellement ses portes le 20 octobre.







