Le Cinéma Beaubien fait l’objet de travaux de rénovation. Photo: Emmanuel Delacour/EMM.

LE CINÉMA BEAUBIEN FINANCERA SES RÉNOS VIA DES OBLIGATIONS COMMUNAUTAIRES

Le Cinéma Beaubien se refait une beauté et, pour financer ses travaux de rénovation, l’établissement lance une campagne visant à récolter 250 000 $ d’ici le 30 juin 2022, et ce, grâce à une nouvelle formule : les obligations communautaires.

Le concept est simple. Les amoureux de l’espace de diffusion indépendant peuvent acheter une des 500 obligations d’une valeur de 500 $ chacune, pour un maximum par souscripteur de 10 000 $. Les obligations viennent à terme après une période de 5 ans et offrent un taux d’intérêt annuel de 2 %. Les souscripteurs peuvent ensuite choisir de demander leur remboursement ou continuer à encourager l’établissement avec leur don.

« Les obligations communautaires, c’est une forme de financement qui a été mise en place il y a quelques années pour les organismes à but non-lucratif pour leur permettre d’aller chercher du financement auprès de leurs amis, des gens qui partagent les mêmes valeurs », souligne Mario Fortin, directeur général du Cinéma Beaubien.

Un premier projet pilote, développé en 2016-2017 par Territoires innovants en économie sociale et solidaire, avait accompagné quatre organisations dans leur campagne d’émission d’obligations communautaires : le Grand Costumier, le Théâtre Empress, le Bâtiment 7 et le Cinéma du Parc, établissement frère du Beaubien.

« On avait lancé ça au Cinéma du Parc et ça avait très très bien fonctionné. Alors, on s’est dit : « On a des travaux au Cinéma Beaubien qu’il faut financer. Et si on demandait à nos supporters de financer ça d’une manière pratique et concrète ? » », affirme le directeur général.

Après avoir été mise sur la glace en 2020 à cause de la pandémie, la campagne est cette fois lancée pour de bon, pour un mois seulement. Selon M. Fortin, si l’on se fie à l’expérience menée il y a quelques années au Cinéma du Parc, ce genre de collecte de fonds peut atteindre ses objectifs en un temps éclair.

Mario Fortin (à droite) en compagnie du directeur général de PME Montréal Centre-Est, Jean-François Lalonde (photo : Myriam Baril Tessier).

Beaucoup d’argent investi

Depuis son redémarrage en 2001, le Cinéma Beaubien a connu plusieurs phases de réfection. À l’achat et lors des premiers chantiers pour rafraîchir l’établissement, 1,2 M $ ont été déboursés par la Corporation du Cinéma Beaubien.

Au fil des ans s’en suivront d’autres travaux de rénovation d’une valeur de 800 000 $, alors que l’ajout des salles 3 et 4 a coûté 500 000 $. Quant à l’achat de nouveaux projecteurs, on parle d’un autre 500 000 $ qui a du être investi, raconte M. Fortin.

Aujourd’hui, le cinéma indépendant qui compte cinq salles souhaite remettre à neuf sa plus ancienne salle de projection. « On a fait beaucoup de travaux de rénovation et on a refait les espaces autour de ce qui était la salle originale, qui est désormais la salle # 2, mais on n’y avait jamais touché. Là, on y est rendu. Il faut vraiment qu’on change nos fauteuils, qu’on change l’écran qui a 20 ans et qui est un peu jauni. On a aussi besoin de rajeunir notre équipement de projection », soutient M. Fortin.

L’extérieur profite aussi d’une remise à niveau, les joints de briques de la façade faisant présentement l’objet de travaux de maçonnerie.

M. Fortin espère que toutes ses mises à niveau permettront d’améliorer l’expérience des cinéphiles et de les inciter à revenir dans les salles après deux années difficiles de pandémie.