EST EN DÉVELOPPEMENT : « LE TRANSPORT, C’EST LE NERF DE LA GUERRE » DIT PAUL ST-PIERRE PLAMONDON
L’est de Montréal mérite mieux en ce qui a trait aux transports, selon Paul St-Pierre Plamondon. Le député de Camille-Laurin et chef du Parti Québécois (PQ) critique férocement ce qu’il considère être un manque d’engagement de la part du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans ce dossier et assure qu’il en fera davantage pour améliorer les infrastructures en transport s’il parvient à remporter les prochaines élections provinciales.
Pour l’élu, plusieurs enjeux de l’est devront être abordés lors de la prochaine campagne électorale québécoise en 2026, notamment la montée de la violence, l’itinérance ainsi que la place que prennent les activités du Port de Montréal et les installations de Ray-Mont Logistiques. Toutefois, M. St-Pierre Plamondon est d’avis que la question du développement des transports dans le secteur se démarque par son importance.
« Le nerf de la guerre sur le plan économique, ce sont les transports. Si l’est de Montréal est enclavé, inaccessible, ça limite les projets », souligne le chef du PQ.
Au niveau des services, M. St-Pierre Plamondon se désole de ne constater « aucune amélioration » ou, encore pis dans certains cas, « une détérioration » dans les services en transport en commun dans l’est, notamment en ce qui concerne la fréquence de passage des autobus, mode de transport collectif prépondérant dans le secteur. Celui-ci plaide pour un rehaussement du niveau de service à la Société de transport de Montréal (STM).
Selon ce dernier, la situation n’est pas plus reluisante en ce qui concerne la planification de nouvelles infrastructures. Le député trace un parallèle entre le Projet structurant de l’Est (PSE) et le troisième lien de Québec. « Les deux sont en intermittence depuis maintenant sept ans, car il faut compter la campagne électorale de 2018. Dans les deux cas, on parlait de projet signature, de promesses fortes, puis à des abandons, pour ensuite reprendre l’engagement », constate M. St-Pierre Plamondon.
Toutefois, il dit craindre qu’après huit années au pouvoir, le gouvernement de la CAQ n’aura rien fait. « Ça aura été une succession de projets mal ficelés et des centaines de millions en études pour aucun résultat », se désole le chef du PQ.
« Je ne peux pas entrevoir un développement économique de l’Est si celui-ci n’est pas connecté convenablement en termes de transport. » -Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ et député de Camille-Laurin
Le sous-investissement dans l’entretien courant de nos transports collectifs ne doit pas être ignoré non plus, de l’avis de ce dernier. La fermeture récente de l’extrémité « est » de la ligne bleue du métro de Montréal en est la preuve, à son avis. « Le défi sera colossal en 2026, parce qu’on a créé un déficit d’entretien et qu’on n’a pas fait des projets qui auraient coûté bien moins cher il y a 10 ans », martèle M. St-Pierre Plamondon.
C’est pourquoi ce dernier assure que le PQ « n’arrivera pas les mains vides » lors de la prochaine campagne électorale en termes de plans pour les réseaux de transport de la province. « On va revenir avec la même philosophie qu’on a présentée en 2022, surtout en ce qui concerne Montréal, parce que ça n’existe pas des métropoles qui ne planifient pas leur organisation grâce aux transports collectifs, autant au niveau social qu’au niveau économique. »
Plus précisément, en ce qui a trait au PSE, M. St-Pierre Plamondon ne renie pas la nécessité de soupeser toutes les options et d’offrir une analyse complète des solutions envisagées. Toutefois, il ne faut pas se leurrer, selon ce dernier, c’est en raison d’un manque de volonté politique que le projet semble demeurer au point neutre. « On prend les électeurs pour de la marchandise électorale. On leur parle du projet comme s’il était certain qu’il allait avoir lieu à chaque élection. Puis, on perd trois ou quatre ans à gagner du temps », maugrée le député péquiste.
De plus, l’absence de grands projets de réseaux de transports collectifs sous les années de règne du Parti libéral du Québec et sous la CAQ aura causé un exode des entreprises capables d’entreprendre de tels chantiers. « Sans compétition, les prix augmentent et parfois on voit des appels d’offres où aucune entreprise ne pose sa candidature. » Il faudra travailler à un plan pour faire revenir au Québec les personnes avec le savoir-faire nécessaire avant d’aller de l’avant, une tâche qui s’avérera ardue, reconnaît-il.
« Je veux devenir le premier ministre qui rectifiera une injustice historique envers les francophones de l’est en termes de services et d’infrastructures. » – Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ et député de Camille-Laurin
Malgré le déficit de grands projets en transports collectifs dans l’est au cours des dernières années, le chef du PQ souhaite que les citoyens ne tombent pas dans le cynisme lorsque vient le temps de rêver à de nouvelles lignes d’autobus ou un nouveau réseau sur rail. « Nous avons le choix entre le pessimisme et l’optimisme. Moi, je choisis l’optimisme. Ça ne veut pas dire que tout sera parfait, mais est-ce qu’on peut faire mieux qu’en ce moment? Moi, j’en suis convaincu. »