Le seul terrain dans l’est rendu disponible par la Ville à des fins de projet immobilier hors marché se trouve dans l’arrondissement RDP–PAT, adjacent au 14585, rue Sherbrooke Est (Image tirée de Google Maps)

MONTRÉAL : PEU D’IMMEUBLES HORS MARCHÉ À PRÉVOIR DANS L’EST

La Ville de Montréal souhaite promouvoir la création d’habitations hors marché en rendant disponibles certains de ses immeubles et terrains pour les organismes à but non lucratif (OBNL) en logement social et abordable. Toutefois, très peu de ceux-ci se trouvent dans l’est.

La mairesse de Montréal présentait récemment son plan pour ajouter 160 000 logements en dehors du marché immobilier d’ici 2050, ce qui génèrerait 224 000 logements de ce genre au total et ce qui représenterait 20 % de l’immobilier résidentiel disponible sur son territoire.

Un outil mis en ligne par la Ville permet de dénombrer 59 immeubles et terrains disponibles, en planification ou en analyse, sur l’ensemble de la Ville.

Cependant, très peu de nouvelles transactions sont à prévoir dans l’est de la métropole selon ces données rendues publiques. Ainsi, un seul terrain sur les douze répertoriés par la Ville comme étant présentement disponibles se trouve à l’est de l’avenue Papineau. Plus spécifiquement, il s’agit de plusieurs lots adjacents au 14585, rue Sherbrooke Est, dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP–PAT). Ce terrain vacant aurait un potentiel de 131 à 168 unités d’habitation, avec une réglementation en vigueur qui permet la construction d’un maximum de 4 étages, et une superficie totale de 5 912 m2.

Dans l’ensemble, la Ville estime qu’elle pourrait permettre la construction d’entre 829 et 1 049 unités résidentielles avec les 12 immeubles et terrains qu’elle a de disponible présentement.

Montréal a aussi 27 projets déjà en planification ou en cours. Du lot, seulement 4 se trouvent dans l’est, soit 14,8 %. Ces derniers se trouvent au 2500-2510, rue Rachel Est; sur le terrain adjacent au 4700, 2e Avenue; sur le terrain situé à l’angle des rues Sherbrooke et Du Quesne; et sur le terrain dont l’adresse civique serait le 6150, rue Bélanger (au coin de la rue d’Avila).

De plus, 20 immeubles ou terrains sont en attente d’une analyse, c’est-à-dire que leur disponibilité pour une mise en vente pourrait être à venir. De ceux-ci, seulement 4 sont situés dans l’est, soit 20 %. Les immeubles et terrains concernés sont situés au 7120, rue D’Iberville; au 1743, avenue Bourbonnière; au 1451-1455, rue Sicard; et à proximité du boulevard Gouin Est et de l’avenue de Rome.

Toutefois, depuis 2018, Montréal recense 18 immeubles et terrains vendus afin de les mettre hors marché, ce qui représente 997 unités construites, en chantier ou en planification. De ce nombre, plus du quart (27 %) des unités hors marché, soit 270, sont situés dans l’est. En termes de transactions, 7 immeubles ou terrains sur 18 ont été vendus par la Ville dans l’est, soit 38,8 %.

« Multiplier les acquisitions de sites stratégiques »

Ainsi, si plus du quart des unités hors marché ont été construites où le seront éventuellement dans l’est, ce territoire ne peut espérer n’avoir que peu de mises en chantier sur d’anciens terrains de la Ville, comparativement au reste de Montréal.

Questionné sur cette disparité, le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, assure être confiant de « pouvoir augmenter le nombre de terrains et de bâtiments disponibles pour construction dans les prochaines années dans l’ensemble des arrondissements. »

Dans un courriel, on indique à EST MÉDIA Montréal que la Ville continue « de multiplier les acquisitions de sites stratégiques que ce soit de gré à gré, par l’exercice de [son] droit de préemption ou par le biais d’ententes issues de l’ancienne Stratégie d’inclusion ou le RMM [Règlement pour une métropole mixte] ». Dans le cadre du RMM, toute personne qui réalise un projet impliquant l’ajout d’au moins un logement et d’une superficie résidentielle excédant le seuil fixé dans le Règlement doit conclure une entente avec la Ville afin de contribuer à l’offre de logements sociaux, abordables et familiaux.

En tout, c’est 566,7 M$ qui sont disponibles pour poursuivre ces acquisitions dans les 10 prochaines années, rappelle-t-on au cabinet de Mme Plante.

« La politique de cession d’immeubles est un outil de plus pour accélérer la création de logements à Montréal, incluant évidemment l’est de la Ville. Elle s’ajoute au RMM, aux ententes portefeuilles, à la norme 120 jours, au financement pour les frais de démarrage et aux autres mesures Loger+ », conclut-on dans le courriel.