LA FORMATION RÉMUNÉRÉE : UNE VOIE EFFICACE VERS LE MARCHÉ DU TRAVAIL
Apprendre un nouveau métier n’est pas une mince affaire, surtout pour les personnes qui sont en dehors du marché du travail depuis plusieurs années. La formation rémunérée est un modèle d’apprentissage qui permet d’aider les gens à la recherche d’une nouvelle carrière à terminer leur parcours.
Plusieurs entreprises et organismes dans l’est de Montréal offrent des programmes d’insertion professionnelle rémunérés dans divers domaines. Un des plus importants OBNL à promouvoir ce type de cheminement est Renaissance, qui, à travers ses nombreux centres et magasins, forme des centaines de personnes par année. Celles-ci peuvent ainsi avoir une deuxième chance dans leur vie professionnelle en apprenant le métier de vendeur, de manutentionnaire ou de commis comptable lors d’un parcours d’une durée de six mois. Tout au long de leur formation, les participants travaillent 35 heures par semaine et sont rémunérés avec une paye de quelques dollars au-dessus du salaire minimum.
Selon les statistiques tirées du rapport 2022-2023 de l’entreprise d’économie sociale, ce sont 228 participants à son programme d’insertion socioprofessionnelle qui ont été placés pendant l’année précédente, ce qui représente un taux de placement de 84 %. De ces personnes, 204 ont trouvé un emploi, tandis que 24 sont retournées aux études. Ainsi, depuis les débuts du programme de Renaissance, 4 811 parcours de placements ont été accomplis.
« La majeure partie du temps, les gens qui prennent part à notre programme d’insertion socioprofessionnelle n’ont pas été sur le marché du travail depuis un certain temps ou rencontrent des barrières professionnelles. Notre objectif est de les aider à travailler leurs compétences et leurs aptitudes avec l’apport d’un intervenant dans le cadre d’un travail rémunéré », explique Éric St-Arnaud, directeur général de Renaissance.
Toujours selon les données dévoilées dans le même rapport, près du tiers des personnes qui participent au parcours d’insertion de Renaissance vivent des défis culturels. De plus, 21 % d’entre elles étaient absentes du marché du travail depuis plus de deux ans et 23 % éprouvent des barrières linguistiques de la langue française en début de parcours. En outre, 90 % sont issues de l’immigration, 21 % éprouvent des contraintes de conciliation travail-famille et 19 % sont âgées de 55 ans ou plus.
Les participants complètent donc un parcours au terme duquel ils peuvent ensuite partir à la recherche d’un nouvel emploi ou amorcer un retour aux études. « Ce n’est qu’une petite minorité d’entre eux qui restent travailler avec notre équipe de 1300 employés permanents. Notre mission en tant qu’entreprise sociale de charité, c’est avant tout de leur donner les outils pour retourner sur le marché du travail », ajoute M. St-Arnaud.
Initier les jeunes aux métiers de la technologie
Dans le quartier Angus, au sein de l’entreprise à but non lucratif Insertech, un programme d’insertion similaire est aussi offert pendant six mois, cette fois-ci pour les jeunes de 16 à 35 ans.
« On les met dans des conditions similaires à un milieu de travail normal, tout en leur offrant un encadrement psychosocial, un accompagnement personnalisé et des formations complémentaires pour, par exemple, apprendre à faire un budget, comprendre comment se trouver un appartement, la face cachée des écrans, la bonne hygiène numérique et ainsi de suite. Tout ça pour les outiller, afin que, à l’issue de leur parcours de six mois, ils aient beaucoup plus confiance en eux et qu’ils aient acquis un certain bagage qui est transférable ailleurs en entreprise », affirme Saad Sebti, coordonnateur au marketing et développement chez Insertech.
L’entreprise, qui célèbre cette année sa 25e année d’existence, a ainsi aidé environ 1 500 jeunes à intégrer le marché du travail ou à retourner aux études depuis ses débuts.
D’après son plus récent rapport annuel en 2021-2022, Insertech avait accueilli 61 travailleurs en formation pendant l’année précédente, dont 35 ayant complété le parcours d’insertion. Parmi ces personnes, 17 avaient effectué un retour en emploi à la suite du parcours et 6 avaient amorcé un retour à l’école.
Que ce soit dans le domaine du reconditionnement de matériel informatique ou encore comme commis d’entrepôts, à la vente et au service à la clientèle, ce sont en moyenne 52 jeunes qui passent chaque année entre les murs de l’entreprise sociale, indique M. Sebti. Ceux-ci complètent des semaines de 35 heures avec une paye au salaire minimum comme compensation, tout en apprenant les rouages de leur métier.
Ailleurs dans l’est
Il existe plusieurs autres entreprises d’économie sociale dans l’est de Montréal qui proposent des parcours d’insertion rémunérés. Dans le domaine de l’alimentation, Traiteur BIS donne des formations de 6 mois pour les personnes de 16 à 35 ans. Deux parcours en cuisine sont proposés aux participants, soit celui d’aide-cuisinier ou d’aide-pâtissier. Depuis 1998, l’entreprise située rue Beaubien dans le quartier Rosemont a aidé plus de 750 jeunes.
En plein cœur d’Hochelaga-Maisonneuve, les Ateliers d’Antoine, propose un parcours de 6 mois qui permet aux jeunes de 16 à 35 ans de développer des compétences techniques en ébénisterie afin de devenir aide-ébéniste, d’entamer le programme de certification d’Emploi-Québec et, pour certains, de parfaire leur formation jusqu’au DEP.
Pour plus d’informations sur les programmes d’insertion offerts dans l’est, consultez le site du Collectif des entreprises d’insertion du Québec.