Pour la troisième année consécutive, le Fonds d’initiatives locales (FIL), présenté par l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) et PME MTL Centre-Est, finance des projets qui ont pour objectif de revitaliser les quartiers enclavés Guybourg et Haig–Beauclerk. Un montant de 175 000 $ a été réparti entre neuf projets portés par des organismes et des citoyens du secteur Assomption Sud–Longue-Pointe.

Marquée par un nombre record de projets soumis, cette édition du FIL témoigne du besoin de rassembler et d’améliorer ces milieux de vie. En encourageant des projets à vocation culturelle, environnementale et communautaire, le FIL souhaite favoriser une meilleure cohabitation entre les citoyens de ce quartier enclavé et les entreprises environnantes.

Alia Hassan-Cournol, conseillère de Ville pour le district de Maisonneuve–Longue-Pointe et membre du comité exécutif (Courtoisie)

« On a des entreprises dans Longue-Pointe qui sont génératrices de nuisances. On a des citoyens, surtout dans les deux enclaves de Guybourg et de Haig-Beauclerk, qui subissent ces nuisances sans avoir de services accessibles. Ce sont des quartiers qui n’ont pas eu assez d’amour dans les dernières années », explique Alia Hassan-Cournol, conseillère de Ville pour le district de Maisonneuve–Longue-Pointe et membre du comité exécutif.

Les projets retenus 

Parmi les neuf projets sélectionnés cette année, on retrouve le service des Loisirs Notre-Dame-des-Victoires qui, avec un montant alloué de près de 40 000 $, pourra déployer davantage d’activités sportives accessibles aux résidents du secteur. 

Dans une veine plus culturelle, le projet intitulé « Chemin des arts et poésie » incite les jeunes à créer des œuvres montrant leur sentiment d’appartenance au quartier. 

L’initiative « Tableau de Longue-Pointe » rassemble pour sa part plusieurs muralistes qui viendront compléter une œuvre dévoilée l’an dernier à l’occasion du 300ᵉ anniversaire de Longue-Pointe. C’est d’ailleurs au pied de cette murale que se tiendront neuf séances de yoga, offrant aux citoyens une expérience dans un cadre empreint d’histoire.

Le projet « Fleuris ton quartier » a pour but de sensibiliser la population à l’importance de la biodiversité urbaine tandis que le « Mini Festival » propose divers spectacles ainsi que des kiosques animés par des organismes locaux, toujours dans l’objectif de favoriser les rassemblements entre les résidents du secteur.

Pour sa part, le projet « Vélorution » met de l’avant des activités favorisant l’utilisation du vélo dans les quartiers Guybourg et Haig-Beauclerk. L’événement « Vive la ruelle » convie quant à lui les citoyens à venir illustrer deux ruelles à l’aide de pochoirs et de peinture. 

Finalement, proposé par l’organisme Respire, le projet de recherche « Les visages de Guybourg–Haig-Beauclerk » offre aux résidents du secteur l’occasion de partager leur vécu et de témoigner de la réalité de leur milieu.

L’origine du FIL 

La création du FIL en 2023 est née du besoin de trouver des sources de financement « pour consolider le sentiment d’appartenance des citoyens dans les quartiers enclavés et leur donner une fierté », explique Mme Hassan Cournol. Pour la conseillère, il était primordial d’intégrer les entreprises dans cette dynamique de collaboration et de solidarité. 

Jean-François Lalonde, directeur général de PME MTL Centre-Est (Courtoisie)

Pour Jean-François Lalonde, directeur général de PME MTL Centre-Est, le FIL joue un rôle essentiel pour mieux refléter la réalité du quartier car il permet de « bien comprendre les enjeux des citoyens résidants de ces espaces enclavés dans des secteurs d’emploi, dans des zones industrielles importantes ».

Les projets montrent aussi, selon M. Lalonde, de quelles manières les citoyens peuvent collaborer avec les entreprises du voisinage. « Ce rapprochement entre les citoyens corporatifs, les citoyens résidents, puis l’organisation de développement économique local nous a permis de stimuler l’entrepreneuriat à une approche complètement différente », indique-t-il. 

La présence de PME MTL Centre-Est dans le processus s’avérait d’autant plus nécessaire pour dépolitiser les démarches du FIL et le rendre opérationnel. C’est pourquoi les élus de proximité de MHM n’ont pas pris part au comité de sélection de l’appel à projets. « On voulait que ce soient des gens neutres qui choisissent les projets des citoyens et des citoyennes », résume Mme Hassan Cournol. 

Gaëlle Généreux, chargée de projets – développement économique local chez PME MTL Centre-Est (Courtoisie)

Comme le mentionne Gaëlle Généreux, chargée de projets – développement économique local chez PME MTL Centre-Est, le comité de sélection des projets regroupe « des personnes autant spécialisées en économie sociale qu’en développement d’entreprises ». 

« Cette année, on avait aussi des spécialistes de l’UQAM qui ont travaillé sur le secteur de Guybourg–Haig-Beauclerk pour vraiment identifier quels sont les besoins du quartier. On avait un professeur des HEC en responsabilité sociale des entreprises aussi », ajoute-t-elle. 

Des projets coup de cœur  

Parmi les projets retenus, certains ont particulièrement attiré l’attention de Mme Hassan Cournol. « Celui dont je suis la plus heureuse, c’est vraiment la solidification des activités du centre de loisirs Notre-Dame-des-Victoires. Parce que ça a un impact plus grand et il se déroule tout au long de l’année. »

D’après Mme Généreux, le projet ayant suscité le plus grand consensus parmi les membres du comité de sélection est celui de la coopérative de solidarité Polliflora (Fleuris ton quartier). « Il soutient davantage la biodiversité dans le secteur qui est à la fois industriel et résidentiel, et qui a aussi des enjeux d’îlot de chaleur », explique-t-elle. 

La chargée de projets se réjouit aussi de l’arrivée d’une initiative des plus originales cette année. « L’organisme Respire a déposé un projet pour faire mieux connaître les visages du secteur Guybourg–Haig-Beauclerk. Ils vont faire des entrevues dans une démarche plus anthropologique avec les travailleurs du quartier, avec des résidents. Ce travail sociologique, c’est la première fois que ça se fait dans un secteur industriel à Montréal », précise-t-elle. 

Le FIL a bénéficié de la participation financière de partenaires tels que la Ville de Montréal, la Société des alcools du Québec (SAQ), l’Administration portuaire de Montréal et UAP (NAPA).