L’EST DE MONTRÉAL EN SIX ROMANS
Tout comme le Plateau-Mont-Royal a souvent été mis en lumière dans les œuvres de Michel Tremblay et Saint-Henri dans les écrits de Gabrielle Roy, l’est de Montréal a également inspiré de nombreux romanciers, témoignant de leur attachement à leur quartier. À l’occasion de l’édition 2024 du Salon du livre de Montréal, EST MÉDIA Montréal présente une sélection de romans dont l’intrigue s’y déroule.
Hochelaga : Les danseurs étoiles parasitent ton ciel de Jolène Ruest
Véritable incursion dans Hochelaga, ce roman raconte les tracas et les désillusions de Prunelle, aspirante danseuse de ballet sur le point de tout abandonner. Le quartier ne se limite pas à un simple décor : il prend presque vie, jouant un rôle essentiel dans les interactions entre les protagonistes. On parcourt avec eux la Promenade Ontario ou encore la rue Sainte-Catherine Est, et le personnage de Prunelle travaille d’ailleurs au Dairy Queen de cette artère commerciale.
Le roman a été adapté en pièce de théâtre, mettant en scène les errances du personnage principal au Théâtre Denise-Pelletier, situé sur la rue Sainte-Catherine Est.
Deux autres romans se déroulant à Hochelaga-Maisonneuve ont retenu l’attention de notre équipe : Je voudrais qu’on m’efface d’Anaïs Barbeau-Lavalette et L’évasion d’Arthur ou La commune d’Hochelaga de Simon Leduc.
Pointe-aux-Trembles : La blague du siècle de Jean-Christophe Réhel
Aucun Pointelier ne peut ignorer la minutie déployée par Jean-Christophe Réhel pour décrire Pointe-aux-Trembles dans ce roman. Plusieurs lieux et éléments familiers s’y trouvent : l’autobus 189 qui longe la rue Notre-Dame, le parc du Fort, le boulevard du Tricentenaire ou encore le boulevard De La Rousselière, pour ne nommer que ceux-là.
Ce périple vibre à la cadence du monologue intérieur de Louis, obligé de prendre soin de son père malade et de son frère schizophrène. En parallèle de ces lourdes responsabilités qui lui incombent, il rêve de devenir humoriste. En attendant, il travaille, comme il le dit lui-même, au « Tim Hortons sur Sherbrooke Est, proche de l’épicerie et de la SAQ ».
Autres romans se déroulant à Pointe-aux-Trembles à découvrir : Fracture de Johanne Seymour et 16 ans et Patriote de Sylvie Brien .
Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies de Mariana Mazza
Ces deux romans autobiographiques de l’humoriste revisitent les quartiers de sa jeunesse, de l’enfance à l’adolescence. Dans Montréal-Nord, elle propose entre autres quelques hommages bien sentis à sa mère. À travers un récit remplit d’histoires vécues, on découvre ou redécouvre le voisinage de la bibliothèque Charleroi (aujourd’hui Yves-Ryan) ou encore le parc Ottawa.
L’ensemble est présenté comme une mosaïque de petits récits dévoilant en rafale des souvenirs et des réflexions provenant de l’enfance de l’autrice, comme si Montréal-Nord avait façonné le parcours de l’artiste qu’est devenue aujourd’hui Mariana Mazza. Un coin de Montréal qu’elle chérit d’ailleurs, présentant une facette plus joviale que celle souvent mise de l’avant par les bulletins de nouvelles…
L’humoriste poursuit l’aventure autobiographique avec son récit le plus récent intitulé Rivière-des-Prairies. Des années passées à l’école primaire relatées dans Montréal-Nord, on passe aux années d’adolescence et de l’expérience de l’école secondaire. Les modes vestimentaires et la musique en vogue au début des années 2000 sont aussi à l’honneur dans ce roman personnel.
Rosemont : Les rosemonteries de Sébastien Ste-Croix Dubé
« Je suis en train de marcher mon propre Compostelle dans Rosemont. » Cette phrase tirée du livre résume justement cette cavalcade hallucinée à l’aide de microdoses de LSD menée par Adam à travers Rosemont, sur les rues Dandurand, Masson, Beaubien et les avenues à l’est d’Iberville.
Au fil des pages, le romancier Sébastien Sainte-Croix Dubé nous entraîne de la microbrasserie MaBrasserie, son authentique lieu de travail à une certaine époque, à une trajectoire sinueuse dans les rues du quartier, tout en passant à côté des commerces biens connues sur Masson, comme la boulangerie Les Copains d’abord, le restaurant La Corvette, la Libraire Paulines et bien d’autres.
Rosemont : Rosemont de profil de Maxime Raymond Bock
Cette histoire « de retour aux sources » se déroulant dans le quartier Rosemont se vit à dans les mêmes rues et au coin des mêmes intersections que Les rosemonteries de Ste-Croix Dubé. La trame narrative diffère toutefois car on a affaire ici, dans un premier temps, au récit de jeunesse de Sylvain, vécu entre autres à la piscine Rosemont ou au camp de jour Masson, près du parc Pélican.
Des décennies plus tard, le personnage principal renoue avec le quartier qu’il a dû quitter à l’adolescence lors de la séparation de ses parents. Son prétexte pour repasser dans le secteur? Un ami d’enfance l’invitant chez lui, sur Beaubien. En route, il retrouve le berceau géographique de ses jeunes années : la rue Dandurand, le boulevard Pie-IX ou le Jardin botanique. Question de bien s’imprégner de son enfance, le personnage passe même devant l’ancien appartement familial, situé au 5682, 5e avenue.
Autre roman se déroulant à Rosemont à parcourir : Voyageurs de passage de Pierrette Beauchamps.