Le site de la future microbrasserie L’Espace Public sur la rue Letourneux (photo : EMM).

LE MAIRE DE MERCIER−HOCHELAGA-MAISONNEUVE IMPLIQUÉ DANS UN PROJET D’AFFAIRES CONTROVERSÉ

La microbrasserie qui s’installe actuellement sur la rue Letourneux entre de Rouen et Hochelaga, L’Espace Public, fait l’objet d’un projet particulier d’urbanisme (PPU) qui génère une vive réaction des propriétaires de condos situés juste en face. Ces derniers ont même réussi à franchir la dernière étape légale pour s’opposer au projet obligeant l’administration municipale à organiser la tenue d’un registre (référendum citoyen) à propos de plusieurs dérogations demandées par le promoteur qui désire y aménager, en plus des activités brassicoles, un salon de dégustation, une terrasse et obtenir un permis de restauration, notamment. Le registre devrait se tenir bientôt, lorsque les mesures de confinement seront suffisamment levées.

Le maire de l’arrondissement de Mercier−Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, est actionnaire du projet à la hauteur de 20 %, tout comme ses quatre autres associés à parts égales. Il s’agit en fait du même noyau qui possède déjà depuis une dizaine d’années la brasserie artisanale L’Espace Public sur la rue Ontario, toujours dans Hochelaga-Maisonneuve. Le maire était actionnaire-fondateur de cet établissement de type « broue-pub » avant de faire le saut en politique aux dernières élections municipales. Quant au projet de microbrasserie sur Letourneux, il a été annoncé publiquement à l’automne dernier.

Le « broue-pub » L’Espace Public sur la rue Ontario (photo : EMM).

Des dérogations qui dérangent

La fonction principale des nouvelles installations sur Letourneux est de produire les bières de L’Espace Public qui sont vendues depuis quelques années dans les commerces spécialisés, dépanneurs, épiceries, etc. un peu partout au Québec. Ces bières en cannettes sont produites actuellement par la brasserie Oshlag qui agit à titre de sous-traitant pour L’Espace Public. Le but premier pour les propriétaires de la marque est donc de rapatrier cette activité de production, nous a confirmé Frank Privé, l’un des cinq actionnaires.

Ce type de production « industriel léger » est permis dans le nouveau bâtiment loué par L’Espace Public, qui abritait jusqu’à tout récemment une entreprise de fabrication de monuments funéraires. C’est le projet de salon de dégustation et de terrasse de la microbrasserie, qui lui fait l’objet d’une demande de dérogation aux règlements municipaux, qui est fortement contesté par les résidents situés en face du bâtiment (le côté ouest de la rue Letourneux, à cette hauteur, est entièrement résidentiel). Soulignons également que le bâtiment est situé à quelques dizaines de mètres de l’école secondaire Eulalie-Durocher (pour décrocheurs). Le salon de dégustation (et la terrasse en saison) pourraient être ouverts, selon les plans du promoteur, de la fermeture des classes à 23 heures, sept jours par semaine, le dernier service étant prévu à 22h30. Le salon de dégustation (d’une capacité de 60 personnes) et la terrasse (80 personnes) seraient installés à l’arrière du bâtiment et accessibles par une ruelle sur le côté, toujours selon les plans de L’Espace Public.

Dès que le projet particulier d’urbanisme a été rendu public par le promoteur en octobre dernier, des propriétaires de condos situés en face ont exposé rapidement leur désaccord au projet de salon de dégustation et de terrasse à plusieurs reprises, eux qui craignent de perdre la quiétude du voisinage. Ils ont signifié leurs craintes aux élus locaux lors d’une première assemblée publique organisée par l’arrondissement le 24 octobre, par dépôt d’une pétition par la suite, lors d’une seconde assemblée organisée toujours par l’administration municipale le 22 janvier 2020 (hors cadre réglementaire), lors de séances du conseil d’arrondissement et via quelques communications envoyées aux élus locaux et au cabinet de la mairesse Valérie Plante au fil des derniers mois.

Au-delà de quelques ajustements demandés au promoteur par l’administration municipale de Mercier−Hochelaga-Maisonneuve pour atténuer les craintes des résidents, principalement la mise sur pied par le promoteur d’un « comité de bon voisinage », l’installation d’un mur végétal et de panneaux pour réduire le niveau sonore provenant de la terrasse et l’affichage de messages rappelant aux clients de faire attention de ne pas déranger les résidents des alentours, les élus locaux ont tous voté en faveur des dérogations aux règlements municipaux au bénéfice de L’Espace Public.

Rappelons que trois des quatre conseillers de la Ville ont été élus sous les couleurs de Projet Montréal, le parti du maire Lessard-Blais, alors que Karine Boivin Roy, conseillère du district de Louis-Riel, est membre d’Ensemble Montréal. Suivant, dit-il, les recommandations du conseiller à l’éthique de la Ville de Montréal, le maire Pierre Lessard-Blais se retire de toute discussion et vote entourant le projet de L’Espace Public et de projets reliés au monde brassicole. Pour cette raison il a également refusé nos demandes d’entrevue dans le cadre de ce reportage.

« On se demande pourquoi l’arrondissement priorise le promoteur et ses demandes de dérogations pour faire un bar, ou un salon de dégustation, appelez cela comme vous voudrez, une terrasse; pourquoi il lui permet d’ouvrir jusqu’à 23h tous les soirs, sur une rue résidentielle, alors que nos droits fondamentaux de résidents, notre quiétude, sont complètement ignorés par les élus qui siègent sur le conseil d’arrondissement? Rien de ce qu’on leur a dit, à de nombreuses reprises, ne les interpelle. C’est incompréhensible de permettre un débit de boisson à cet endroit. On ne se sait plus comment leur dire, on est à bout de souffle », exprime Gino Cormier, porte-parole des propriétaires de condos situés en face de la nouvelle microbrasserie, un complexe de 42 unités. Ce dernier questionne la neutralité du conseil d’arrondissement dans ce dossier : « Si ce n’était pas des intérêts du maire, de ses parts dans l’entreprise, croyez-vous que le projet passerait avec autant d’opposition des résidents, au point que nous ayons franchi toutes les étapes légales pour imposer à la Ville un référendum citoyen? Au point que la Ville, qui se dégage carrément de ses responsabilités, demande la mise sur pied d’un comité de bon voisinage avec le promoteur? Au point d’organiser toutes sortes de rencontres avec nous, des assemblées, etc.? J’en doute fort. Selon nous le projet serait déjà mort et enterré, la Ville n’accepterait pas en temps normal de faire des pieds et des mains pour faire passer ces dérogations », dit M. Cormier.

Gino Cormier, porte-parole des propriétaires de condos situés en face du projet de microbrasserie (photo courtoisie).

Le stationnement sur la rue Letourneux est un autre enjeu qui suscite des craintes pour les résidents à proximité du projet, qui se demandent comment le voisinage va pouvoir absorber une éventuelle augmentation des besoins pour les employés et les visiteurs, alors que la rue offre en ce moment peu d’opportunités en ce sens. « Il y a juste deux espaces de stationnement dans le projet du promoteur actuellement, et ils annoncent l’arrivée d’une vingtaine d’employés et des dizaines de clients par soir. Ça va pas là, l’administration municipale sait très bien que cela va causer problème, mais on entend pas parler du sujet, il faut qu’on ramène constamment cette problématique sur la table, personne semble prendre le problème au sérieux à la Ville. C’est fou comment plein de choses du genre passent comme du beurre dans la poêle avec ce projet. Ils vont faire quoi les résidents quand toutes les places sur la rue vont être prises? », clame M. Cormier. Il semble toutefois, à la décharge de l’arrondissement, que l’implantation de zones avec vignettes de stationnement pour les résidents serait envisagée dans le cadre du projet de microbrasserie avec salon de dégustation.

Pour le conseil d’arrondissement, les ajustements demandés au promoteur seraient toutefois suffisants. C’est ce qui ressort de la dernière intervention du conseiller Éric Caldwell lors du conseil d’arrondissement du 9 mars dernier. En réponse aux questions de M. Cormier, qui s’indigne de la recommandation finale des élus d’accepter les demandes de dérogations, le conseiller du district d’Hochelaga s’exprime ainsi :

« Après les différentes consultations citoyennes on a pris comme décision de demander au promoteur de faire un effort supplémentaire pour mettre en place une structure de cohabitation, un comité de bon voisinage, pour son entreprise, les citoyens riverains ainsi que pour les autres entreprises riveraines. (…) On a aussi demandé à l’établissement des heures de fermeture raisonnables, du verdissement, des panneaux acoustiques supplémentaires et une disposition des aménagements de la terrasse pour minimiser les nuisances aux citoyens riverains. (…) Ce sont des enjeux où il se peut qu’on ait des opinions divergentes mais dans tous les cas de cohabitation ce qui prime c’est la considération d’un voisin pour l’autre. »

Dans une lettre envoyée aux résidents impliqués dans le processus de contestation datant du 5 mars, le conseiller Caldwell écrit également ceci :

« Après de franches discussions avec mes collègues Mmes Miron, Boivin Roy et Lavigne Lalonde, nous en venons à la conclusion que les bonifications apportées au projet viennent répondre aux conditions d’une cohabitation harmonieuse. Nous misons également sur le comité de voisinage, qui sera mis en place à l’initiative du promoteur (NDLR : le conseiller se contredit ici car c’est plutôt l’administration municipale qui a demandé au promoteur de mettre sur pied ce comité) pour répondre de façon concertée et coordonnée à d’autres enjeux de cohabitation avec les autres entreprises riveraines. »

Dans les faits, l’administration municipale mise donc principalement sur la bonne volonté du promoteur pour régler le « bon voisinage » avec les résidents, qui s’opposent déjà vivement au projet. C’est aussi le principal argument du conseiller Caldwell pour justifier l’accord du conseil d’arrondissement aux demandes de dérogations du promoteur. Il répétera cet argumentaire à de nombreuses reprises lors du dernier conseil d’arrondissement. C’est ce même conseiller de la Ville qui a rencontré personnellement les résidents mécontents lors d’une réunion dans un cadre non-officiel, agissant en quelque sorte à titre de médiateur dans ce dossier. « Finalement, les élus s’en lavent les mains. Ils votent pour des dérogations aux propres règlements de la Ville et après ils veulent nous obliger à faire des compromis avec L’Espace Public dans le cadre d’un comité de bon voisinage. Le message qu’ils nous envoient c’est arrangez-vous! Pourtant ce sont eux les élus, ils sont payés pour assurer une bonne réglementation entre les résidents, les commerces, les industries, c’est leur job, pas celle des citoyens », affirme Gino Cormier.

Le complexe de condominiums en face de la nouvelle microbrasserie sur Letourneux compte 42 unités (photo : EMM).

Le promoteur défend son projet

Frank Privé, l’un des actionnaires de L’Espace Public, minimise les impacts négatifs que pourraient générer le salon de dégustation et la terrasse auprès des résidents riverains. « Ce n’est pas un bar, c’est un espace pour que les gens puissent goûter à nos bières, passer du bon temps relax, et on espère qu’ils repartiront avec quelques-uns de nos produits. C’est chose courante dans toutes les microbrasseries, la Régie des alcools, des courses et des jeux le permet de facto, mais à Montréal, contrairement à plusieurs autres municipalités, il faut demander une autorisation pour cela. Pour nous ce n’était qu’une formalité, surtout que l’activité se passe à l’arrière du bâtiment, assez loin de la rue finalement », soutient l’actionnaire.

Ce dernier se dit persuadé que les aménagements pour atténuer le bruit et la sensibilisation des clients quant au secteur résidentiel vont assurer une cohabitation harmonieuse avec le voisinage. « Et le comité de bon voisinage, on le prend au sérieux. Il y aura sur ce comité les résidents, des représentants de la Ville, d’autres entreprises à proximité, et notre objectif sera de faire ce qu’il faut pour que tout le monde y trouve son compte », dit-il.

Questionné à savoir pourquoi les actionnaires ont choisi ce site plutôt qu’un autre, où ce genre d’activités commerciales auraient été sûrement mieux accueillies, M. Privé avoue que les opportunités se font rares dans l’arrondissement pour des bâtiments industriels pouvant accueillir une microbrasserie, et encore plus à prix raisonnable. « C’est simple, il n’y en a pratiquement pas. J’ai cherché pendant quatre ans, plus activement ces deux dernières années, et quand l’offre s’est présentée sur Letourneux, tout était parfait. La hauteur des plafonds, la grandeur du bâtiment, son emplacement dans Hochelaga-Maisonneuve, et la possibilité de faire le salon de dégustation et la terrasse à l’arrière, assez éloignés pour ne pas déranger les résidents aux alentours. C’était vraiment l’emplacement idéal », dit-il.

La terrasse prévue est située à l’arrière du bâtiment et accessible via une petite ruelle (photo : EMM).

Toujours selon M. Privé, les actionnaires n’étaient pas prêts à s’installer ailleurs que dans l’arrondissement. « Nous sommes des gens qui restent dans le quartier, qui faisons affaires dans le quartier avec L’Espace Public sur Ontario, et pour nous c’est extrêmement important que le projet profite à la communauté d’Hochelaga-Maisonneuve. C’est un choix d’affaires, mais aussi un choix de citoyens du quartier. On veut que les gens du coin soient fiers de ce projet, des produits créés ici, des emplois créés ici et on veut participer à une meilleure qualité de vie pour les gens du secteur. D’ailleurs, on parle beaucoup des opposants au projet, mais il y a aussi beaucoup de monde qui nous disent qu’ils ont hâte que la microbrasserie se concrétise, qui appuient ce projet », explique le promoteur, qui ajoute que selon lui, le projet de microbrasserie est certainement plus intéressant pour les résidents des alentours « qu’une scrap de métal ou un garage de mécanique. »

Il est à noter que le secteur de Rouen dans Hochelaga-Maisonneuve est en pleine transformation depuis une vingtaine d’années alors que les usages mixtes se multiplient sur ce territoire autrefois à caractère beaucoup plus industriel. Ainsi, plusieurs bâtiments dans le secteur délimité grossièrement des rues Pie-IX, Viau, de Rouen et Hochelaga ont été transformés ces dernières années en complexes de condos et on a vu aussi apparaître du même souffle de petits commerçants de proximité et entreprises diverses, plus légères qu’industrielles. Dans les faits, le secteur de Rouen est un quartier mixte en développement.

Au sujet de l’implication du maire dans le projet de microbrasserie, Frank Privé affirme que Pierre Lessard-Blais est actuellement exclu de toute décision d’affaires et de développement. « On ne lui en parle pas à cause de son rôle à la Ville et de ses obligations, il est passif et il n’a pas le choix de nous faire confiance. D’ailleurs, je pense que jusqu’à maintenant, le fait qu’il soit maire nous rend la chose beaucoup plus difficile car nous sommes très surveillés par toutes les instances, inspectés deux fois plutôt qu’une, et il faut être très rigoureux dans nos demandes de permis, d’aménagements, etc. On a pas le droit de faire un faux pas », soutient-il.

Le maire Pierre Lessard-Blais, à gauche, en compagnie de ses partenaires (photo tirée du site web de L’Espace Public, le brasseur-artisan de la rue Ontario),

Si le maire se défend d’outrepasser ses droits en possédant des actions d’une entreprise qui demande des dérogations à la réglementation municipale de son propre arrondissement, disant suivre les recommandations du conseiller à l’éthique de la Ville de Montréal, dont nous n’avons pu avoir ni contact et ni discussion, force est de constater que le sujet de l’éthique est quant à lui toujours aussi délicat à aborder avec les élus, et même avec les experts dans le domaine.

Ainsi, à notre question à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, à savoir si cette dernière était « à l’aise » avec le projet d’affaires impliquant le maire de MHM et membre de son parti, son cabinet (et non la mairesse elle-même) nous a envoyé la réponse suivante :

« Conformément à la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale, Monsieur Lessard-Blais déclare son intérêt pécuniaire et se retire des échanges à chaque fois qu’une question débattue par le Conseil touche, de près ou de loin, ses intérêts, et par extension, les intérêts de tous ceux qui peuvent bénéficier du même secteur d’activités. Il en est de même pour toutes les discussions connexes, tant avec la fonction publique, qu’auprès de ses collègues élus et employés. Le maire a par ailleurs obtenu différents avis de conformité auprès du Conseiller à l’éthique de Montréal, qu’il a partagés avec le directeur de l’arrondissement, le directeur de l’aménagement urbain, de même que tous les membres du conseil  d’arrondissement, par soucis de transparence. Monsieur Lessard-Blais respecte ainsi les conditions fixées par la Loi et le code de déontologie des élus, lui permettant de participer à un projet d’affaires en tant qu’actionnaire. Les dérogations demandées par l’entreprise relèvent d’un processus prévu par la loi et balisé. Elles sont conséquemment éligibles au processus d’approbation référendaire qui suivra son cours selon les modalités en place. »

Donc, le maire suit les règles, dit-on. Nous obtiendrons le même type de réponse de la seule conseillère de l’opposition dans MHM, Karine Boivin Roy, aussi présidente du comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement. Le maire suit les recommandations du conseiller à l’éthique en se retirant des discussions concernant le projet sur Letourneux et autres projets qui ont ou qui pourraient avoir un lien avec ses activités commerciales, affirme-t-elle, et en ce sens elle ne peut rien reprocher à Pierre Lessard-Blais. Est-ce qu’elle est à l’aise avec le fait que le maire possède des actions dans une entreprise qui demande des dérogations et dont le projet suscite le mécontentement de plusieurs citoyens riverains? Elle aussi ne voudra pas aborder cette question.

EST MÉDIA Montréal a soumis le cas à deux experts indépendants en éthique et gouvernance politique. Après avoir pris connaissance du dossier, les deux avocats de formation, sommités dans ce domaine, ont finalement refusé de commenter publiquement la situation.

Ça passe ou ça casse

Cette saga peu banale devrait donc connaître son dénouement bientôt, puisque les propriétaires des condos sur Letourneux ont réussi à obtenir en mars dernier 26 signatures pour obliger finalement l’arrondissement à organiser la tenue d’un registre donnant ou non le feu vert au projet de salon de dégustation et de terrasse. La Ville en exigeait 12.

Reste à savoir maintenant quelle sera la zone fixée par l’arrondissement, et donc combien de résidents seront appelés à se prononcer sur le projet. Si les résidents s’opposent au projet à 50 + 1 vote, en théorie le conseil d’arrondissement devrait rejeter alors les demandes de dérogations du promoteur, qui a toutefois confirmé que cela n’empêcherait pas les activités de production de l’usine en cours de construction.