Maison Leroux quartier Mercier

Maison Leroux, 355 avenue Lebrun (photo AHMHM 2020).

MERCIER EST ET OUEST ONT MAINTENANT LEUR INVENTAIRE PATRIMONIAL

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Afin de mettre en lumière le patrimoine architectural des quartiers Mercier-Ouest et Mercier-Est, près d’un millier de bâtiments ont été répertoriés par l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, en partenariat avec l’association historique locale. L’initiative vise à améliorer la conservation des édifices en sensibilisant les citoyens, notamment grâce à des informations historiques intéressantes et pratiques.

Selon l’administration municipale, l’idée d’un inventaire patrimonial serait née d’une demande d’information pour une démolition d’immeuble dans l’est de l’arrondissement, dans un secteur non répertorié comme étant patrimonial. Lors de leur étude du dossier, les architectes de l’arrondissement auraient alors constaté que l’immeuble faisait partie d’un ensemble homogène et singulier. Consultée à ce sujet, l’Atelier d’histoire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve argumente qu’il s’agit dans ce cas d’un quartier d’architecture moderne avec une histoire riche, mais méconnue. De cet incident, et cette méconnaissance de l’est, est né le projet d’un inventaire patrimonial dans Mercier.

« On avait donc envie de mettre de l’avant un patrimoine qu’on trouvait trop peu connu dans Mercier-Ouest et Mercier-Est. Parallèlement à ça, on a aussi vécu ce que j’appellerais le traumatisme de la maison Lapointe, qui fut un événement très malheureux pour un bâtiment historique du secteur. Cette situation correspondait donc avec le désir de l’arrondissement de faire mieux connaître le patrimoine de ces quartiers », souligne le maire de MHM, Pierre Lessard-Blais.

En effet, fondée en 1916, la maison Lapointe était jadis la propriété d’une famille fondatrice du secteur Longue-Pointe. En avril 2020, il a fallu procéder à la démolition entière de l’édifice, son état mettant en danger la sécurité de ses propriétaires occupants. La structure de la maison Lapointe était à ce point dégradée, qu’il en aurait coûté plusieurs centaines de milliers de dollars pour la remettre en état.

Afin de ne pas répéter les erreurs du passé et pour aider les résidents à prendre conscience de la valeur historique de leurs édifices, MHM s’est associé à l’Atelier d’histoire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve pour créer des fiches à propos de différents bâtiments de l’arrondissement. Au total, ce sont 983 immeubles qui ont été identifiés dans les deux quartiers, ceux-ci datant tous d’avant 1940.

Maison Paul-Lair quartier Mercier

Maison Paul-Lair, 9347 rue Bellerive (photo AHMHM 2020).

Les fiches sont présentement disponibles sur le site internet de l’arrondissement dans la rubrique « Patrimoine », sous l’onglet « Inventaire patrimonial ». Il suffit de cliquer sur un des bâtiments répertoriés pour accéder à sa fiche, dans laquelle on retrouve des informations au sujet du contexte de construction de l’édifice, ainsi qu’à propos de son historique architectural.

Révéler le patrimoine bâti

Le projet qu’ont mené l’arrondissement et l’Atelier d’histoire se veut un double exercice : il aide à conscientiser les citoyens, mais il a aussi une portée pédagogique. « Ça nous permet de révéler et de mettre de l’avant le patrimoine dans Mercier-Est et Mercier-Ouest, ainsi que de donner une valeur à notre histoire et à nos quartiers », souligne Pierre-Paul Savignac, directeur à la Direction de l’aménagement urbain et des services aux entreprises de l’arrondissement de MHM.

En élaborant ces fiches, il sera ainsi possible aux citoyens de savoir s’il y a des éléments de valeur dans leur propriété. Pierre Lessard-Blais anticipe que ces informations aideront également l’arrondissement à adopter une meilleure planification urbaine, en aiguillant le travail des équipes sur les édifices et les éléments qui sont importants à conserver. Quand un citoyen se présentera avec un projet de rénovation ou de démolition pour un des bâtiments identifiés comme étant important au niveau patrimonial, MHM pourra guider ses décisions quant aux meilleures démarches à suivre pour conserver l’architecture historique.

« Quelqu’un qui viendrait nous voir avec une demande de permis pour une modification sur son immeuble, et qui serait peu ou pas conscient de sa valeur patrimoniale, bien là on a un outil qu’on n’avait pas avant pour conscientiser les propriétaires. C’est une première étape incontournable dans cette mise en valeur », ajoute M. Savignac.

Maison Bleau quartier Mercier

Maison Bleau, 8567 avenue Souligny (photo AHMHM 2020).

« Un quartier dans lequel on a une harmonie dans l’architecture, ça crée aussi une quiétude. Une rue avec des rangées de maisons shoebox ou de bungalow, qui sont à la même distance du trottoir, ça produit cet effet d’harmonie. J’ai vu des cas où des propriétaires ont agrandi leur maison par en avant et ça coupe la visibilité sur la rue, et met à mal cette harmonie. Mieux connaître un cadre bâti nous permet de préserver les ensembles architecturaux de nos quartiers », souligne pour sa part MarieFrance Charrette, présidente de l’Atelier d’histoire de MHM.

Un travail colossal a ainsi été entrepris par l’Atelier d’histoire qui, en plus de collecter des informations sur près d’un millier de bâtiments, a aussi capturé des clichés de chacun des édifices. Fait étonnant, on a découvert qu’à peu près 75 % des dates de construction inscrites au rôle foncier de la Ville de Montréal étaient erronées. « Cette disparité s’explique en raison de phénomènes historiques et administratifs qui remontent au moment où les territoires ont été annexés à la Ville de Montréal, en 1910 », explique Olivier Dufresne, directeur de l’Atelier d’histoire de MHM.


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