
Les panélistes et l’animateur de la discussion Mathieu Sasseville sur scène lors du Sommet de l’Est (Benoit Vermette/CCEM)
7 avril 2025L’EST DE MONTRÉAL, UN TERRITOIRE DE CHOIX EN MATIÈRE DE CIRCULARITÉ
Un panel de discussion présenté sur la scène principale du Sommet de l’Est 2025 avait pour sujet le déploiement de l’économie circulaire, plus particulièrement dans l’est de Montréal, un secteur névralgique où la circularité et les modèles résilients sont bien présents et continuent leur développement.
Les panélistes Alia Hassan-Cournol, conseillère de la Ville, conseillère associée au développement économique, au commerce et au design et déléguée à la réconciliation avec les peuples autochtones à la Ville de Montréal, Annie Bourgoin, directrice générale de PME MTL Est-de-l’Île, Richard Mimeau, vice-président, Affaires publiques et Développement durable de Matrec – une division de GFL Environnement et Éric St-Arnaud, directeur général de Renaissance, ont répondu sur scène aux questions de Mathieu Sasseville, directeur – Investissement durable et d’impact de Fondaction, à propos du milieu de l’économie circulaire.
« L’indice de circularité au Québec est à 3,5 % et mondialement, c’est autour de 8 à 9 % », a souligné d’entrée de jeu M. Sasseville, évoquant que ces chiffres représentent une « opportunité de s’adapter à la réalité de l’économie circulaire » au niveau de nos territoires et de nos infrastructures.
En prenant la parole, le directeur général de Renaissance a discuté des projets d’investissement de 46 M $ de l’entreprise pour appuyer le secteur de l’économie circulaire dans l’est de Montréal. « Renaissance, c’était en partant dans notre sang de travailler avec l’écocircularité et avec des partenaires pour arriver à des projets d’ampleur. On veut générer des impacts environnementaux et sociaux. L’année dernière, on a détourné 28 milles tonnes des sites d’enfouissement pour redonner une deuxième vie (aux matériaux). (…) Pour nous, tout est basé sur un projet commun et concret avec nos partenaires. On travaille avec la Ville de Montréal et la Ville de Montréal-Est, et notre projet de 46 M $ devrait être concrétisé dans les prochains mois, avec une célébration d’ouverture au mois d’octobre. »
Pour ce dernier, dans le territoire de l’est de Montréal, un « écosystème est en train de se créer en circularité » et c’était donc essentiel pour Renaissance de s’installer dans ce secteur. D’ailleurs, un nouveau magasin Renaissance qui profitera d’un financement de 5 M $ ouvrira prochainement dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Richard Mimeau, vice-président, Affaires publiques et Développement durable de Matrec, a quant à lui rappelé que les deux centres de tri de Montréal-Est, annoncés lors du premier Sommet de l’Est en 2023, sont aujourd’hui en fonction. « Pour ça, on a dû intéresser les gens à travailler avec nous, et ils ont embarqué. C’est fantastique, parce que maintenant, on a les deux centres de tri les plus modernes au Canada et on est très fiers », a-t-il indiqué.
Selon Mathieu Sasseville, « la mission de l’économie circulaire passe par des intervenants comme la Ville de Montréal », et la mise en place de mesures pour que ce type d’économie soit plus largement adopté. Comment la Ville compte-t-elle atteindre les indices de circularité qu’elle s’est fixés ?
Il faut d’abord partir de la philosophie de l’économie circulaire pour répondre à cette question, explique Alia Hassan-Cournol. « L’économie circulaire est un outil extrêmement intéressant et pertinent. (…) Elle permet de réfléchir à plus long terme et, par cet écosystème, on est capable de s’aider et de s’allier les uns aux autres. L’écosystème de l’est de Montréal est un laboratoire vivant exceptionnel parce qu’on est un milieu tissé serré. Les organismes, les entreprises et les parapublics travaillent ensemble. On a donc un terreau fertile dans l’est, et c’est ce qu’on annonce avec le soutien de 1,5 M $ à PME MTL Est-de-l’Île pour élargir Synergie Montréal et pour créer le Campus d’innovation Espace circulaire (CIPME). »
Le Plan d’action de la Ville de Montréal en matière d’économie circulaire sera annoncé la semaine prochaine par Marie-Andrée Mauger, responsable de la transition écologique et de l’environnement au comité exécutif, a poursuivi Mme Hassan-Cournol. « À l’heure actuelle, il y a très peu de programmes gouvernementaux pour financer l’économie circulaire et donner des incitatifs économiques concrets aux entreprises, et c’est une des mesures sur laquelle on veut travailler dans le Plan d’action qui sera annoncé », a-t-elle précisé.
À propos de l’aspect territorial, la directrice générale de PME MTL Est-de-l’Île, Annie Bourgoin, a quant à elle souligné que l’économie circulaire regroupe 7000 entreprises et est un écosystème rapproché et engagé. « On a tous compris que l’économie circulaire, c’est gagnant au niveau économique pour générer des revenus, faire des économies de coût et modifier les modèles d’affaires de nos entreprises, en plus d’avoir des résultats environnementaux qui sont importants. »
Mme Bourgoin a précisé qu’avec Synergie Montréal, l’organisation a pu soutenir 3 000 PME à Montréal au cours des huit dernières années et détourner 5 000 tonnes de matières des sites d’enfouissement. « (…) Dans l’est, on a des actifs et des zones stratégiques importants, comme le secteur industriel de la Pointe-de-l’Île, des acteurs et des institutions de savoir solides. Dans l’est de Montréal, on doit donc lever la main ensemble pour en faire un territoire exemplaire et se distinguer à l’échelle régionale, nationale et, pourquoi pas, internationale, pour en faire un modèle en innovation sociale, environnementale et circulaire. »