Soraya Martinez Ferrada, députée libérale d’Hochelaga (photo courtoisie).

FRANÇAIS, LOGEMENT ET ALIMENTATION TOUJOURS DANS LA MIRE DE SORAYA MARTINEZ FERRADA

Les derniers balbutiements de 2020 annoncent la traditionnelle heure des bilans, particulièrement dans le cercle de nos représentants politiques. La députée libérale d’Hochelaga-Maisonneuve, Soraya Martinez Ferrada, qui a terminé sa première année à titre d’élue sur la scène fédérale, s’est ainsi prêtée au jeu avec EST MÉDIA Montréal lundi dernier. Rappelons qu’elle a réussi en octobre 2019 le tour de force de redonner le comté de l’est de Montréal au Parti libéral du Canada, après une disette de plus de 30 ans.

EST MÉDIA Montréal : 2020 a été une année très, très particulière. Dans ces conditions, comment avez-vous trouvé votre première année à titre de députée fédérale?

Soraya Martinez Ferrada : (rires) C’est sûr que lorsque j’ai été élue, je ne pensais pas qu’il y aurait peu de temps après une pandémie mondiale… que je me retrouverais à travailler à la maison, alors que mes enfants suivraient des cours sur leurs écrans, à côté de moi. C’est un peu surréel tout cela, mais bon il fallait bien s’adapter, et trouver des façons de soutenir la communauté, encore plus que d’habitude finalement.

EMM : Vous semblez tout de même avoir fait beaucoup de terrain au courant de l’année, on vous a vu souvent lors d’opérations communautaires en compagnie de différents organismes.

SMF : C’est vrai. Mais ces derniers mois, c’était aussi beaucoup de visioconférences… beaucoup. C’était également du téléphone, souvent une bonne partie de la journée. Le bureau de comté a reçu énormément d’appels depuis la pandémie, et on se fait un devoir de donner suite à chacun de ceux-ci, mais nous avons aussi fait, de notre propre initiative, beaucoup d’appels à froid auprès des organismes et des commerçants par exemple, pour s’assurer qu’ils allaient bien dans les circonstances et qu’ils étaient au courant des programmes d’aide qui s’offrent à eux. Tout cela nous a aussi permis de garder un lien étroit avec la communauté cette année, malgré la COVID.

EMM : Est-ce qu’il y a des actions que votre équipe a mené cette année dans Hochelaga qui vous rendent particulièrement fière?

SMF : Honnêtement, sans fausse modestie, il y en a plusieurs. S’il y a quelque chose dont je suis fière, c’est bien le travail dévoué de toute mon équipe dans le comté. Je leur dis souvent que je les trouve extraordinaires. Parmi les défis qu’il faut relever, je dirais que ça me préoccupe toujours de représenter l’ensemble des gens du comté, car je sais bien que ce n’est pas tous les électeurs qui ont voté pour le Parti libéral dans Hochelaga, mais je pense qu’après cette année, plusieurs réalisent maintenant que je travaille pour eux, qu’importe les allégeances politiques. Ça, ça me rend fière.

Ensuite, je dirais qu’on a réussi dans quelques cas à mettre à profit des forces locales, ou à les aider, pour répondre à des besoins urgents causés par la COVID. Par exemple, on a collaboré de près avec la Coop Couturières Pop pour la confection de masques à grand volume, et avec un distillateur d’alcool sur le territoire pour la production de gel désinfectant. Des efforts de mobilisation qui ont porté fruit.

J’ajouterais peut-être que j’ai toujours considéré que le rôle d’un élu, sur le plan local, est souvent et en grande partie de mettre en valeur les gens et les talents du comté. Et bien sûr de les soutenir, ne serait-ce que de s’assurer qu’ils connaissent bien les outils gouvernementaux qui s’offrent à eux, ce qui est loin d’être toujours le cas. J’ai fait cela cette année notamment via mes capsules vidéo « Vedettes d’Hochelaga », et en organisant quelques tables de discussion entre ministres et acteurs locaux du comté.

EMM : Sur la scène nationale, quels sont les projets ou les actions qui ont retenu votre attention en 2020?

SMF : Étant secrétaire parlementaire du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, j’ai évidemment beaucoup travaillé sur ces questions cette année. Je suis particulièrement heureuse d’avoir contribué à ce que l’on accorde une attention particulière aux travailleurs qui ont œuvré dans le milieu de la santé pendant la pandémie, qui ont mis à risque leur propre santé pour prendre soin de nous. Je pense qu’ils méritent que nous soyons plus ouverts à leurs demandes de résidence permanente et de citoyenneté.

La question du logement m’interpelle aussi beaucoup. Je crois que nous avons fait des efforts considérables ces derniers mois pour assurer que des sommes importantes soient accessibles rapidement pour assurer une transition vers des logements d’urgence pour les plus démunis. C’est notamment grâce à ce fonds que le YMCA Hochelaga-Maisonneuve a pu être converti temporairement en refuge, une aide d’un million de dollars d’Ottawa seulement pour ce site. Nous avons aussi été en mesure d’enfin signer une entente de principe avec Québec pour le financement du logement social, tout en maintenant notre objectif de soutenir efficacement des projets dans les communautés qui en ont le plus besoin. Dans le même ordre d’idées, je suis aussi très heureuse que notre gouvernement ait pu mettre assez d’argent pour soutenir les banques alimentaires et organismes communautaires de première ligne en alimentation. Nous avons réussi à mettre plusieurs programmes sur pied et à débloquer des fonds rapidement, ce qui a fait une grande différence sur le terrain alors que la pandémie a certainement exacerbé le problème d’accès aux denrées alimentaires pour les plus démunis.

EMM : Vous avez été appelée tout récemment à remplacer la députée libérale de Saint-Laurent, Emmanuella Lambropoulos, au Comité permanent des langues officielles, à la suite de ses déclarations controversées sur la situation du français à Montréal. Comment entrevoyez-vous les défis de ces nouvelles fonctions?

SMF : D’abord, ça me fait vraiment plaisir de joindre ce comité. La question du français a toujours été importante pour moi car je suis ce que l’on appelle une enfant de la Loi 101. Comme je suis issue d’une famille immigrante qui est arrivée dans cette période, j’ai étudié en français et ma vie s’est passée en français, et j’en suis fière! Donc, je pense que je peux amener une voix utile au comité dans ses réflexions autour de la question du déclin du français, qui n’est soit dit en passant pas seulement un phénomène montréalais. Soulignons que le comité a d’ailleurs terminé l’année en votant une motion unanime confirmant la mise en place d’une importante étude sur le déclin du français, étude que nous allons débuter dès la fin janvier, une première touchant cette question spécifique.

EMM : Est-ce que vous croyez qu’il y aura des élections fédérales en 2021?

SMF : Lorsqu’il y a un gouvernement minoritaire en place, c’est toujours possible. Mais honnêtement, la priorité du gouvernement actuellement est vraiment d’aider le pays à passer à travers la pandémie avec le moins de séquelles possible. Le focus est là-dessus, pas sur le déclenchement d’une élection.