
Anne St-Pierre au travail (Image tirée de la page Facebook de l’organisme Je passe partout)
25 octobre 2025Hochelaga en développement : des femmes de cœur et de terrain
Octobre, au Canada, est le mois de l’histoire des femmes. C’est donc tout naturellement que la députée fédérale d’Hochelaga—Rosemont-Est, Marie-Gabrielle Ménard, a voulu mettre de l’avant les accomplissements de six professionnelles de son comté dans le cadre du dossier spécial Est en développement 2025.
C’est au croisement de certaines de ses préoccupations qu’est née l’idée : valoriser des femmes de terrain qui font grandir Hochelaga à leur manière. « J’ai voulu qu’on parle de développement humain, pas seulement économique. Ces femmes bâtissent le quartier autrement — par l’entraide, la culture, la solidarité — souvent dans l’ombre, mais toujours avec un impact bien réel. » Pour la députée, mettre en avant ces parcours, c’est aussi rappeler que le progrès d’un quartier passe d’abord par les gens qui le font vivre.

La députée fédérale d’Hochelaga—Rosemont-Est, Marie-Gabrielle Ménard (courtoisie)
Marie-Gabrielle Ménard elle-même n’a pas emprunté la voie politique la plus classique. Ancienne artiste de scène formée en danse contemporaine, elle évolue d’abord longtemps dans le milieu des arts et de la culture, puis s’illustre comme journaliste et animatrice à Radio-Canada. Ce travail la met en contact direct avec de nombreux politiciens, renforçant ainsi son intérêt pour l’engagement politique. Et c’est finalement la peur ressentie après l’élection américaine de 2024 (plus particulièrement son inquiétude en ce qui concerne le recul des droits des femmes et l’effritement du filet social chez nos voisins du sud) qui devient le véritable catalyseur de son choix : s’embarquer dans la course pour devenir députée libérale fédérale.
Place à ces femmes de terrain, de cœur et d’action, toutes choisies par Mme Ménard pour leur impact concret sur leur communauté, chacune incarnant à sa manière une vision de l’engagement, de la solidarité et du progrès.

Monique Comtois-Blanchet (Image tirée de sa page Facebook)
Monique Comtois-Blanchet : force vive du mouvement coopératif
Pionnière des coopératives d’habitation
Monique Comtois-Blanchet est considérée comme l’architecte du mouvement des coopératives d’habitation à Hochelaga-Maisonneuve et au Québec. Active depuis les années 1970-1980, elle a contribué à la création d’une cinquantaine de coopératives, permettant à des centaines de familles d’accéder à un logement abordable et stable. Première directrice générale de la Fédération des coopératives d’habitation du Québec (1991-1998), elle a structuré le réseau et assuré sa reconnaissance auprès des pouvoirs publics. Militante féministe, elle a favorisé la présence et la formation des femmes dans les conseils d’administration, renforçant leur rôle citoyen et décisionnel. Depuis 2023, elle préside le Cercle des fermières d’Hochelaga, où elle perpétue le patrimoine artisanal et soutient l’autonomie économique des femmes.
« Monique, c’est une pionnière du modèle coopératif à Hochelaga. Elle incarne la solidarité appliquée : elle ne donne pas un poisson, elle apprend à pêcher. C’est une bâtisseuse d’autonomie. »

Anne St-Pierre (Image tirée du site Internet de « Je Passe Partout »/Mélanie Dusseault)
Anne Saint-Pierre : éveilleuse de curiosité
Cofondatrice de Je Passe Partout et animatrice jeunesse
Anne Saint-Pierre est une pionnière de l’insertion sociale et éducative des jeunes à Hochelaga-Maisonneuve. Chercheuse de formation et intervenante de terrain, elle a cofondé Je Passe Partout au début des années 1980 pour contrer le décrochage scolaire et favoriser la réussite éducative. Elle a aussi contribué à la création de la Table jeunesse et du premier Carrefour jeunesse-emploi du quartier, structurant l’accompagnement des jeunes en milieu défavorisé. Depuis 2020, elle coordonne la Brigade intergénérationnelle, qui jumelle des aîné·e·s de 55 ans et plus avec des élèves du primaire : plus de 150 bénévoles ont ainsi offert plus de 1 000 heures de tutorat à 155 jeunes. Son approche humaniste fait des aîné·e·s des mentors inspirants et prône l’éducation et la solidarité intergénérationnelle comme leviers du développement social de l’Est de Montréal.
« Anne, c’est une jardinière d’esprits. Elle fait pousser la curiosité chez les jeunes, surtout ceux qui en ont le plus besoin. Et l’éducation, avec elle, devient un geste d’égalité. »

Jeannelle Bouffard (Courtoisie du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal)
Jeannelle Bouffard : visionnaire de l’action sociale
Cofondatrice du CAP Saint-Barnabé et présidente du comité des usagers du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal
Jeannelle Bouffard est cofondatrice du CAP Saint-Barnabé (1991). Aujourd’hui retraitée, elle préside depuis 2015 le comité des usagers du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, où elle défend une approche plus humaine et inclusive des services publics. Formée en théologie pastorale, elle milite pour la reconnaissance des proches aidants, des aîné·e·s et des personnes en situation de vulnérabilité. Elle a aussi présidé plusieurs tables de concertation sur la sécurité alimentaire et la qualité des soins, en plus d’avoir collaboré avec des organismes comme Le Chic Resto Pop, le Pavillon d’éducation communautaire et le Carrefour Parenfants. En 2025, le CIUSSS a souligné ses 10 ans de présidence, saluant son engagement constant pour un réseau de santé ancré dans la solidarité et la dignité.
« Jeannelle, c’est la all-star de Hochelaga. Elle a vu venir les crises de l’itinérance et du logement bien avant qu’on en parle, et elle a agi. C’est une visionnaire du soin collectif. »

Michelle Patenaude (Image tirée de LinkedIn)
Michelle Patenaude : leader enracinée dans la communauté
Directrice générale du CAP Saint-Barnabé
Michelle Patenaude dirige le CAP Saint-Barnabé, seul refuge d’urgence de l’Est de Montréal, basé à Hochelaga-Maisonneuve. Sous sa gouverne, l’organisme est passé d’un petit service alimentaire offrant 15 places à un réseau de 3 refuges ouverts 24 h sur 24, totalisant plus de 350 places d’hébergement en plus d’un centre de jour. En 2023, elle a inauguré la Maison Cartier, une maison de chambres de 20 logements permanents. Militante de la dignité et des droits des personnes en situation d’itinérance, elle s’oppose à leur criminalisation et plaide pour des politiques axées sur le logement social et la réinsertion. Grâce à son leadership, le CAP St-Barnabé est devenu un acteur central de la solidarité dans l’Est, collaborant avec des partenaires publics et privés pour transformer des bâtiments vacants en refuges et maintenir les gens dans leur quartier.
« Michelle a fait fleurir le CAP Saint-Barnabé. Elle croit profondément à la force du groupe, et ça se sent dans son leadership de proximité. C’est une femme que tout le monde appelle par son prénom, parce qu’elle est toujours là, sur le terrain. »

Julie Desharnais (Image tirée de LinkedIn)
Julie Desharnais : la santé comme projet collectif
Présidente-directrice générale (PDG) de la Fondation de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR)
Julie Desharnais est à la tête de la Fondation HMR depuis novembre 2020. Ancienne travailleuse sociale au CLSC de Hochelaga-Maisonneuve, elle a œuvré dans la philanthropie pour la santé pendant plus de 20 ans (Fondation du Dr Julien, Société canadienne du cancer). Sous sa direction, la Fondation HMR s’est dotée en 2024 d’une nouvelle identité visuelle pour refléter son dynamisme et son ancrage dans l’Est de Montréal. Elle mobilise donateurs et institutions afin de financer des traitements de pointe comme la thérapie génique et la thérapie cellulaire (CAR-T). Lors de l’événement Montréal Passion Vin en novembre 2024, la PDG a souligné que ces innovations sauvent des vies et que la mobilisation citoyenne est essentielle. Sa vision est d’assurer un accès équitable à des soins innovants pour les communautés de l’Est tout en soutenant les soignant·e·s et les chercheurs.
« Julie aurait pu aller travailler n’importe où, mais elle a choisi de mettre son talent au service de l’Est. Et elle est capable de te faire rêver autour d’un projet d’hôpital, ce qui n’est pas donné à tout le monde! C’est une rassembleuse. »

Joannie Lafrenière (Image tirée de LinkedIn)
Joannie Lafrenière : poser un regard tendre sur Hochelaga
Photographe, cinéaste et résidente d’Hochelaga-Maisonneuve
Joannie Lafrenière est une photographe documentaire et réalisatrice. Son exposition Hochelaga – Montréal en mutation (Musée McCord-Stewart, 2023) proposait un portrait intime du quartier par des photos et des vidéos. Passionnée par les rues et les gens d’Hochelaga, elle donne « une voix digne aux personnes oubliées et marginalisées » de sa communauté. Son œuvre valorise la vie quotidienne locale et questionne les enjeux sociaux (gentrification, liens communautaires). Par son approche poético-anthropologique, elle renforce l’identité culturelle du quartier et suscite un dialogue inclusif sur l’urbanisme et le vivre-ensemble.
« Le travail de Joanie, c’est une lettre d’amour à Hochelaga. Elle nous apprend à voir la beauté dans l’ordinaire et à poser un regard doux sur ce qui nous entoure. C’est une artiste de la bienveillance. »
À travers son regard attentif et humain sur ces figures féminines, la députée fédérale Marie-Gabrielle Ménard ne cherche pas seulement à leur rendre hommage. Elle rappelle du même souffle que le développement d’un quartier ne repose pas uniquement sur les investissements ou les infrastructures, mais aussi sur celles et ceux qui prennent soin de la trame sociale au quotidien. Avec ces femmes, un leadership s’exprime : enraciné, collaboratif et tourné vers le bien commun.





















