Le PDG de la CCEM, Jean-Denis Charest (Photo : EMM).

JEAN-DENIS CHAREST : LE NOUVEL HOMME D’ACTION DE LA CCEM

Entré en poste le 13 septembre dernier, Jean-Denis Charest est le tout nouveau président-directeur général de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM). Il prend ainsi la relève de la PDG sortante, Christine Fréchette. Mission, vision, objectifs : rencontre avec cet homme d’action qui, visiblement, voit grand pour l’est de la métropole.

Saguenéen d’origine et Montréalais d’adoption, Jean-Denis Charest atterrit dans la métropole afin d’amorcer son parcours universitaire à l’École des Hautes études commerciales. Il élit alors temporairement domicile dans le Village olympique, tout juste à l’est du stade. De son propre aveu, il tombe rapidement amoureux de Montréal. « C’est une ville qui est incroyable, forte et où il fait bon vivre », partage Jean-Denis Charest. Ses études complétées, le jeune homme s’envole ensuite pour la Roumanie, où il œuvre au sein d’une fondation venant en aide à des enfants atteints du sida. Cette dernière tente alors de se structurer, revoyant sa mission, sa vision, ses valeurs et son impact. « Ç’a été pour moi une expérience qui m’a vraiment transformé, raconte-t-il. C’est là que je me suis rendu compte de tout l’impact que peuvent avoir les modèles d’innovation sociale et d’économie sociale. Et c’est là que j’ai eu le déclic : pour moi, c’est important d’avoir une mission plus grande que l’organisation pour laquelle je travaille. »

De retour au pays, l’homme exerce ensuite sa profession auprès de clients de toutes sortes, que ce soit en publicité, en affaires publiques ou encore en alliances stratégiques. « J’ai alors compris toute la capacité d’action qu’avaient les grandes organisations », explique Jean-Denis Charest. Au bout de quelques années faites d’apprentissages, il s’aperçoit qu’il aime mobiliser les joueurs afin d’avoir un impact direct qui dépasse l’impact commercial. Son chemin professionnel le mène jusqu’au monde des chambres de commerce. « Il y a une quinzaine d’années, j’ai amorcé un parcours au sein de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. J’y ai occupé plusieurs postes pour finalement me rendre au sein de la haute direction », ajoute-t-il. Et ce qui l’excite à l’époque est de sentir concrètement sa contribution au monde des affaires et même au-delà. Rappelons que nous sommes alors en 2008, 2009, c’est-à-dire en pleine crise financière. Jean-Denis Charest travaille donc à redéployer la métropole, à la remettre sur les rails. S’ensuit quelques années plus tard la pandémie de COVID-19, qui met à mal bien des entreprises et organisations encore aujourd’hui. « La pandémie a appelé les chambres de commerce à jouer un rôle de première ligne, qui n’a fait que me rappeler combien je souhaite avoir un impact, que je veux contribuer, confie le gestionnaire. On est près des gens qui vivent des moments difficiles et en même temps on est là pour les aider. »

La CCEM : une organisation à haut potentiel

En 2021, l’homme reçoit un appel de la CCEM, qui souhaite savoir s’il envisage de s’impliquer dans l’est. « Quel est le lieu qui a un potentiel inexploité et où on peut vraiment travailler à améliorer la robustesse, que ce soit de la métropole ou des entreprises qui s’y trouvent? Je regardais le contexte géopolitique, l’énergie qui se dégageait du secteur, et c’est devenu clair que l’est de Montréal était le prochain grand chantier. » Jean-Denis Charest est donc rapidement séduit par le défi et l’opportunité qui s’offrent à lui. « C’était un chemin très cohérent avec mon parcours. Et il s’agit d’une organisation incroyable avec un réseau mobilisé, engagé et qui est capable de faire la différence », croit-il. Venant à peine d’investir son bureau, Jean-Denis Charest s’y plait déjà. Il nourrit de grandes ambitions pour l’organisation et surtout pour l’est de Montréal. Si la relance économique occupera son temps à très court terme, il souhaite ensuite voir la Chambre devenir une plateforme de mobilisation des forces vives, un lieu où les gens pourront se rencontrer et générer des projets. « Dans un moment charnière comme aujourd’hui, comment développer l’est, comment créer de la croissance au bénéfice de tout le monde dans l’est? », se questionne-t-il. « Plusieurs pensent que la croissance va générer la confiance. Au contraire, je pense qu’il faut générer cette confiance pour amener de la croissance et du développement. » Jean-Denis Charest tient aussi à profiter de la fenêtre d’opportunité qui s’est ouverte sur l’est de Montréal. « C’est le tour de l’est. On ne peut pas attendre, il faut accélérer et passer à l’action très rapidement. » À plus long terme, son objectif est que la Chambre puisse jouer pleinement son rôle dans le développement du secteur. Pour lui, le territoire, les organisations et les citoyens doivent pouvoir en bénéficier, tous à la fois. « Nous sommes en mesure d’offrir des services pour renforcer les organisations sur le territoire et exercer un leadership pour les amener aussi à voir les nouvelles tendances et à s’adapter à cette nouvelle économie qu’on veut créer. »

La Chambre, une voix

Selon le président-directeur général, la CCEM est une voix pour le territoire. Pour lui, il demeure nécessaire de s’assurer que la vision de ses acteurs soit entendue et comprise. « La Chambre, de par son positionnement et ses relations avec les entreprises, est elle-même un acteur de développement économique important. Si on a une vision claire, si on a bien mobilisé notre réseau, la Chambre sera partenaire des différents paliers gouvernementaux et des joueurs du secteur privé pour agir directement sur l’économie afin de faciliter et d’accélérer le développement de l’est de Montréal », note Jean-Denis Charest.

Figurant historiquement comme un pôle stratégique qui avait un impact à la fois local et national, l’est de Montréal a perdu quelques plumes. Néanmoins, les astres semblent aujourd’hui alignés, avec le prolongement de la ligne bleue, la construction du SRB Pie-IX ou encore l’arrivée du REM, par exemple. « Les gens vont souvent y faire référence comme des infrastructures de transport. Moi, j’y vois plutôt des infrastructures de redéveloppement, précise le PDG. Cette opportunité d’avoir autant d’infrastructures stratégiques deviendra l’épine dorsale du redéploiement de l’est, c’est une opportunité incroyable! » Participant au décloisonnement de l’est, ces diverses constructions pourraient participer à (re)faire du territoire une force et un pôle stratégique. Le nouveau PDG aimerait alors voir apparaître de nouveaux secteurs commerciaux et industriels, que ce soit en agroalimentaire, en récréotourisme ou en technologies propres. « Ce changement permettra peut-être d’exercer un leadership dans notre approche industrielle, d’augmenter la compétitivité et d’améliorer l’impact environnemental et social. C’est un mouvement qu’on fera ensemble et qui reposera sur ces infrastructures. » Jean-Denis Charest va même plus loin : « Si on réussit, on redeviendra un pôle stratégique qui aura une influence locale et nationale. Je pense même qu’à l’international, les gens s’y intéresseront. » Plutôt ambitieux, n’est-ce pas? « Je ne suis pas venu à la Chambre avec une vision conservatrice. Je pense sincèrement que si on joue bien nos cartes et si on profite de la fenêtre d’opportunités, on assistera à une transformation qui bénéficiera à nos entreprises, à nos organisations et à nos citoyens. »

En attendant, Jean-Denis Charest s’affaire pour commencer à aller à la rencontre des gens de l’est, afin de mieux comprendre leur réalité, de découvrir leurs priorités et de saisir les enjeux qu’ils vivent. « La Chambre, ce sont les membres et les partenaires. On est une plateforme où les gens viennent collaborer », conclue-t-il. À travers la mobilisation des acteurs et la création d’une spirale positive où la confiance règnera, le PDG compte concrétiser sa vision, atteindre son ambition et, surtout, se mettre rapidement à l’action.


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