Les Aliments Rustica (Courtoisie)

LES ALIMENTS RUSTICA : PRODUIRE LOCALEMENT LA MEILLEURE CROÛTE QUI SOIT

À Anjou, évolue depuis bientôt 25 ans l’entreprise de fabrication de pizzas Les Aliments Rustica. Rassemblant 500 employés dans deux usines, et bientôt une troisième, ce joueur majeur de l’industrie bioalimentaire de l’est de Montréal a à cœur d’utiliser des ingrédients locaux de qualité et d’innover, une croûte à la fois.

L’entreprise privée québécoise Les Aliments Rustica est fondée en 2000 par la famille Morgante. À l’époque, elle se spécialise dans la fabrication de pizzas aux tomates fraîches livrées quotidiennement aux épiceries locales. L’entreprise se transforme ensuite peu à peu, introduisant des pâtes à pizza à longue conservation. La compagnie poursuit sa croissance avec la construction d’une deuxième usine en 2017, permettant l’intégration de nouvelles technologies de fabrication pour les pâtes à pizza. « On faisait principalement la cofabrication de pizzas avec des grandes marques nationales canadiennes et américaines », indique Isabella D’Ovidio, directrice des ventes et du marketing chez Les Aliments Rustica. C’est en juillet 2023 que l’entreprise lance sa propre marque de pizzas surgelées, composée de pizzas à fermentation lente, à croûtes farcies ou encore de style pizzeria.

Isabella D’Ovidio, directrice des ventes et du marketing (Image tirée de LinkedIn)

Le secret est dans la croûte

La philosophie de l’entreprise angevine est claire : « Une croûte parfaite donnera une pizza parfaite ». Elle mise sur l’importance de la pâte dans ses produits, plus que des garnitures, par exemple, qui, selon elle, peuvent varier sans forcément réussir à distinguer une pizza surgelée d’une autre. Pour atteindre son but, Les Aliments Rustica privilégie des ingrédients de qualité provenant principalement de producteurs locaux, que ce soit au Québec ou au Canada. La compagnie travaille avec plusieurs fournisseurs de blé et de produits laitiers, notamment. « Cependant, en raison de la taille de notre production, certaines matières premières doivent être importées », précise Mme D’Ovidio.

Cette dernière mentionne un aspect clé de la liste des ingrédients, soit l’utilisation de mozzarella canadienne non transformée dans les pizzas à croûte farcie. L’entreprise utilise en effet une technologie avancée pour transformer le bloc de fromage en extrudant le fromage dans la croûte de la pizza, ce qui la différencie sur le marché. « On est d’ailleurs la marque numéro un au Canada présentement dans la catégorie des pizzas farcies au fromage », révèle fièrement la directrice des ventes et du marketing.

Produisant plus de 40 millions de pizzas par année, Les Aliments Rustica les distribue dans la plupart des chaînes d’épiceries et supermarchés ainsi que dans les magasins à grande surface, et ce, à travers le Canada et les États-Unis. L’entreprise amorce aussi une distribution au Mexique et en Amérique latine. « Nous avons déjà des produits qui y sont en petite distribution et nous travaillons à agrandir éventuellement ces marchés », explique Isabella D’Ovidio.

La pizza et l’industrie bioalimentaire

En tant qu’entreprise de l’industrie bioalimentaire, l’entreprise de pizzas d’Anjou fait face à divers défis majeurs, et ce, dans un environnement économique et politique en constante évolution. Devant partager les rayons avec de nombreux adversaires de taille, la compagnie tente de suivre les tendances à travers l’innovation constante et le développement de nouvelles recettes adaptées aux attentes des consommateurs. « Nous cherchons constamment à optimiser notre production et à identifier de nouvelles opportunités de croissance, mais nous investissons aussi dans la formation de nos employés », mentionne Mme D’Ovidio. Ils sont essentiels à la cohésion des valeurs de l’entreprise et au maintien d’une amélioration continue, croit-elle.

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Face aux défis géopolitiques et économiques actuels, tels que la menace des tarifs douaniers que fait planer les États-Unis, l’équipe des Aliments Rustica estime que la production alimentaire locale est essentielle pour diminuer la dépendance aux importations, assurer la qualité des produits et garantir une traçabilité optimale. « Produire localement permet non seulement de mieux contrôler la qualité, mais aussi de répondre plus efficacement à la demande, tout en offrant une plus grande transparence au consommateur », souligne la directrice des ventes et du marketing.

Cependant, l’entreprise reconnaît que, dans certains cas, les quantités nécessaires à sa production ne peuvent pas toujours être obtenues localement. Dans un pareil cas de figure, où une production à grande échelle est nécessaire, elle souligne le besoin de trouver des solutions locales et de bénéficier de l’appui gouvernemental. « Lors d’une période de grande croissance pour nous, en 2017, nous avons été accompagnés par le gouvernement à travers du mentorat, des formations spécialisées, des espaces de travail collaboratifs, un accès au financement, etc. »

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Agrandir et s’investir à l’est

Pour Mme D’Ovidio, l’est de Montréal dispose d’un fort potentiel pour le développement de l’industrie bioalimentaire, grâce à son écosystème favorable aux entreprises de transformation alimentaire qui repose notamment sur la proximité des fournisseurs de matières premières et l’accès aux infrastructures logistiques. C’est donc tout naturellement que Les Aliments Rustica ont choisi l’est pour implanter une troisième usine, qui devrait être opérationnelle dès le premier trimestre de 2026. « Nous triplerons ainsi notre capacité de production », indique la directrice des ventes et du marketing.

En plus de cette croissance, l’entreprise continuera de se concentrer sur l’innovation en développant de nouveaux produits, ce qui inclut différents types de pizzas. Elle poursuivra aussi ses collaborations, notamment avec l’Hôpital Santa Cabrini, L’Armée du Salut, Jeunesse au Soleil ou encore les écoles du quartier. « Par exemple, les institutions avec qui on s’associe font une prévente de pizzas surgelées que nous livrons par la suite. Nous sommes toujours ouverts à soutenir des programmes ou des initiatives sociales », Isabella D’Ovidio.


Le dossier spécial INDUSTRIE BIOALIMENTAIRE 2025 est produit en partie grâce à la contribution financière du Collège de Maisonneuve.