L’un des secteurs qui recrutent le plus à Montréal est celui de l’ingénierie (Deposit photos)

MARCHÉ DE L’EMPLOI : RECRUTEMENT ET SECTEURS EN DEMANDE

Les métiers liés aux nouvelles technologies, tels que l’ingénierie et l’intelligence artificielle (IA), sont très prisés à Montréal puisqu’ils offrent d’excellentes perspectives d’emploi.

Les métiers appartenant aux services publics et sociaux sont à l’heure actuelle particulièrement en demande, tout comme les postes du domaine de l’ingénierie d’usine, un secteur qui recrute activement. « Cette forte demande concerne les usines modernes, qui augmentent sans cesse leurs prises de données et qui ont recours désormais à l’IA, mais également le volet automatisation et robotisation des procédés qui vient répondre justement à la pénurie de main-d’oeuvre et au manque de personnel », explique Xavier Thorens, directeur général de Thorens Solutions, un cabinet de recrutement montréalais qui oeuvre à Montréal et plus largement au Québec. 

Le secteur des technologies de l’information (TI) est quant a lui touché par une hausse significative des salaires, une bonification salariale qui a pour conséquence directe « la pénurie de main-d’œuvre et la nécessité d’accroître la production », selon M. Thorens. Ce dernier croit aussi que les entreprises québécoises enregistrent un retard important au niveau des logiciels, de l’IA, des équipements automatisés et de la robotique industrielle, et qu’il y a dans la province « une pression importante sur ce type de métiers à cause des transformations et des évolutions numériques. »

Pour remédier à la situation, de plus en plus d’entreprises de ces secteurs proposent des programmes de formation internes, comme les learning management system (LMS). Ces logiciels accompagnent et gèrent un processus d’apprentissage ou un parcours pédagogique. « Les vidéos et les micro-formations permettent de continuer à former les salariés, dans le but de produire plus sans recruter davantage », résume Xavier Thorens. 

Xavier Thorens, directeur général de Thorens Solutions (Courtoisie)

Recruter dès l’école

Certains secteurs techniques, comme la soudure, l’électromécanique et l’électrotechnique, embauchent leurs futurs employés avant même qu’ils n’obtiennent leur diplôme.

Par contre, pour les professions qui exigent des compétences spécifiques, les diplômes d’études sont requis. « Pour devenir ingénieur par exemple, évidemment, un diplôme d’ingénieur est indispensable », précise le directeur général de Thorens Solutions. 

Cependant, comme la demande est importante, le cabinet de chasseurs de tête recrute parfois des profils juniors pour des postes plus avancés en ingénierie et en développement de produits. Cette stratégie comporte pourtant des risques, selon ce dernier. « Un jeune salarié qui sort de ses études et qui fait ses premiers pas dans le monde du travail va parfois se concentrer principalement sur le salaire, sans trouver un sens à ses tâches », avertit-il. Les salaires du secteur de l’ingénierie connaissent une inflation importante depuis les dernières années. « Les salaires des postes junior ou intermédiaire ont augmenté d’environ 20 % entre 2021 et aujourd’hui », renseigne le directeur général.

Les domaines prisés dans l’est

Thorens Solutions, qui oeuvre à l’échelle du Québec, a notamment des clients dans l’est de la métropole. Les emplois, selon leur localisation en ville, peuvent présenter des disparités importantes, explique-t-il. « Le centre-ville de Montréal est un pôle d’emplois important pour les secteurs de l’ingénierie, des services et des OBNL. Les régions situées plus à l’est sont davantage axées sur la production manufacturière et l’industrie lourde, avec des géants comme Suncor. »

Dans l’est, les métiers les plus recherchés présentement appartiendraient donc aux domaines de l’ingénierie chimique, de l’ingénierie mécanique ou encore de l’ingénierie électrique et de l’automatisation. « Ce sont des postes en forte demande dans ce secteur, avec des conditions d’emploi très bonnes et des taux d’embauches très élevés », dit Xavier Thorens.

Pour le directeur général, les défis liés à la mobilité dans l’est de Montréal, notamment en raison du manque de transport en commun, « sont un élément à prendre en compte pour un futur salarié. Le télétravail est donc souvent proposé dans l’est », termine-t-il. Les postes à distance touchent davantage les emplois des TI que ceux de l’ingénierie, qui demandent généralement une présence en personne.


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