
La ville de Montréal-Est lors de la saison hivernale (Courtoisie Ville de Montréal-Est)
29 janvier 2025MONTRÉAL-EST : LE PROJET DU COLLECTEUR D’ÉGOUT TOUJOURS SANS ÉCHÉANCIER OFFICIEL
L’implantation d’un collecteur d’égout à Montréal-Est, un projet d’infrastructure jugé « essentiel » pour le développement de l’est, demeure toujours sans échéancier officiel à la Ville de Montréal, plus d’un an après avoir été annoncé par son administration.
À la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM), on demande à la Ville qu’elle appuie sur « l’accélérateur » dans le lancement de l’appel d’offres pour son aménagement, sans quoi on craint de passer à côté d’opportunités importantes pour l’est.
L’appel d’offres, qui doit être lancé par le conseil de l’Agglomération de Montréal, composé de la mairesse de la métropole, d’élus municipaux et des maires des villes reconstituées de l’île de Montréal, était initialement prévu pour 2024. Le début du chantier était anticipé à l’automne de la même année. C’est du moins ce qui avait été avancé par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors de la première édition du Sommet de l’Est, qui s’est tenue en novembre 2023.
Selon toute vraisemblance, les travaux n’auront toutefois pas lieu avant l’été 2026. Selon un calendrier préliminaire fourni par la Ville de Montréal-Est, la révision des plans et devis du collecteur d’égout, prévu sous un terrain appartenant à l’entreprise Groupe C. Laganière, devrait avoir lieu en août 2025, tandis que le lancement de l’appel d’offres est désormais prévu pour janvier 2026. On estime que le contrat sera ensuite octroyé en juin de la même année et que le chantier débutera le mois suivant.
Ce calendrier nous a été envoyé sous « toutes réserves », indique-t-on à Montréal-Est, puisque c’est le conseil d’Agglomération qui est responsable de ce dossier. Contacté par EST MÉDIA Montréal, les relations médias de la Ville de Montréal nous ont indiqué que la construction du collecteur d’égout « fait toujours partie des projets à réaliser par la Ville de Montréal à court-moyen terme ».
« Cela étant dit, nous ne sommes pas en mesure de fournir davantage de détails quant à l’échéancier du projet. Une annonce sera faite en temps opportun », affirme les relations médias de Montréal.
Le projet, dont le financement s’élèverait à 80 M$, avait pour la première fois été annoncé le 13 novembre 2023, au Sommet de l’Est, par la mairesse Valérie Plante, et son homologue de Montréal-Est, Anne St-Laurent. Il s’agit d’une infrastructure qui permettrait le développement de certains terrains dans cette municipalité indépendante de l’est de l’île. « Je sais que l’annonce d’un collecteur n’est pas ce qu’il y a de plus « glamour », mais c’est essentiel pour attirer les entreprises », avait alors indiqué Mme Plante.
Le chantier, qui devrait durer deux ans, avait ensuite été repoussé, alors qu’en décembre 2024, on apprenait que les marteaux piqueurs tardaient toujours à être déployés sur le site visé.
Un risque de rater des opportunités

Jean-Denis Charest, président-directeur général de la CCEM (Courtoisie)
Pour Jean-Denis Charest, président-directeur général de la CCEM, le collecteur d’égout est une infrastructure « absolument essentielle » et ce dernier « aimerait que le dossier bouge plus rapidement ».
« Il y a une question d’attractivité qui est en jeu. Il faut, dans un contexte où l’on va avoir beaucoup de compétition pour attirer les investissements, s’assurer d’un environnement d’affaires qui est propice et lancer des signaux très clairs pour établir la confiance des investisseurs », insiste-t-il en entrevue.
Au téléphone, le PDG souligne le fait que la création d’infrastructures dans l’est une condition sine qua non pour revitaliser le secteur. « La présence des infrastructures est absolument essentielle. Et c’est pour cela que du point de vue de la CCEM, on demande au gouvernement d’accélérer le plus rapidement possible les projets. D’autant plus qu’il y a des terrains aux alentours [du site du collecteur] qui ont besoin de celui-ci pour qu’on puisse vraiment déclarer qu’ils sont prêts au développement. »
M. Charest croit que quand l’incertitude est trop grande, des opportunités peuvent être perdues. « Et on en a déjà perdu dans le passé », ajoute-t-il.
« À partir du moment où on décide qu’on va développer l’est de Montréal, on ne peut pas attendre la confirmation des projets pour mettre en place les infrastructures. Parce que, lorsque quelqu’un regarde les terrains, il a lui-même un échéancier. Ce qui est arrivé dans le passé, parce qu’on avait de la décontamination, parce que les infrastructures n’étaient pas là, l’est de Montréal, même s’il avait tous les atouts, était automatiquement disqualifié. C’est pour cela qu’il faut s’assurer que les terrains soient déjà décontaminés et que les infrastructures soient lancées », conclut Jean-Denis Charest.