
(Image tirée de site web du Groupe Morneau)
24 mars 2025MORNEAU BOREA : MAILLON ESSENTIEL D’UNE INDUSTRIE EN ÉVOLUTION
Le transporteur Groupe Morneau est présent sur les routes du Québec depuis sa fondation en 1942. Avec l’élargissement global de l’entreprise, une division dédiée au transport alimentaire a vu le jour en 1996 sous le nom d’Eskimo Express. Cette entité a été renommée Morneau Borea il y a trois ans.
Avec trois entrepôts situés à Saint-Léonard et à Anjou, Morneau Borea est un acteur clé de l’industrie alimentaire dans l’est de Montréal. Sa mission consiste à garantir que les produits alimentaires transportés par sa flotte de camions demeurent réfrigérés ou congelés tout au long du trajet entre les entrepôts et les épiceries ou restaurants qu’elle dessert.
Les services de l’entreprise qui existe depuis plusieurs décennies, soit le transport et la logistique alimentaire, restent toutefois peu connus du consommateur, explique Frédéric Ruel, chef d’exploitation chez Morneau Borea. « C’est souvent une zone grise de la distribution de la chaîne alimentaire. Oui, il y a la ferme, l’entrepôt, le restaurant, l’épicerie. Mais entre chacun des maillons, il y a un camion. Peu importe l’aliment, on veut qu’il soit dans un environnement contrôlé, comme quand il est dans notre frigidaire, pour assurer la qualité alimentaire du début à la fin. »

Frédéric Ruel, chef d’exploitation chez Morneau Borea (Courtoisie)
Depuis sa création, les activités de Morneau Borea n’ont cessé de se développer. Après l’acquisition de l’entreprise Total Cold Storage à Anjou en 2015, le distributeur alimentaire va bientôt entreprendre la construction d’un nouvel entrepôt dans les prochaines semaines. « Sur le site de Saint-Léonard, on démolit et on reconstruit un centre de transbordement réfrigéré. C’est un projet de 20 M $, on parle d’un centre de 30 000 pieds carrés. C’est notre projet majeur dans l’est », explique M. Ruel.
Une industrie en constante transformation
Fort de plusieurs décennies d’expérience dans l’industrie alimentaire, Morneau Borea a pu observer son évolution. Frédéric Ruel confirme que les normes alimentaires ont indéniablement beaucoup évolué. « L’industrie est devenue beaucoup plus raffinée, beaucoup plus exigeante. Il y a eu des crises majeures. On se rappellera de la listériose, par exemple. Ça a été un des grands catalyseurs au niveau des normes alimentaires, qui sont devenues de plus en plus robustes. »
Un autre changement notable est l’importance croissante des grands distributeurs alimentaires sur le marché local. « Parmi ceux-ci, on trouve d’importants groupes internationaux tels que Kraft, Nestlé, Mondelez et d’autres. Ils influencent les tendances de notre industrie », souligne M. Ruel.
Cette présence imposante des « gros joueurs » a aussi transformé le travail de Morneau Borea au fil des années, explique le chef d’exploitation. « Maintenant, les grands détaillants alimentaires et distributeurs ont développé d’énormes centres de distribution, dont certains sont automatisés. Ces acteurs majeurs cherchent constamment à maximiser le nombre de produits dans ces centres automatisés. Ainsi, au lieu de livrer directement aux magasins, Morneau Borea doit désormais acheminer des quantités plus importantes de produits alimentaires vers ces centres de distribution, qui se chargent ensuite de la redistribution vers leurs propres magasins. »
Le plan logistique de Morneau Borea a aussi été rudement mis à l’épreuve durant les années pandémiques. Alors que les épiceries demeuraient ouvertes, les restaurants se voyaient contraints de fermer leurs portes. « Il y a une fluctuation qui est assez régulière dans notre industrie, et on est en mesure d’être en anticipation. Mais, quand ils ont fermé les restaurants pendant 2 mois, tout d’un coup, toute notre logistique axée sur la restauration venait de casser », se souvient M. Ruel. « Est-ce que la pandémie a été rock’n’roll? Oui. Mais je vous dirais que l’industrie alimentaire est une industrie qui gère 250 problèmes par jour », souligne M. Ruel.
Dans le cadre des transformations actuelles, Morneau Borea met également l’accent sur le développement durable en privilégiant l’adoption des technologies vertes. M. Ruel cite l’exemple de l’électrification de la flotte de camions : « Il y a 4 ans, le Groupe Morneau a acquis le premier camion électrique Volvo semi-remorque de classe 1 au Canada. »
Les défis des prochaines années
L’avenir amène son lot de projets pour Morneau Borea, mais ces derniers risquent toutefois d’être accompagnés de défis de taille. « La main-d’œuvre, c’est toujours quelque chose qui nous inquiète. Ensuite, le coût des équipements. On a connu un boom inflationniste. Le coût des équipements en réfrigération et des équipements plus spécialisés a explosé. Le coût du panier d’épicerie a aussi augmenté. On ne peut pas toujours refiler tous nos coûts au consommateur », indique M. Ruel.
En plus de devoir faire face à « l’explosion des coûts, au prix du carburant et au trafic », l’industrie du transport alimentaire est particulièrement préoccupée par « les incertitudes actuelles au sud de la frontière », en faisant référence aux politiques tarifaires du président américain Donald Trump. Selon Frédéric Ruel, ces mesures contribuent à rendre les marchés de plus en plus imprévisibles.
Optimiste, il insiste cependant sur le fait que ces défis ne freinent en rien la mission du transporteur alimentaire, qui reste « d’être le plus efficace possible ». « Notre objectif est de maintenir les prix des denrées alimentaires aussi compétitifs que possible pour que Monsieur et Madame Tout-le-monde puissent profiter des meilleurs prix à l’épicerie. »