Maude et Laurence Lechasseur Paquet, propriétaires de l’épicerie Les Emplettes, dans Rosemont (photo courtoisie).

LES EMPLETTES : UNE ÉPICERIE DE QUARTIER PLEIN DE BON SENS

La série J’achète au suivant est une initiative d’EST MÉDIA Montréal, en collaboration avec la Société de développement Angus (SDA), PME MTL Centre-Est, la Caisse Desjardins du Centre-est de Montréal et la Caisse Desjardins de Pointe-aux-Trembles. Elle vise à faire découvrir des commerces de quartier originaux, uniques et dont l’histoire entrepreneuriale est particulièrement intéressante. Bonne découverte!

Pour se partir en affaires en pleine pandémie, faut-il être courageux ou plutôt téméraire? C’est le pari qu’ont choisi deux sœurs jumelles, Laurence et Maude Lechasseur Paquet en ouvrant au mois de novembre 2021 la petite épicerie de quartier Les Emplettes. Et depuis, les deux sœurs mettent tout leur cœur et leur savoir au service des résidents de leur arrondissement afin de leur proposer des produits alimentaires frais et locaux.

Une crise mondiale : l’opportunité de poursuivre ses rêves?

L’idée d’une épicerie de quartier est venue à l’esprit des deux sœurs jumelles en 2015 lors d’un cours en création d’entreprise qu’elles ont toutes les deux suivi aux HEC. « Aussi, on avait vu le documentaire de Jean-Martin Fortier qui parlait de la microagriculture et comment la masse devait commencer à faire de l’agriculture, et non l’inverse, commence Laurence Lechasseur Paquet. On a trouvé le concept extraordinaire. C’est à ce moment-là qu’on s’est dit qu’on devait faire quelque chose en lien avec ça ».

Quand la pandémie a éclaté en mars 2020, celle qui s’activait comme organisatrice d’événements culturels pour une fondation a perdu son travail. Mais aussi, c’est à cet instant que la population aux quatre coins du Québec a accéléré un changement déjà amorcé en termes d’habitudes alimentaires. « On a vu que les épiceries c’était un modèle d’affaires qui fonctionnait bien, malgré les temps de crise. On parlait d’achat local plus que jamais. On a vu que la population était prête à accueillir un concept comme le nôtre » poursuit Laurence.

C’est à ce moment que les deux filles ont décidé de se lancer à fond dans ce projet qu’elles caressaient depuis cinq ans. « Tout le monde me disait que j’étais courageuse de faire ça, commente Laurence. Moi, je ne l’ai jamais vu comme ça. En même temps, je n’avais rien pour me réorienter : j’avais un background en culture, en restauration et en tourisme. Tout ça ne fonctionnait plus, et l’option la plus sûre était de lancer ma propre entreprise. »

Une épicerie de quartier diversifiée

Chez Les Emplettes, on retrouve un peu de tout, pour plaire à tout le monde et à tous les types de régimes alimentaires. « J’ai essayé d’offrir des aliments vegan, zéro déchet, local, de saison, bref, tout en même temps, et j’ai failli faire une dépression! s’esclaffe Laurence. On a une offre vraiment sensée. On a décidé d’offrir un peu de tout. Je pense que c’est ça, une consommation responsable : c’est de pouvoir faire des choix, sans en devenir fou. »

Photo courtoisie.

Ce n’est pas parce que tout n’est pas organique, zéro déchet ou 100% local que les aliments ne sont pas choisis avec soin pour autant. « Par exemple, je n’ai pas de mayonnaise des États-Unis, toutes mes mayos sont du Québec. J’essaie de mettre sur mes étagères des marques de ketchup de Montréal. Je n’ai pas de bouteilles de la marque Heinz, mais je vends de la French, car les tomates sont canadiennes » explique Laurence. Même s’il ne s’agit pas de produits locaux, les jumelles ont décidé quand même de vendre des agrumes pour assurer un éventail complet de produits pour leurs clients, par exemple.

De plus, même si elle propose des produits souvent bio ou locaux, l’épicière essaie tout de même de garder ses prix compétitifs. Laurence Lechasseur Paquet insiste pour dire qu’elle essaie de garder ses prix au même niveau que ceux des grandes bannières et même parfois en dessous lorsque c’est possible. « Mes frais d’exploitation sont beaucoup plus abordables qu’une grande épicerie. J’ai aussi moins d’employés » insiste-t-elle.

Photo courtoisie.

Petite épicerie, grand pas pour l’environnement

Laurence est ferme : elle ne jette rien. Chez Les Emplettes, il y a zéro gaspillage alimentaire, au contraire de la plupart des épiceries. « Notre section de fruits et de légumes est plus restreinte, mais ça me permet de commander des produits en fonction de ce que j’ai besoin » explique la co-propriétaire. La jeune entrepreneure avait sondé les épiciers lors de son étude de marché afin de comprendre pourquoi il y avait autant pertes alimentaires dans les épiceries du Québec. « Les épiciers me disaient qu’ils avaient trop de superficies à couvrir dans leur local, continue-t-elle. Et un point important pour une épicerie, c’est que quand le client rentre, ça doit avoir l’air abondant ». Laurence et sa sœur jumelle ont alors décidé de trouver un plus petit local afin d’éviter le gaspillage au maximum. Et lorsqu’il reste un peu de surplus de nourriture, elle la distribue au sein de ses employés.  « Quand tu as des kilomètres d’étagères à remplir, c’est impossible pour un épicier de savoir ce qu’il va vendre. Le gaspillage est alors inévitable » affirme-t-elle. Toutes les raisons sont donc bonnes pour faire son épicerie au marché du coin!

Épicerie Les Emplettes
1960, Beaubien Est
lesemplettes.com


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