
Un appareil lave-trottoirs en usage dans MHM (Courtoisie arrondissement de MHM)
18 avril 2025LES MÉNAGES DU PRINTEMPS AMORCÉS DE PLUS EN PLUS TÔT DANS L’EST DE MONTRÉAL
Chaque année, l’opération ménage du printemps retient l’attention autant des élus que des citoyens des arrondissements de l’est de Montréal, tous désireux de voir leurs rues propres à l’arrivée des beaux jours. Avec des printemps qui commencent de plus en plus tôt, les administrations sont amenées à adapter leurs méthodes de travail en matière de propreté.
Saint-Léonard a récemment annoncé une série de mesures visant à rendre le ménage printanier plus efficace, notamment par une augmentation du budget et du personnel dédié à cette opération. Depuis 2022, l’arrondissement affirme, dans un communiqué, avoir « investi plus de 90 000 $ supplémentaires dans l’ajout d’équipement et de main d’œuvre ».

Suzanne De Larochellière, conseillère d’arrondissement dans Saint-Léonard (Courtoisie Ville de Montréal)
Cette hausse budgétaire aurait pour effet de multiplier les interventions ménagères à la grandeur du territoire. « En augmentant les ressources dédiées au ménage du printemps, nous sommes en mesure de mener plusieurs opérations en simultané au lieu d’y aller en séquence, ce qui permet d’offrir un territoire propre, agréable et accessible plus rapidement aux citoyens », explique Suzanne De Larochellière, conseillère à l’arrondissement de Saint-Léonard.
Selon cette dernière, le déploiement permet de réduire les délais d’exécution du ménage du printemps, que ce soit dans les parcs ou sur la voie publique. L’arrondissement met également en branle ses opérations plus tôt dans l’année. «Notre plan d’action est maintenant bien rodé, ce qui nous a permis de débuter la majorité des préparatifs au mois de février », précise Mme De Larochellière.

François Limoges, maire de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie (EMM)
L’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie a, lui aussi, devancé cette année les opérations entourant le ménage de printemps. Les équipes ont commencé à s’activer dès le 13 mars dernier. « D’habitude, on commence en avril. Mais on a demandé à nos équipes de battre des records de vitesse », mentionne François Limoges, maire de l’arrondissement.
Ce remaniement hâtif a-t-il entraîné une hausse des effectifs ? « Non. On a remanié avec les effectifs qu’on a », explique l’élu. Cette façon de faire plus efficace nécessite tout de même une réorganisation importante, précise-t-il. « On est en train de transformer nos méthodes de travail à l’interne pour avoir une approche globale de la propreté. Chaque équipe est assignée à un secteur donné pour en assurer la propreté à tous les niveaux, plutôt que d’avoir des gens qui font juste les poubelles de parcs, d’autres qui font juste le gravier, et d’autres qui font juste des trottoirs », explique M. Limoges.

Caroline Saint-Laurent, directrice des travaux publics à l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (Photo : Mathieu Sparks)
L’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM), qui présentait en mars son Plan propreté, a aussi emboîté le pas en devançant ses opérations de ménage.
« Pour assurer une mobilisation rapide, nous devons ainsi prévoir du personnel et des appareils pour commencer les opérations dès la mi-mars, soit plusieurs semaines avant le début normal des opérations printanières de propreté », indique Caroline St-Laurent, directrice des travaux publics à l’arrondissement de MHM.
Parmi les nouveautés mises de l’avant dans son Plan propreté, l’arrondissement accorde davantage de temps à ses employés pour couvrir un plus vaste territoire. « Nous ajoutons 1700 heures à la brigade de propreté pour étendre le service sur la rue Hochelaga, dans Mercier-Est, et prolonger de deux mois la période d’opération sur les rues Ontario et Sainte-Catherine, dans Hochelaga-Maisonneuve », précise la directrice.
Rappelons que l’arrondissement de MHM avait instauré l’an dernier la collecte des ordures aux deux semaines sur l’ensemble de son territoire. Si cette mesure n’a pas eu d’impact majeur sur le ménage du printemps, des ajustements sont toutefois prévus cet été. « Dans le secteur est d’Hochelaga-Maisonneuve, une deuxième collecte des résidus alimentaires sera offerte chaque semaine pendant la période estivale afin de réduire les enjeux d’odeurs et encourager le tri des matières », indique Caroline St-Laurent.
« Des lieux d’apport volontaire pour les résidus alimentaires et les ordures ménagères seront déployés en projet pilote pendant la période estivale afin d’offrir des solutions alternatives pour les situations exceptionnelles telles qu’un oubli ou un départ en vacances », ajoute-t-elle.
Les tâches prioritaires
À Saint-Léonard, le ménage du printemps s’étale sur une période de quatre à six semaines et se déploie en deux phases. La première se prépare dès la fin de l’hiver en prévision de la fonte des neiges suivie du nettoyage des rues et des trottoirs. « Il y a aussi une autre phase qui est le préparatif pour les activités estivales : la réparation, le nettoyage du mobilier urbain, le nettoyage des aires de jeux, des carrés de sable, la tonte, le lignage, le marquage », décrit Mme De Larochellière.
Pour ce qui est de Rosemont–La Petite-Patrie, le maire soutient que son équipe priorise « les dépôts sauvages, le ramassage des papiers et des déchets au sol. » Parmi les tâches importantes déjà accomplies, on note la dispersion de sel sur certaines artères où le gravier avait déjà été balayé.
Les employés d’entretien de MHM pour leur part, devront vite s’affairer à des grands travaux dans les parcs. Selon Mme Saint-Laurent, la fréquence d’entretien des toilettes chimiques sera notamment augmentée. « Et les bancs de parc endommagés seront tous remplacés. Nous avons passé la plus grosse commande de l’histoire de l’arrondissement à l’automne dernier », affirme-t-elle.
Le printemps hâtif
Depuis quelques années, les aléas des changements climatiques influencent l’organisation même du ménage printanier dans les arrondissements. Les caprices de la météo exigent une certaine prudence au moment de lancer les opérations. « D’une journée à l’autre, la température n’est pas stable. Les balais mécaniques et les laves-trottoirs sont sortis juste de façon sporadique selon les températures », relate Mme De Larochellière. « Pour l’emploi des balais mécaniques, l’arrondissement doit s’assurer qu’il n’y ait plus de neige au sol, que la température soit au-dessus de 4 °C, qu’il n’y ait pas de pluies abondantes et que l’interdiction de stationnement soit entrée en vigueur. »
Le phénomène reste bien sûr le même dans Rosemont–La Petite-Patrie. « Les changements climatiques font qu’on a des variations de température beaucoup plus importantes. On a des printemps très hâtifs, même des étés hâtifs, et les attentes des citoyens sont en conséquence », rappelle le maire.
Même constat dans MHM. « Avec la fonte de plus en plus hâtive de la neige, les saletés accumulées au cours de l’hiver refont surface plus tôt », affirme Mme Saint-Laurent.