
(Courtoisie INICI)
24 février 2025INICI FAVORISE L’INTÉGRATION SOCIO-PROFESSIONNELLE DES NOUVEAUX ARRIVANTS DEPUIS 40 ANS
Depuis quarante printemps, l’organisme INICI accompagne les personnes immigrantes en leur offrant des services personnalisés d’intégration sociale, de francisation et d’aide à l’emploi. Au fil des décennies, le gouvernement du Québec a confié à l’organisme des mandats majeurs, incitant INICI à innover et à se réinventer. Les défis actuels en matière d’immigration renforcent la conviction de l’organisme qu’il doit continuer d’avancer dans cette voie.
L’aventure d’INICI commence en 1984 et, à cette époque, l’organisme porte le nom de la Fondation de l’Alliance Panaméricaine (ALPA). La religieuse cubaine Gliceria Acosta, qui vient de s’installer au Québec, crée ALPA afin de soutenir la vague d’immigration latine qui a alors cours. « Elle a choisi Hochelaga comme lieu par excellence d’intégration de ces personnes pour accélérer leur processus d’intégration au Québec », explique Marie-Laure Konan, directrice générale d’INICI. C’est le tout premier organisme en intégration des personnes immigrantes établi dans l’est de Montréal.
Vers la fin des années 1980, l’organisme se réoriente et décide d’offrir ses services aux personnes immigrantes de toutes origines. Par le fait même, il change de nom tout en conservant le même sigle et devient Accueil Liaison Pour Arrivants (ALPA).

Marie-Laure Konan, directrice générale d’INICI (Courtoisie)
En 1999, ALPA devient le premier organisme à plaider à l’Assemblée nationale pour un meilleur accompagnement des employeurs en matière d’intégration des personnes immigrantes dans les entreprises québécoises. « Il y avait encore un fossé entre ce qui se faisait sur le terrain et la réalité », indique la directrice générale. Sœur Gliceria, alors en poste, tenait à expliquer la particularité et l’importance de cet enjeu pour permettre aux personnes immigrantes de participer au développement des entreprises locales.
Puis, une décennie plus tard, en 2009, le gouvernement du Québec confie à quelques organismes de Montréal, dont INICI, le mandat de la régionalisation des personnes immigrantes, c’est-à-dire de les accompagner dans leur insertion professionnelle en dehors de la région montréalaise. « Les grands pôles urbains attirent la plupart des personnes, autant immigrantes que natives, et cela crée une dévitalisation de nos régions », mentionne Mme Konan. En effet, une statistique révélée par l’organisme indique que près de 80 % des personnes immigrantes s’établissent à Montréal.
Dix ans s’écoulent à nouveau et un service aux entreprises est créé au sein de l’organisme, une initiative plutôt rare dans le domaine communautaire. « Les organismes communautaires sont reconnus pour bien accompagner les personnes, mais moins les employeurs généralement. On a ouvert l’un des premiers services aux entreprises », fait remarquer la directrice générale. Que ce soit pour de la dotation ou du placement, l’organisme transige chaque année avec un bassin de plus d’une centaine d’entreprises.
Finalement, en 2023, le nom INICI s’impose de lui-même. « Immigrer, intégrer, innover : nous voulions refléter les nouvelles réalités de l’immigration, explique Mme Konan. Mais surtout, notre nouvelle image de marque montre un crescendo, le tout pour refléter notre volonté et notre engagement à faire grandir la personne immigrante au Québec. »
40 ans d’accompagnement
Le 31 octobre dernier, INICI a célébré ses 40 ans d’histoire. « Quelques jours avant, on a pu parler à la fondatrice, aujourd’hui à la retraite. C’était vraiment important pour nous de commencer encore une fois là où tout est parti », confie la directrice générale.
L’organisme entend souligner cet anniversaire tout au long de l’année. Il ne manquera pas de le faire lors de son événement phare organisé depuis trois ans, le Salon de l’emploi et de l’intégration sociale des personnes demandant l’asile, qui réunit près de 5 000 chercheurs d’emploi et une cinquantaine d’entreprises en une journée. INICI participera aussi à différentes foires de l’emploi et rencontres citoyennes. « Nous allons également organiser des journées portes ouvertes, afin que les citoyens viennent voir ce qu’on fait, et comment on a agrandi notre espace de francisation, par exemple », illustre Mme Konan. L’organisme se classe parmi les trois principaux établissements de francisation à temps partiel du Québec, avec 1 600 participants chaque année, que ce soit en présentiel ou en virtuel.
INICI mettra aussi de l’avant cette année son initiative de jumelage interculturel. « Durant toute la célébration, le but sera de pouvoir jumeler une personne immigrante et un résident de l’est de Montréal afin qu’ils puissent s’échanger leurs cultures », indique la directrice générale.
Et le 31 octobre 2025, l’assemblée générale annuelle viendra marquer la grande célébration finale du 40ᵉ anniversaire d’INICI.

L’équipe d’INICI (Courtoisie)
Un contexte politique particulier
La récente élection chez nos voisins du sud, ainsi que la possibilité d’un gouvernement conservateur au fédéral, comme laissent présager les sondages, suscitent indéniablement des préoccupations au sein des organismes en immigration comme INICI. « Notre secteur est beaucoup influencé par la politique, qu’elle soit externe ou interne. Quand les gouvernements arrivent au pouvoir, on sent vraiment les impacts de leurs décisions », dénote Mme Konan. Néanmoins, l’organisme reste ancré dans sa mission, celle d’accompagner la personne immigrante, quoi qu’il advienne.
« On est financés par deux grands ministères, celui de l’Immigration et celui de l’Emploi. À travers ces programmes, ce ne sont pas tous les besoins qui sont couverts, mais on assure leur intégration sociale », ajoute la directrice générale d’INICI.
Marie-Laure Konan ressent tout de même un sentiment de panique ambiant lié aux élections. Ces inquiétudes de la communauté immigrante lui rappellent d’ailleurs les bouleversements qu’avait provoqués la vague migratoire qui a suivi le tremblement de terre en Haïti en 2010 ou encore l’incertitude des dernières années en ce qui concerne le chemin Roxham. « Mais bon, on transforme ces défis en opportunités pour eux, ou on prépare les personnes afin qu’elles puissent venir soutenir nos entreprises au Québec, notamment en région », explique-t-elle.
L’avenir reste dans l’est
Selon les statistiques d’INICI, l’est de Montréal attire, encore aujourd’hui, le plus de personnes issues de l’immigration dans la métropole. C’est donc tout naturel pour l’organisme d’y rester pour poursuivre sa mission. Il siège également sur le comité directeur de l’initiative D’est en Est, qui a chapeauté le Sommet de l’Est au printemps dernier. L’organisme entend poursuivre des collaborations étroites avec les secteurs des affaires, du communautaire et du politique.
INICI envisage d’étendre ses services à divers points situés dans l’est de Montréal et de potentiellement construire un nouveau siège social, qui serait situé à l’extrémité de la ligne verte du métro. « On caresse le rêve de construire le village INICI, où évoluerait notre siège social, au-dessus duquel logeraient des personnes immigrantes en transition afin d’accélérer leur intégration », souhaite la directrice générale.
« Imaginez la maman immigrante qui descend tout simplement l’escalier pour venir suivre son cours de français ou pour rapidement renouveler son permis de travail! C’est cette mutualisation des ressources qu’on aimerait bâtir à travers notre village INICI », termine Marie-Laure Konan.