Le bâtiment qui accueillera les employés du centre administratif de la CSDM, rue Sherbrooke Est. (Photo : Cominar).

IMMOBILIER COMMERCIAL DANS L’EST : DES LENDEMAINS CHANTANTS?

L’implantation et la mise à jour d’infrastructures devenues nécessaires pourraient contribuer à dynamiser l’industrie de l’immobilier commercial de l’Est de Montréal. Un observateur partage son optimisme à ce sujet.

S’il faut en croire Luciano D’Iorio, directeur général pour le Québec de la firme spécialisée Cushman & Wakefield, l’avenir de l’immobilier commercial pour l’Est de Montréal s’annonce prometteur.

Lui-même natif et toujours résident de la portion est de l’île, l’expert rappelle que celle-ci jouit d’un avantage dont les autres secteurs ne peuvent plus se targuer dans l’île de Montréal. « L’Est compte encore beaucoup d’espace et de terrains, indique-t-il. D’autres endroits sur l’île, comme l’arrondissement Saint-Laurent, ont passablement rempli leurs espaces en vertu d’une forte croissance industrielle ces dernières années. Par conséquent, les entreprises qui recherchaient des terrains de plus de 200 000 pieds carrés dans l’Ouest ont dû se tourner vers Vaudreuil, Valleyfield, Coteau-du-Lac ou d’autres endroits en périphérie. »

Luciano D’Iorio, directeur général pour le Québec de la firme spécialisée Cushman & Wakefield. (Photo : courtoisie).

Un contexte politique favorable

S’il reconnaît que certains joueurs comme Jean Coutu et Costco ont privilégié la banlieue, respectivement Varennes et Saint-Bruno, pour y installer de vastes centres de distribution, Luciano D’Iorio dit déceler une tendance lourde pour des implantations sur l’île de Montréal. « À la toute fin de l’année 2017, par exemple, nous avons participé à la vente de 228 acres ou près de 10 millions de pieds carrés de terrains à vocation industrielle et commerciale par la multinationale Shell à Montréal-Est et Anjou au Groupe C. Laganière. »

Son optimisme repose sur des observations récentes, mais également sur un contexte politique national et local qui, selon lui, favorise la mise en place longtemps attendue d’infrastructures essentielles. « Le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal vers l’Est, la réfection du pont-tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine et l’aménagement de la rue Notre-Dame, voilà autant d’améliorations prévues qui auront un impact immédiat sur l’immobilier commercial, estime Luciano D’Iorio. À ce chapitre, il rappelle l’effet de l’ouverture du pont de l’autoroute 25 sur des secteurs comme Anjou, Rivière-des-Prairies et Pointe-aux-Trembles. Parmi les autres mesures plus secondaires qu’il juge porteuses d’un impact positif, notons les prolongements du boulevard L’Assomption (de Hochelaga à Notre-Dame) et de la rue Souligny (de Dickson à L’Assomption).

« La présence de la députée de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, au cabinet Legault (NDLR : à titre de ministre déléguée aux Transports ainsi que ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal) est encourageante et elle permettra sans doute d’accélérer le déploiement des infrastructures. » Le dirigeant ajoute à son optimisme l’investissement d’une quarantaine de millions de dollars visant à doter la portion Est du port de Montréal de meilleurs accès à celui-ci pour les camions qui, actuellement, se retrouvent souvent bloqués sur Notre-Dame.

Des cas qui se multiplient

Luciano D’iorio cite trois autres cas récents pour illustrer tout le potentiel de développement immobilier et commercial de l’Est de Montréal. « L’implantation d’environ 1 000 employés de Desjardins sur les sept premiers étages de la tour du Stade olympique a envoyé un message très fort, rappelle-t-il. De même, l’achat par le détaillant québécois La Vie en rose d’une ancienne usine de 354 000 pieds carrés qui fabriquait autrefois des biscuits Christie (une transaction évaluée à 14,8 millions $) démontre que les joueurs installés dans l’Est y renforcent leur présence. Sans oublier la transformation résidentielle d’un ancien bâtiment de la biscuiterie Viau, aujourd’hui occupé à 100 %. »

Le parc industriel d’Anjou, les environs du centre commercial Place Versailles, le secteur Notre-Dame et Dickson, l’Éco-Parc, cet axe des autoroutes 25 et 40 constituent d’autres endroits où des transactions majeures ont été réalisées au cours des dernières années.

« Depuis longtemps, dit Luciano D’Iorio, je participe à des événements d’affaires où les panélistes et les conférenciers invités manifestent une volonté d’implanter des infrastructures. Cette fois-ci, le contexte me laisse croire que le tout se concrétisera enfin. »