École Sainte-Marguerite-Bourgeoys (photo CSSPI)

L’état des infrastructures scolaires s’améliore

Les écoles qui défraient habituellement les manchettes sont plutôt celles qui se détériorent. Mais le vent de fraîcheur qui souffle sur l’est de Montréal depuis quelques années amène du bon pour les établissements scolaires. Portrait des constructions et rénovations majeures d’écoles du secteur.

Exit les moisissures, les crépis en ruines et les murs de briques qui menacent de s’effondrer… Les nouvelles écoles de l’est montréalais recèlent de plus en plus de locaux fenestrés, d’espaces de vie invitants et de coins verdure. Sans compter les cours d’école qui troquent le béton défraîchi pour de jolies pistes de jeux où la nature reprend ses droits. Au Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSSPI), les 8 000 employés desservent près de 44 000 élèves dans 41 écoles primaires, 7 écoles secondaires, 3 écoles spécialisées, 8 centres d’éducation des adultes, une école de semestrialisation ainsi qu’un centre régional de formation à distance. Tous ces bâtiments couvrent une superficie de 93 kilomètres carrés, englobant Montréal-Est et les arrondissements de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Saint-Léonard, Anjou et Montréal-Nord. « Le CSSPI est l’un des plus importants employeurs de l’est de Montréal », ajoute Michelle Vyboh, conseillère aux services corporatifs, aux communications et au secrétariat général du CSSPI.

École Montmartre (photo CSSPI).

Esquisse école Notre-Dame-de-Fatima (image CSSPI).

Annuellement, le centre de services scolaire veille à l’entretien de tous ses bâtiments et entreprend les travaux de maintien nécessaires, dit-on. Et au cours des dernières années, plusieurs projets d’agrandissement d’écoles primaires ont été réalisés : Jean-Nicolet et Sainte-Colette à Montréal-Nord; Sainte-Marguerite-Bourgeoys et Montmartre à Pointe-aux-Trembles; et Saint-Joseph à Anjou. « De nouveaux investissements majeurs ont également été confirmés par le gouvernement du Québec pour 2022, 2023, 2024 et 2025 », précise Michelle Vyboh. Ceci comprend l’agrandissement des écoles Notre-Dame-de-Fatima et Marc-Aurèle-Fortin à Rivière-des-Prairies; Le Tournesol, François-La Bernarde et Saint-Marcel à Pointe-aux-Trembles; De La Fraternité et Jean-Nicolet Annexe 2 à Montréal-Nord; ainsi que Jacques-Rousseau et le Centre de formation des métiers de l’acier à Anjou. De toutes nouvelles constructions sont également prévues, soit une école primaire à Montréal-Nord, à Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et à Anjou ainsi qu’un Centre de services aux entreprises dans ce même arrondissement.

Future école De La Fraternité (image CSSPI).

Construire et rénover : par où commencer?

Les étapes derrière un projet de construction ou de rénovation d’école sont longues, et les intervenants, nombreux. De son côté, le CSSPI commence par évaluer chaque année si sa capacité d’accueil est suffisante en consultant les prévisions démographiques du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ). « Au besoin, le CSSPI soumet alors ses demandes d’ajout d’espace au MEQ, en précisant la nature des travaux, l’établissement visé et une estimation budgétaire pour réaliser le projet », explique Michelle Vyboh. Le ministère étudie le tout et accorde, le cas échéant, le financement nécessaire dans le cadre du Plan québécois des infrastructures. Le MEQ transmet ensuite le programme technique et fonctionnel au CSSPI. C’est par la suite que le centre de services scolaire publie l’appel d’offres pour le choix des professionnels en architecture, en ingénierie civile, mécanique, des structures et de l’électricité, et en architecture du paysage. « Les professionnels développent ensuite les plans et devis, l’estimation des travaux et l’échéancier de réalisation, en collaboration avec les services des ressources matérielles, le département des infrastructures scolaires du MEQ, la direction de l’établissement et la division de l’urbanisme de l’arrondissement », poursuit Michelle Vyboh. Ces documents sont révisés par le MEQ à 30 % et 60 % de leur avancement. Puis, le CSSPI publie finalement un appel d’offres pour choisir l’entrepreneur général du projet de construction ou de rénovation. On peut supposer que cette façon de procéder est semblable d’un centre de services scolaire à l’autre.

Plan de l’école Marc-Aurèle-Fortin (image CSSPI).

Et qu’en est-il de Rosemont, Saint-Léonard, Saint-Michel et Mercier−Hochelaga-Maisonneuve?

Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) couvre Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, le Plateau-Mont-Royal, le Sud-Ouest, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont–La Petite-Patrie, Ville-Marie, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension ainsi que la Ville de Westmount. Selon le CSSDM, ce serait des centaines d’élèves montréalais qui fréquenteraient des écoles neuves. En 10 ans, 89 projets d’agrandissement, de reconstruction et de construction ont eu lieu ou sont en cours de réalisation. « En 2011, le CSSDM lançait son premier lot de projets afin de répondre à la hausse du nombre d’élèves et au besoin de rénover des écoles vétustes », indique Alain Perron, responsable des relations de presse du Bureau des communications du CSSDM. Résultat, déjà 42 nouvelles écoles et agrandissements sont terminés. « Et certains agrandissements sont aussi grands que de nouvelles écoles, comme Sans-Frontières (20 classes) à Rosemont, Saint-Noël-Chabanel (25 classes) à Saint-Léonard et Saint-Bernardin annexe (23 classes) à Saint-Michel », note Alain Perron. Dans les établissements du CSSDM, quelques réalisations ont remporté des prix architecturaux qui soulignent la mise en valeur du patrimoine montréalais. Notons notamment la reconstruction de l’école Baril, à Hochelaga-Maisonneuve.

École Baril, dans Hochelaga (photo : EMM).

École Sainte-Bibiane (photo Mélanie Dusseault / CSSDM).

Pour le CSSDM, il reste donc actuellement 47 projets en construction ou en conception, et dont le financement a été accordé ou est en voie de l’être. « En 2020-2021, ce sont 350 millions qui sont consacrés à entretenir, améliorer, rénover, agrandir notre parc immobilier et construire des écoles », dit Alain Perron. « Selon la compilation des contrats des organismes publics, en 2018-2019, le CSSDM était le plus important donneur d’ouvrage du réseau de l’éducation au Québec », conclut-il.

École Saint-Bernadin (photo CSSDM).

Le portrait des écoles de l’est de Montréal semble donc s’améliorer d’année en année. Au moment de publier ces lignes, le ministre de l’Éducation lui-même, Jean-François Roberge, annonçait d’ailleurs en conférence de presse la construction de deux autres nouvelles écoles secondaires sur le territoire du CSSPI. L’une d’elles, d’une capacité de 1 700 élèves, se situera au coin des rues Albert-Hudon et Maurice-Duplessis, dans Montréal-Nord. La seconde sera érigée à Anjou, à l’angle du boulevard Métropolitain Est et de l’avenue Jean-Després, et sera en mesure d’accueillir 1 900 élèves. On prévoit l’ouverture de ces établissements « inondés de lumière naturelle » et axés sur le développement durable pour août 2024. Espérons que le vent favorable continue de souffler sur les écoles de l’est… car elles en avaient bien besoin!


Le dossier spécial « EST en formation 2021 » a été rendu possible grâce à la collaboration de :