Le directeur général de Solidarité Mercier-Est, Taï Cory, lors d’une assemblée de cette table de concertation (Image tirée de la page Facebook de Solidarité Mercier-Est)

MERCIER-EST : L’IDÉE D’UN CENTRE COMMUNAUTAIRE EST RELANCÉE

Mercier-Est pourrait voir naître sur son territoire un nouveau centre communautaire d’ici quelques années. Après avoir été mis au rencart il y a plus de dix ans, le projet renaît de ses cendres et est relancé par la table de concertation locale.

Solidarité Mercier-Est, la table de concertation du secteur, a une fois de plus l’ambition de créer un centre dans lequel des activités sportives, récréatives et communautaires pourraient se tenir d’ici les prochaines années. « Mercier-Est et Mercier-Ouest sont un peu les parents pauvres de l’arrondissement en ce qui a trait à l’offre sportive et de loisirs en général », reconnaît Taï Cory, directeur général de Solidarité Mercier-Est.

Des discussions avaient eu lieu en 2012 à propos de la création d’un centre communautaire dans le cadre de la construction de la piscine intérieure Clément-Jetté. Toutefois, bien que les installations aquatiques aient vu le jour, le reste du projet n’a pas abouti.

Or, la construction éventuelle d’un autre centre communautaire, celui de Saint-Michel, a ressuscité l’idée dans Mercier-Est. En effet, en décembre dernier, le concept a été présenté aux membres de la table de concertation. La Maison communautaire de Saint-Michel a d’ailleurs franchi une importante étape de sa concrétisation en juillet dernier, après avoir obtenu un financement d’environ 10 M$ de la part du gouvernement fédéral.

Ainsi, en mai dernier, les membres de Solidarité Mercier-Est ont officiellement relancé leur propre projet de centre et ont décidé que la Corporation Mainbourg les accompagnerait dans le processus. Tout récemment, les membres se sont rencontrés pour créer un « noyau fondateur » et pour discuter des prochaines étapes.

Mathieu Riendeau, directeur du développement immobilier à la Corporation Mainbourg (Image tirée de LinkedIn)

La création de ce noyau est essentielle pour mener à terme le projet, qui doit être porté par les acteurs du milieu, explique M. Cory. « Ce sont des projets qui sont conçus dans des espaces de concertation. C’est nécessaire que des gens de la communauté soient impliqués pour que ça se concrétise », réitère Mathieu Riendeau, directeur du développement immobilier à la Corporation Mainbourg. Cet organisme possède une forte expertise dans le domaine de l’immobilier communautaire, depuis son tout premier projet de centre, Le Mainbourg, réalisé en 2002 dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.

En ce qui a trait à l’ouverture éventuelle d’un édifice communautaire dans Mercier-Est, il faudra s’armer de patience, indiquent MM. Cory et Riendeau. Ceux-ci s’attendent à ce que plusieurs années s’écoulent avant que l’on puisse trouver le financement et le site pour le centre. « Cela dépend de plusieurs facteurs, par exemple : est-ce qu’on construit à neuf ou est-ce qu’on rénove un ancien bâtiment? La ligne la plus courte pourrait être une réalisation en cinq ans, mais en moyenne, on parle plutôt d’environ sept ans pour parvenir à ouvrir les portes d’un nouveau centre communautaire. Et c’est si tout se passe bien! Des embuches peuvent faire en sorte que cela prenne une dizaine d’années avant que ça se concrétise », insiste M. Riendeau.

Si l’on se fie aux projets similaires à Montréal, comme la Maison communautaire de Saint-Michel, on peut s’attendre à ce qu’un tel projet coûte quelques dizaines de millions de dollars. Une partie de cet argent devra être collectée auprès des paliers de gouvernement, ce qui nécessitera plusieurs représentations chez les élus et entraînera des années de discussions, rappelle pour sa part M. Cory.

Les prochaines étapes du projet après la formation du noyau fondateur seront de sonder les besoins des organisations du milieu. Il faudra aussi éventuellement trouver un lieu dans le quartier pour installer le centre. Plusieurs pistes sont étudiées, mais selon le directeur de la table de concertation, on demeure encore loin des négociations pour l’achat d’un terrain ou d’un immeuble.

Des besoins impérieux pour loger les organismes communautaires

La hausse des loyers ne touche pas seulement les particuliers à Montréal, les organismes communautaires peinent, eux aussi, à trouver des locaux abordables. Cet enjeu propulse encore davantage le projet de centre communautaire dans Mercier-Est, qui pourrait héberger quelques-unes de ces ressources essentielles à la communauté.

Le Frigo Communautaire et Solidaire de l’Est a justement « traversé une réelle crise en 2023 ».

Kathleen Phaëton, directrice générale du Frigo Communautaire et Solidaire de l’Est (Image tirée de LinkedIn)

« L’organisme a été fermé durant près de six mois parce qu’il ne trouvait pas de locaux adaptés et abordables dans Mercier-Est. Afin d’éviter la fermeture de l’organisme, nous avons signé un bail d’un an dans un local de Mercier-Ouest », raconte Kathleen Phaëton, directrice générale du Frigo Communautaire et Solidaire de l’Est.

Bien que le local ait une belle dimension et beaucoup de potentiel, celui-ci n’est pas situé dans le secteur approprié pour desservir au mieux la clientèle de Mercier-Est, particulièrement au nord de Sherbrooke où il y a un réel manque de services, soutient Mme Phaëton.

« Aussi, notre local actuel n’est pas accessible universellement et la cuisine n’est pas [aux normes] du [ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec], ce qui nous empêche d’exécuter pleinement notre mission », indique-t-elle.

Cette dernière voit d’un bon œil la construction éventuelle d’un centre communautaire dans Mercier-Est, qui « amènera une stabilité aux groupes communautaires locataires comme le Frigo de l’Est, qui ont besoin d’un local accueillant et adapté pour accomplir leur mission ». « Nous souhaitons nous impliquer dans le noyau fondateur. La population de Mercier-Est a des besoins variés, et pour y répondre, des locaux adaptés aux différents groupes communautaires sont nécessaires. Et nous espérons pouvoir intégrer serres et jardins à ce projet, pour  leur impact positif sur l’environnement et l’autonomie alimentaire des citoyens », termine Mme Phaëton.