Les candidats à la chefferie de Projet Montréal Ericka Alneus, Gracia Kasoki Katahwa, Laurence Lavigne Lalonde, Guedwig Bernier et Luc Rabouin (Stéphane Plante/EMM)

FORUM DE L’EST : LES CANDIDATS À LA CHEFFERIE DE PROJET MONTRÉAL PARTAGENT LEUR VISION

Les cinq candidats à la chefferie de Projet Montréal se sont réunis lors du Forum de l’Est qui s’est tenu mardi soir au Centre communautaire Roussin de Pointe-aux-Trembles. Ce rendez-vous a permis aux candidats de présenter leurs solutions face aux principaux enjeux du territoire, notamment la mobilité, l’environnement et la nécessité de désenclaver certains secteurs.

Lors de la première partie des discussions, les aspirants chefs Gracia Kasoki Katahwa, Ericka Alneus, Guedwig Bernier, Laurence Lavigne Lalonde et Luc Rabouin devaient faire connaître les grandes lignes de leur vision pour l’est de Montréal. 

Gracia Kasoki Katahwa, mairesse de CDN-NDG et candidate à la chefferie de Projet Montréal (Facebook Gracia Kasoki Katahwa)

D’emblée, l’actuelle mairesse de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG), Gracia Kasoki Katahwa, a rappelé qu’elle envisage de développer « un pôle économique dans l’est » afin d’y emmener « des institutions et des investissements ».

Ericka Alneus, candidate à la chefferie de Projet Montréal (Courtoisie Projet Montréal)

Pour sa part, la conseillère de la Ville pour l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, Ericka Alneus, croit qu’il serait judicieux de connecter l’est au reste de Montréal afin d’éviter l’isolement des populations. « Vous êtes importants et vous avez votre place dans la ville », a-t-elle clamé en s’adressant aux citoyens dans la salle.

La mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension (VSP), Laurence Lavigne Lalonde, a quant à elle formulé ses souhaits en ces mots : « Mon rêve, c’est de faire l’est de Montréal « the place to be « . » Pour ce faire, elle entend mettre sur pied un bureau de projets qui participera à faciliter le développement de l’est, et ce, « dans mes 100 premiers jours » de mandat, a-t-elle assuré. 

Guedwig Bernier, candidat à la chefferie de Projet Montréal (Stéphane Plante/EMM)

Le candidat Guedwig Bernier s’est quant à lui engagé à « faire en sorte que chaque citoyen puisse se sentir en sécurité afin de retrouver son sentiment de fierté ». Il a également ajouté que pour lui, Montréal est une ville « où les gens peuvent réaliser leurs rêves ».

« Je veux que nos jeunes découvrent tout ce que Montréal a à offrir », a-t-il précisé. 

En plus de souligner « les grandes richesses et les espaces verts » présents sur les territoires de l’est de Montréal, le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin, a exprimé son désir que « la culture devienne un pilier dans l’est pour que les gens d’ailleurs y viennent ». L’élu a également ajouté être prêt à débloquer un budget de 5 M $ « pour des projets qui sont prêts à partir ». 

Visions pour la mobilité dans l’est  

Luc Rabouin, maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et responsable du développement économique et commercial, du savoir, de l’innovation et du design au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal (Captation site web Ville de Montréal)

Les questions liées au transport et à la mobilité dans les territoires de l’est de la Ville ont vite été au cœur des thèmes discutés au cours de la soirée.

Si Guedwig Bernier croit qu’il faut « trouver des moyens pour moins utiliser la voiture », il demeure conscient que le défi s’avère de taille, car l’est de Montréal se serait particulièrement développé autour de ce moyen de transport. Pour contrer cette réalité, « il faut sortir les autobus du trafic avec des axes réservés sur Sherbrooke et Notre-Dame », a-t-il proposé. 

Luc Rabouin partage le même constat concernant l’omniprésence de la voiture : « Les gens prennent leur auto, car il n’y a pas d’options en transport en commun. » Selon lui, le problème est accentué par le fait que le gouvernement Legault ne voit pas la situation du même œil. « Au provincial, on n’a pas la même vision. Ils ne veulent pas développer l’offre [de transport en commun] », affirme-t-il.

Mme Kasoki Katahwa nuance tout de même en indiquant que, selon elle, « tout le fardeau [du financement] ne doit pas aller aux citoyens avec des voitures ». Ce qui s’impose, c’est de « changer les règles du jeu en envoyant un émissaire à Québec. Ce serait une façon concrète de faire débloquer le Projet structurant de l’Est (PSE) », a-t-elle proposé. 

Pour Ericka Alneus, il ne faut pas attendre Québec et le PSE pour offrir des options alternatives. « Le PSE, c’est un bon début, mais en attendant, il faut qu’on avance », a-t-elle insisté. Une solution possible ? « Le réaménagement de Sherbrooke Est joue un rôle de colonne vertébrale », croit l’élue. Cette artère serait encore trop négligée, a indiqué Mme Alneus. « En ce moment, des secteurs de Sherbrooke Est n’ont même pas de trottoirs. » 

La mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension Laurence Lavigne Lalonde (Photo : Alexandre Cv / courtoisie)

Laurence Lavigne Lalonde pense aussi qu’en attendant une concrétisation du Projet structurant de l’Est, on doit offrir des voies réservées pour le transport en commun. Selon elle, « ça ne vient pas mettre en péril le PSE ». La mairesse a également proposé que le vélo BIXI devienne disponible partout dans l’est. 

Accroître l’équité territoriale et la fierté de l’est 

Chaque candidat à la chefferie de Projet Montréal a avancé des idées pour désenclaver certains secteurs de l’est de l’île.

Mme Alneus croit fermement qu’il faut développer « un pôle universitaire » pour faire rayonner « cette fierté de l’est de la ville ». 

Laurence Lavigne Lalonde a quant à elle plaidé pour une « fierté environnementale » en proposant que les espaces verts occupent une place centrale, soulignant que « l’est a eu son lot d’industries »« Laissons les espaces verts pour qu’ils puissent jouer leurs rôles écologiques », a indiqué la mairesse de VSP. 

Pour Luc Rabouin, augmenter la fierté de l’est passe nécessairement par le renforcement de « l’autonomie des arrondissements », ajoutant que s’il en venait à être élu, il serait « le maire de la décentralisation ».  

Tout en précisant que c’est la volonté de rétablir l’équité territoriale qui l’a motivée à s’engager en politique, Gracia Kasoki Katahwa a émis le souhait « qu’on ait une conversation avec des acteurs dans l’est pour densifier la population », une manière d’encourager les commerces locaux du secteur, selon cette dernière. 

Sur ce point, Guedwig Bernier a souligné l’importance de « travailler en amont avec des entrepreneurs externes » pour développer l’est. Y allant d’une référence aux politiques tarifaires du président américain Donald Trump vis-à-vis des importations canadiennes, il prône la prudence budgétaire. « Avec tout ce qui arrive au sud de la frontière, les coûts de nos projets vont augmenter », a rappelé M. Bernier.