
L’ancien aréna Garon, désormais fermé au public et où pourrait être construit le nouveau complexe sportif et aquatique (Courtoisie de l’arrondissement de Montréal-Nord)
2 avril 2025UN NOUVEAU FINANCEMENT POUR LE FUTUR COMPLEXE SPORTIF DE MONTRÉAL-NORD
La semaine dernière, l’arrondissement de Montréal-Nord a annoncé un financement substantiel provenant des gouvernements fédéral et municipal pour la construction d’un futur complexe sportif sur le site de l’ancien aréna Garon. Une étape très attendue par les résidents de Montréal-Nord et par la mairesse Christine Black.
La contribution de la Ville de Montréal se chiffre à 88 M $ et celle du gouvernement fédéral à 15 M $. Emmanuel Dubourg, député fédéral de la circonscription de Bourassa, et Caroline Bourgeois, mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et responsable des sports et loisirs et de l’est de Montréal au comité exécutif de la Ville de Montréal, se sont réunis auprès de Christine Black pour annoncer ce nouveau financement.
Ce dernier permettra dans un premier temps de planifier la construction du volet aquatique du complexe. Les travaux devraient s’amorcer en 2028 pour une éventuelle ouverture 4 ans plus tard.
En entrevue avec EST MÉDIA Montréal, la mairesse de Montréal-Nord a souligné que cette annonce arrive au moment idéal pour faire avancer le projet du futur centre sportif. « Cela fait longtemps que les Nord-Montréalais en rêvent ! », a-t-elle indiqué.

La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black (Photo : Denis Beaumont/EMM)
L‘idée d’un complexe sportif est apparue dès 2009. À cette époque, l’arrondissement avait commandé des études sur les bénéfices d’une telle installation pour ses citoyens. Dix ans plus tard, le projet franchissait de nouvelles étapes. « En 2020, on avait vraiment accéléré le processus en vue de l’élection. C’était un de nos engagements électoraux. Parce qu’avec un projet comme ça, il y a beaucoup d’étapes à franchir. Plus il y a d’argent, plus c’est compliqué de le mettre en place », souligne Mme Black.
Si l’annonce d’un financement combiné du municipal et du fédéral s’est faite la semaine dernière, l’élue rapporte que la Ville de Montréal avait confirmé son soutien financier pour le volet aquatique dès 2022.
Par la suite, Mme Black et son équipe ont multiplié les rencontres afin que tous les volets du complexe (pas seulement la partie comprenant la piscine, mais aussi les gymnases) voient le jour. « J’ai pris mon bâton de pèlerin et j’ai commencé une grande tournée avec nos équipes auprès des élus provinciaux et fédéraux pour aller vendre le projet. Toute mon équipe d’élus est vraiment très mobilisée autour de ce projet-là. »
Si elle se réjouit des dernières enveloppes financières accordées au complexe sportif, Mme Black soutient que ce n’est pas suffisant pour mener à terme l’ensemble du projet. Selon elle, son équipe doit aller chercher un montant de 40 M $ supplémentaire. « C’est certain que notre regard se tourne vers Québec. On attend impatiemment », indique-t-elle. La mairesse et son équipe comptent bien se faire entendre pour accélérer le processus. « On a démarré des démarches plus intensives dernièrement pour avoir des rencontres, pour s’assurer que le gouvernement provincial soit également au rendez-vous pour la suite des choses. »
D’autres options de financement restent tout de même sur la table, ajoute-t-elle. « Il y aura peut-être un autre appel à projets pour le PAFIRSPA (Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air), qui est un programme offert par le gouvernement pour mettre en place ce type d’infrastructures », explique Mme Black.
Les retombées du centre sportif pour Montréal-Nord
Selon Mme Black, Montréal-Nord serait le seul arrondissement de Montréal, comptant une population aussi importante, à ne pas disposer d’infrastructures municipales d’une telle envergure. « Notre petit centre des loisirs n’est pas suffisant pour une population de près de 100 000 personnes », soutient-elle.
Un autre problème soulevé par la mairesse concerne les installations existantes dans l’arrondissement, telles que les piscines et les gymnases, qui se trouvent dans les écoles et sont sous la responsabilité des instances scolaires. Bon nombre de ces installations sont donc inaccessibles durant la journée. La population doit ainsi se rabattre sur les horaires de soirée ou de fin de semaine.
Les retombées du centre iraient bien plus loin qu’une question d’accessibilité pour les citoyens de Montréal-Nord, assure Mme Black. « Faire du sport, bouger, ça donne une meilleure qualité de vie. Ça crée des saines habitudes de vie. Alors, il y a tout un impact, que ce soit pour nos jeunes ou pour nos retraités. »
Le futur centre pourra également avoir un impact important sur « la prévention de la criminalité, de l’oisiveté chez les jeunes », croit la mairesse. Elle souligne à quel point il est primordial d’offrir des ressources sportives à une « population remplie de talent », en rappelant que les joueurs de la NBA (National Basketball Association) Luguentz Dort, Bennedict Mathurin et Chris Boucher ont grandi à Montréal-Nord.
Les sportifs nord-montréalais avec un fort potentiel seraient toutefois confrontés à des défis de taille. « Quand ils veulent pratiquer leur sport, ils doivent sortir de l’arrondissement et parfois faire une heure ou deux heures d’autobus pour se rendre à un autre endroit pour faire leur activité », précise Christine Black.
L’ancien aréna Garon : un choix qui s’imposait
Avant d’arrêter son choix sur l’ancienne aréna Garon, l’arrondissement avait déjà pensé à installer le nouveau centre sportif au parc Pilon, situé au coin des boulevards Pie-IX et Henri-Bourassa. Toutefois, cette option a vite été exclue des plans afin de préserver des espaces verts dans le quartier, mentionne Mme Black. « Montréal-Nord possède très peu de parcs. On a le plus faible indice de parcs à Montréal. Montréal-Nord est très dense et il n’y a pas beaucoup d’espaces verts, donc on souhaitait peut-être trouver d’autres alternatives. »
Le site de l’ancien aréna Garon s’est donc imposé de lui-même. D’autant plus que le terrain offrait un avantage financier pour l’élaboration du projet. « C‘est un terrain qui appartient déjà à la Ville, qui appartient à l’arrondissement. Donc, on n’a pas de frais d’achat de terrain », conclut la mairesse.