LABORATOIRE DE LA SAQ : UNE EXPERTISE DE RENOMMÉE INTERNATIONALE
Dès ses débuts, la Société des alcools du Québec (SAQ) place une grande importance dans le contrôle de la qualité des produits qu’elle distribue. Au moment de sa création en 1921, son ancêtre, la Commission des liqueurs, emploie déjà un chimiste dont le travail est de passer au peigne fin les vins et spiritueux vendus en magasin afin de protéger les consommateurs. Plus de cent ans plus tard, cette mission se poursuit dans les laboratoires de la SAQ situés dans le quartier Mercier-Ouest.
Dans l’édifice du siège social de la société d’État, adjacent aux immenses entrepôts par lesquels passent annuellement les trente millions de caisses d’alcool qui se retrouvent en succursales, en épicerie et dans les restaurants, se cache un laboratoire des plus uniques. Chaque année, ce sont 20 000 bouteilles qui transitent entre ses murs afin d’être analysées par une dizaine de chimistes et techniciens.
Le laboratoire examine ainsi de multiples paramètres et composants chimiques; thuyone, sulfites, éthanol, etc. La caractérisation du produit (par exemple si celui-ci a été vieilli en fût), le respect des normes en matière de composants chimiques et la toxicologie passent ainsi minutieusement sous la loupe des chimistes de la SAQ.
Il arrive parfois que des succursales renvoient des bouteilles à la suite de plaintes de clients. Les résultats sont quelquefois surprenants. « Parfois il s’agit d’une incompréhension de la part du consommateur et parfois le produit est défectueux. Ou encore, il y des adolescents à la maison qui rajoutent de l’eau dans la bouteille de whiskey après en avoir subtilisé quelques verres. On a des petites anecdotes comme ça », explique le sourire aux lèvres Ghislain Duquette, chimiste qui supervise l’équipe du laboratoire de la SAQ.
Il n’y pas que ce qui se trouve dans la bouteille qui est examiné, car les étiquettes aussi doivent se soumettre au test des employés du laboratoire et respecter certaines normes quant à l’affichage. « On regarde plusieurs choses. Ça peut-être une inscription, celle du taux d’alcool par exemple, qui est trop petite. Le producteur peut vouloir avoir un design épuré, avec une écriture minuscule, mais ça ne passe pas toujours, car il y a des normes sur la taille du texte et des informations que l’on requiert », souligne M. Duquette. C’est donc 25 000 de ces analyses dites « sommaires » qui sont effectuées chaque année par les employés de la SAQ.
Dans leur trousse d’outils se trouvent des décanteurs et des spectromètres, mais aussi leur nez et leur langue. « Dans certains cas, ça nous donne une meilleure idée du produit, sur sa fraîcheur. Ça nous guide pour savoir ce qu’on devrait analyser, à détecter s’il y a un problème sur lequel on devrait se pencher », indique le chimiste.
Collaborations avec les policiers
En plus des analyses faites à l’interne, le laboratoire collabore avec les corps policiers du Québec et la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJ). « Quand la police fait la tournée des terrasses, des restaurants, et ainsi de suite, ils vérifient que l’alcool est propre à la consommation, qu’il n’y a pas de présence d’insectes par exemple. Par plusieurs moyens d’enquête, ils contrôlent aussi pour s’assurer qu’il n’y ait pas de transvidage des bouteilles », souligne le chimiste. Les forces de l’ordre demandent aussi l’expertise du laboratoire dans le cadre d’enquêtes à propos d’alcool vendu au noir par certains commerçants.
Pour sa part, la RACJ fait appel aux services du laboratoire de la SAQ dans le cadre de ses activités d’encadrement des artisans de vins et spiritueux du Québec, la régie ne possédant pas de laboratoire lui étant propre. Ce sont en fait toutes les activités de contrôle de la qualité, les prélèvements dans les vignobles et l’aide au développement offerte aux producteurs par la RACJ qui bénéficient du savoir de la Société des alcools.
Finalement, l’expertise de la SAQ se veut un sceau de qualité pour plusieurs producteurs autour du monde. « Il y en a qui nous envoient leurs produits parce qu’ils savent que si celui-ci passe nos tests, c’est presque une garantie de qualité et que peu importe dans quel marché ce produit va être présenté, il va être accepté. De plus, il y a certaines provinces canadiennes qui regardent notre catalogue et qui commandent les alcools vendus par leur régie en fonction de celui-ci, parce qu’ils n’ont pas les laboratoires pour faire eux même les analyses », affirme M. Duquette.