
Luc Rabouin (Courtoisie)
3 février 2025LUC RABOUIN SE PRÉSENTE À LA CHEFFERIE DE PROJET MONTRÉAL BIEN PRÉPARÉ
Le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et président sortant du Comité exécutif de la Ville de Montréal, Luc Rabouin, est un sérieux prétendant pour remplacer Valérie Plante à la chefferie de Projet Montréal. S’il arrive avec un solide plan de campagne et des idées novatrices, reste à voir s’il saura rallier assez de militants à sa cause alors que la course s’annonce plus serrée que prévu au sein de la formation politique montréalaise.
En entrevue avec EST MÉDIA Montréal la semaine dernière, M. Rabouin a exposé un plan plutôt détaillé à cette étape de la course, qui se conclura le 15 mars prochain. Le principal intéressé se dit motivé et apte à briguer la chefferie. « Avec mon parcours professionnel des 25 dernières années, incluant les cinq dernières comme élu, je pense que j’ai le bon profil, les compétences pour, la détermination, et je pense aussi que les gens ont besoin en ce moment de quelqu’un qui connait bien les dossiers, qui est posé, qui est rassembleur, et qui est capable de travailler avec tout le monde », a-t-il déclaré d’entrée de jeu.
L’est de Montréal : une priorité
Luc Rabouin a toujours été assez impliqué dans l’est de Montréal et encore plus lorsqu’il occupait des fonctions au sein du Comité exécutif de la Ville. Il a tissé des liens solides, plus particulièrement ces deux dernières années, avec les communautés d’affaires et le milieu communautaire. Il est d’ailleurs très présent sur le territoire depuis le lancement de sa campagne. Donc, pas étonnant que le développement de l’est de Montréal fasse partie de ses quatre grandes priorités. « J’ai été le premier candidat à positionner le développement de l’est comme une priorité », affirme-t-il. Et sa proposition détaillée pour le secteur apporte à certains égards un lot de nouvelles idées qui méritent l’attention.
Si le maire du Plateau-Mont-Royal aborde le sujet en mettant à l’avant plan la vision de son parti pour le développement de l’immense et stratégique Secteur industriel de la Pointe-de-l’Île (SIPI), qu’il souhaite voir se transformer en « un exemple de transition écologique de l’industrie vers l’économie verte, c’est-à-dire vers les technologies propres, l’économie circulaire, sociale, et qui améliorera le cadre de vie des gens de l’est », c’est à d’autres niveaux qu’il surprend. Notamment en voulant créer un fonds « d’initiatives structurantes pour l’est de Montréal » de 5 M $.
« Il y a plusieurs programmes en ce moment à la Ville et ailleurs pour aider au développement de projets, mais tout le monde semble coincé avec plein de critères différents à respecter ce qui en décourage plusieurs, et souvent avec raison. Si on met sur pied une enveloppe pour l’est, inspirée par le fonds mis en place par Québec récemment, par exemple, ça nous donnerait plus de marge pour soutenir des projets qui ont un impact positif sur le territoire. On est capable de faire ça, et même de le bonifier avec d’autres partenaires, j’en suis persuadé. »
Le développement de l’est de Montréal passerait aussi par la culture, croit Luc Rabouin, qui aborde ici un sujet de plus en plus sensible sur le territoire. « Quand on parle de développer l’est, on pense évidemment tout de suite aux besoins en termes de mobilité, et avec raison. Mais il faut aussi s’assurer que les gens aient accès à la culture et à des milieux de vie intéressants. Si on veut attirer les gens dans l’est, pour travailler ou pour y habiter, il faut offrir plus que du transport », dit-il.
Le candidat met ici en perspective les efforts de Projet Montréal dans les dossiers notamment du Parc olympique, du Quartier des arts du cirque dans Saint-Michel, de la revitalisation du Vieux-Pointe-aux-Trembles et « au niveau du développement qui se fera le long du prolongement de la ligne bleue du métro ».

Le maire du Plateau-Mont-Royal a l’est de Montréal dans sa mire (Courtoisie)
Finalement, en ce qui concerne l’épineux dossier du transport, Luc Rabouin met sur la table une éventuelle voie protégée pour les autobus sur la rue Sherbrooke, de Pointe-aux-Trembles à Lachine. « Un projet que l’on peut faire rapidement, seul, sans un autre palier de gouvernement, parce qu’il faut des solutions tout de suite. On verra par la suite si ça se transforme en SRB ou en tramway, mais au moins, faisons tout ce qu’on peut faire pour améliorer la mobilité dans l’est le plus vite possible avec les moyens dont dispose la Ville. » Le candidat souhaite également améliorer, surtout dans l’extrême est de l’Île, l’accès aux réseaux BIXI et Communauto, « quitte à trouver des moyens pour compenser les pertes d’exploitation le cas échéant. »
Quatre priorités pour la Ville
L’aspirant chef de Projet Montréal axe son programme électoral autour de quatre priorités pour la métropole. La première, celle qui s’avère prédominante aux yeux du candidat, touche la crise du logement et de l’itinérance, qu’il rassemble dans un même ordre d’intervention. « Je pense que c’est la préoccupation numéro un de la population », dit-il.
Luc Rabouin a d’ailleurs pris trois engagements à ce chapitre, soit que l’OMHM s’assure qu’à la suite d’une décision d’éviction du Tribunal administratif du logement chaque personne touchée ait les ressources nécessaires pour se trouver un autre logement; que la Ville crée 150 unités modulaires par année pour héberger temporairement les personnes sans-abris; et qu’elle mette sur pied un fonds de garantie de 100 M $ pour boucler le financement de projets d’OBNL qui veulent acquérir et sortir des immeubles du marché locatif privé.
Les trois autres priorités du candidat sont : poursuivre et accélérer la transition écologique; mettre en place une administration efficace et performante; et comme indiqué précédemment, le développement de l’est de Montréal.