CES FORMATIONS COLLÉGIALES UNIQUES À L’EST… OU PRESQUE!
L’est de Montréal compte trois cégeps sur son territoire : Rosemont, Maisonneuve, et Marie-Victorin. S’ils offrent bien sûr les programmes préuniversitaires et nombre de programmes techniques qui ouvrent plus rapidement les portes du marché de l’emploi, ils se démarquent également tous par leurs programmes de formation uniques dans la région, dans le Grand Montréal, et même au Québec. Petit tour d’horizon des programmes de formation collégiale qui sortent de l’ordinaire dans l’est… et qui attirent beaucoup d’étudiants d’ici et d’ailleurs.
Marie-Victorin : Mode, musique et objets connectés
Le cégep du nord-est de Montréal est reconnu pour ses nombreuses caractéristiques qui lui sont propres dans le réseau collégial. Son aménagement pavillonnaire, rappelant celui des campus universitaires, est notamment digne d’intérêt, tout comme le soin apporté aux espaces communs de chaque département, et l’encadrement personnalisé offert aux étudiantes et aux étudiants, notamment. Mais ce cégep est aussi l’un de ceux qui proposent beaucoup de programmes distinctifs dans la région montréalaise, attirant des étudiants bien au-delà de l’est de Montréal. D’ailleurs, le Cégep Marie-Victorin est l’un des seuls à Montréal à disposer de logements étudiants à même son site.
Fait intéressant, l’institution propose notamment des doubles DEC permettant aux étudiants d’obtenir deux diplômes sur une période de trois ans, leur permettant d’assouvir leur passion pour les arts tout en s’assurant de compléter une seconde formation pré-universitaire. Par exemple, il est possible de combiner les programmes de Sciences de la nature ou Sciences humaines avec une formation en Musique classique ou jazz, permettant ainsi d’ouvrir la porte à une formation universitaire dans une foule de domaines… mais aussi en musique si l’étudiant désire aller plus loin dans cette voie.
Du côté des programmes techniques, le cégep Marie-Victorin s’illustre définitivement. On y offre plusieurs formations courues bien au-delà de l’est montréalais, comme Physiothérapie, Travail social, Éducation à l’enfance, Éducation spécialisée, Design d’intérieur et Graphisme. Et bien sûr, tout le volet Mode, unique au Québec (Design de mode, Commercialisation de la mode et Production de la mode). « Le programme de mode nous caractérise certainement puisque nous sommes la seule institution publique à l’offrir dans le réseau collégial québécois. Certains étudiants viennent même de l’international pour venir ici et suivre nos formations en mode », affirme France Côté, directrice des études au Cégep Marie-Victorin. Rappelons que ce programme possède son propre pavillon sur le terrain du cégep et qu’il est équipé de plusieurs locaux aménagés de façon à ce que les étudiantes et les étudiants soient plongé.es dans l’univers de la mode et des créateurs de mode. Le programme de Marie-Victorin est aussi le plus reconnu par l’industrie de la mode québécoise.
Connaissant une forte croissance depuis la pandémie, Mme Côté tente d’expliquer le phénomène de l’attrait des programmes de mode par, possiblement, une volonté accrue de la nouvelle génération d’encourager les créateurs et les producteurs locaux, et d’opter pour le développement durable et écoresponsable, « des caractéristiques qui peuvent coller à ces formations qui sont toujours adaptées aux courants de l’heure. » Est-ce que les finissants de ces programmes jouissent de bonnes opportunités de carrières? « Il y a actuellement d’énormes besoins dans l’industrie en termes de main-d’œuvre et nos finissant.es sont extrêmement prisé.es, particulièrement pour le profil Production de la mode. Les entreprises courtisent les étudiants avant même la fin de leurs études », explique Mme Côté.
Autre domaine d’études qui sort de l’ordinaire à Marie-Victorin : la musique. Le cégep est l’un des neuf qui offrent ce programme au Québec. Non seulement il est possible d’obtenir une formation technique de trois ans, mais l’institution propose aussi la formation pré-universitaire pour ceux désirant poursuivre vers le baccalauréat. « Nous sommes reconnus pour l’excellence de notre formation dans ce domaine, depuis très longtemps d’ailleurs, mais aussi pour nos installations qui sont vraiment exceptionnelles, comme nos salles de répétitions, notre salle de spectacle, studio d’enregistrement, etc. », souligne Mme Côté. À noter que pour la formation technique, on parle surtout de musique populaire et styles contemporains, alors que la formation universitaire est plutôt axée sur le classique et le jazz.
Toujours en demande, le programme de musique doit toutefois s’adapter à une nouvelle réalité chez les finissants du secondaire, qui n’ont pas nécessairement les mêmes outils que les générations antérieures lorsque vient le temps des demandes d’inscription. « Quand les programmes d’études ont été élaborés par le ministère, il y avait notamment des cours de musique au secondaire. Aujourd’hui, comme plusieurs jeunes n’y ont plus accès via le réseau scolaire, certains ont de la difficulté à atteindre le niveau requis pour accéder au programme collégial. C’est pourquoi nous avons développé en collaboration avec l’Université de Montréal des cours en ligne gratuits (Le solfège à votre portée) qui permettent aux jeunes d’aller chercher par eux-mêmes les préalables avant de s’inscrire », explique la directrice des études du cégep.
Finalement, Marie-Victorin a innové cette année dans le réseau collégial en offrant le programme Techniques de l’informatique, qui se spécialise dans la programmation d’objets connectés. « Tous les programmes informatiques au collégial forment des gens polyvalents, prêts à exercer le travail de technicien en informatique. Mais dans les compétences au choix, nous avons choisi après une étude de marché et des besoins, particulièrement auprès des entreprises dans l’est de Montréal, de développer la formation en regard des objets connectés. Nous avons déjà 85 étudiants inscrits pour la première cohorte qui débutera en août prochain », avance France Côté.
Le cégep a donc investi dans de nouveaux équipements et laboratoires, alors qu’une nouvelle équipe de professeurs spécialisés dans ce domaine d’activité s’est jointe aux effectifs. Il s’agit d’un programme d’études tourné vers l’avenir sur lequel compte beaucoup la direction d’établissement pour les années à venir. « Marie-Victorin possède déjà un Médialab d’envergure avec imprimantes 3D, découpeuses laser, etc., offrant de nombreuses technologies aux étudiants comme aux enseignants. Avec le nouveau programme, on veut donner un élan supplémentaire et se démarquer encore plus en technologies et innovations », soutient Mme Côté.
Maisonneuve : alimentation, procédés industriels, documentation, multimédia et techniques policières
Le plus grand cégep de l’est de Montréal, le Collège de Maisonneuve, est l’une des institutions les plus prisées dans le réseau collégial québécois attirant bon an mal an près de 7 000 étudiant.es. Jouissant d’une solide réputation d’excellence, il fournit chaque année une importante cohorte de finissants aux différentes universités montréalaises. Mais aussi, le cégep est l’un des mieux garnis en termes de formations techniques offrant entres autres : Comptabilité et gestion; Électronique; Gestion de commerces, Hygiène dentaire; Informatique; Intervention en délinquance; Soins infirmiers…
Dans le cadre du présent exercice, nous avons décidé de mettre en lumière cinq domaines de formation qui démarquent particulièrement le cégep, soit Techniques policières; Procédés industriels; Documentation; Multimédia; et deux programmes touchant de près à l’alimentation.
Tout d’abord, les fameuses Techniques policières, qui ne manquent jamais d’attirer son lot de candidat.es année après année. Seul cégep offrir cette formation dans l’est de Montréal, le Collège de Maisonneuve reçoit pas moins de 600 demandes environ par année, pour une centaine de places disponibles. S’il y a pratiquement parité hommes-femmes depuis plusieurs années déjà pour cette technique, la direction du Collège avoue par ailleurs qu’il est plus difficile d’attirer une clientèle issue de la diversité ou encore des étudiant.es autochtones qu’aimeraient bien accueillir en plus grande quantité les services de police municipaux et nationaux.
Est-ce que tous les finissants de cette technique deviennent policier? Pas nécessairement explique Silvie Lussier, directrice adjointe aux études au Collège de Maisonneuve. « On remarque que de plus en plus de finissants ne vont pas à l’École nationale de police du Québec par la suite. Certains vont prendre plutôt le chemin des services frontaliers, d’autres dans des grandes organisations qui possèdent leur propre service de sécurité, comme Hydro-Québec par exemple, ou encore ils peuvent opter pour continuer leurs études en droit à l’université. Mais la plupart vont tout de même faire carrière comme policier et policière. »
L’alimentation est aussi une spécialité particulière au Collège de Maisonneuve, qui offre deux programmes techniques reliés à ce domaine d’activité : diététique ainsi que procédés et qualité des aliments. « Le programme diététique forme des technicien.nes qui sont surtout embauché.es par le réseau de la santé. Ils ont pour principale tâche d’assurer la qualité nutritive des menus et vérifier que les repas sont bien adaptés aux besoins de chaque patient », spécifie Mme Lussier. Quant à la technique procédés et qualité des aliments, les étudiants se penchent plutôt sur les procédés de transformation alimentaire utilisés par la vaste industrie du bioalimentaire, bien présente dans l’est de Montréal. « Les finissants dans ce domaine sont extrêmement recherchés par les entreprises de toutes tailles, et les salaires sont en général très bons », ajoute Silvie Lussier. Avis aux intéressé.es.
Vers un tout autre champ d’activité, bifurquons vers la technique « intégration multimédia », programme qui a fait l’objet d’une importante refonte cette année au Collège de Maisonneuve afin de répondre aux besoins d’une industrie en perpétuelle évolution. « C’est un programme en plein essor que nous venons d’actualiser. Non seulement au niveau du contenu, mais aussi au niveau des équipements avec de nouveaux studios, une salle de création immersive, de réalité virtuelle, etc. C’est un domaine avec beaucoup de demandes pour nos finissants, mais qui n’est pas contingenté, donc il y a de la place pour accueillir de nouveaux étudiants dans un milieu aux multiples possibilités de carrières », affirme Mme Lussier. Soulignons que la programmation multimédia est très recherchée notamment dans les domaines du jeu vidéo et des effets spéciaux, deux créneaux dans le lequel Montréal fait bonne figure sur la scène internationale.
Du côté du programme technique « documentation – gestion de l’information », dont Maisonneuve est le seul cégep francophone sur l’Île de Montréal à l’offrir, là aussi la demande a explosé ces derniers temps pour les finissants explique Geneviève Rock, directrice adjointe à la Direction des études aux Collège de Maisonneuve. « On a vraiment beaucoup, beaucoup de demandes. Il y a définitivement plus d’emplois dans ce créneau que de personnes formées. Nous recevons des appels de la plupart des grandes institutions comme la Ville de Montréal, les universités, les grandes entreprises qui doivent gérer de grands volumes de documents imprimés et numériques », dit-elle. Ainsi, la gestion administrative des documents est un domaine en pleine croissance, et surtout depuis la pandémie et l’implantation massive du télétravail qui demande de nouvelles façons de voir la classification et l’archivage de données. « Nous adaptons bien sûr la formation en conséquence, mais aussi nos salles d’enseignement qui simulent bien différents lieux de travail dans lesquels peuvent se retrouver les futurs professionnels », ajoute Mme Rock. Fait particulier : une majorité d’étudiant.es de cette technique n’arrivent pas directement du secondaire nous dit-on, mais en sont à un deuxième champ d’études ou sont de retour sur les bancs d’école après avoir tester le marché du travail.
Finalement, parlons un peu du programme « procédés industriels », unique à Maisonneuve dans le Grand Montréal, car il vaut le coup d’œil. D’ailleurs, seulement trois cégeps offrent ce programme au Québec (Trois-Rivières et Lévis-Lauzon l’offrent aussi). Récemment complètement revue, cette technique regroupe aujourd’hui trois anciens programmes collégiaux en un seul (dont procédés chimiques, une spécialité du Collège depuis plusieurs années). « Il s’agit d’une formation qui attire notamment les jeunes qui aiment les sciences, mais qui préfèrent peut-être plus le travail de terrain que celui de bureau. Cette technique forme des employés qui auront à relever des défis de toutes sortes, particulièrement au sein de grandes industries. Ces dernières sont nombreuses dans l’est et nous travaillons de près avec elles pour optimiser ce programme et trouver entre autres des stages pour les étudiant.es », explique Silvie Lussier. Si les finissants sont plus qu’en demande dans ce créneau, alors que le secteur industriel peine à combler ses besoins d’effectifs, particulièrement dans l’est de Montréal, le taux d’inscription est relativement bas pour cette formation technique particulière. Pourtant, les salaires et avantages seraient vraiment intéressants affirme la direction du Collège.
Rosemont : Acupuncture et… thanatologie
Le cégep le plus à l’est du grand est montréalais, le Collège de Rosemont, se démarque quant à lui particulièrement pour ses techniques en santé et en sciences. Technologie d’analyses biomédicales; Technique d’inhalothérapie; Audioprothèses; Soins infirmiers; Techniques de pharmacie; Acupuncture… plusieurs formations de ce cégep sont uniques sur l’Île de Montréal. Mais aucune ne stimule plus l’imaginaire que… Techniques de thanatologie.
Seul cégep public à offrir ce programme au Québec, les étudiant.es de cette technique apprennent les thanatopraxies (embaumement, restauration, soins esthétiques), mais aussi à accueillir les familles en deuil; à conseiller la clientèle relativement aux dispositions funéraires et au choix de la sépulture; à effectuer le transport des dépouilles; à organiser et diriger des rites funéraires; à veiller à l’entretien des lieux et des équipements; et enfin à effectuer des tâches administratives courantes. Bref, tous les thanatologues au Québec doivent passer par… Rosemont!
Et le cirque…
L’École nationale de cirque, située dans le quartier Saint-Michel, est le seul établissement au Québec à offrir des formations collégiales en arts du cirque qui ont pour but de former des artistes de cirque professionnels. Deux programmes sont offerts aux étudiants ayant complété leurs études secondaires.
Le DEC – Diplôme d’études collégiales en arts du cirque, décerné par le ministère de l’Enseignement supérieur, combine la formation spécifique aux arts du cirque et la formation générale collégiale. Le DEE – Diplôme d’études de l’École est d’une durée de 3 ans également : les étudiants suivent les mêmes cours et enseignements que le DEC (sauf la philosophie et la littérature). Ce diplôme d’études supérieures est décerné par l’École nationale de cirque. Tout comme le DEC, il mène directement à la pratique professionnelle. Ce programme est réservé aux étudiants internationaux non éligibles au DEC.