Le Biodôme fait son grand retour. Photo : Mélanie Dusseault

ESPACE POUR LA VIE REPREND VIE

Bien que la dernière année ait été synonyme de réadaptation, Espace pour la vie est désormais prêt à accueillir les amoureux de la nature. Le Planétarium, le Jardin botanique et le Biodôme ont renouvelé leur programmation afin d’aider les Québécois à passer un bel été.

Tout comme l’an dernier, Espace pour la vie s’adapte aux conditions sanitaires et propose une programmation davantage à l’extérieur. Parmi les activités pour l’été, on pourra notamment (re)découvrir La Nature près de chez vous. L’idée est de créer un musée à ciel ouvert, directement dans les différents parcs des arrondissements de Montréal. L’an dernier, Espace pour la vie a visité 44 parcs, cette année, il en vise 66, avec plus de contenu. « Nos animateurs scientifiques se déplacent et présentent les éléments que l’on retrouve sur place comme les plantes, les êtres vivants… Le but, c’est de se rendre dans les communautés et d’encourager les gens à aller dehors », explique Laurence Desrosiers-Guité, cheffe de division, programmes publics et éducatifs au Planétarium Rio Tinto Alcan. Annoncés quelques jours en avance sur le site internet d’Espace pour la vie pour éviter les attroupements en extérieur, non autorisés à cause de la situation sanitaire, ces événements gratuits auront lieu du 24 juin au 6 septembre, du jeudi au dimanche.

Espace pour la vie se rendra dans 66 parcs durant l’été. Photo : Espace pour la vie

Le Planétarium, encore plus technologique

En plus de la mise en ligne de certaines expositions, le Planétarium a aussi dû modifier les projets en intérieur pour garantir une ouverture sécuritaire le 8 février dernier. « Nos expositions sont très tactiles normalement alors on a dû revoir tout ça. On en a profité pour présenter notre collection de météorites », explique Laurence Desrosiers-Guité. En effet, en ce moment, et jusqu’à la fin de l’année, se tient l’exposition Plein feu sur nos météorites, une occasion d’en apprendre plus sur leur histoire, d’où elles viennent et comment elles sont arrivées sur Terre. « C’est la plus grande collection de météorites du Québec et la 3e en importance au Canada, ajoute Mme Desrosiers-Guité. En plus, il y a deux météorites qui sont tombées au Québec !» Parmi les expositions proposées cet été, le public pourra aussi découvrir Origines, une galerie photographique qui débutera le 13 juillet prochain. Elle est aussi disponible en virtuel sur le site internet du Planétarium.

En intérieur toujours, le public pourra découvrir plusieurs spectacles en 360°. Le système de projection a d’ailleurs été amélioré l’automne dernier. « Ça fait vraiment une différence dans la qualité des shows », explique la cheffe de division. Parmi eux, on retrouve notamment Naissance de la planète Terre qui s’adresse aux plus de 7 ans. On y apprend comment la planète s’est formée, comment elle est devenue une planète vivante, mais aussi comment s’est créée la Lune. « C’est vraiment un très beau film avec de belles couleurs vives et un contenu très enrichissant », ajoute Mme Desrosiers-Guité.

Le film « Naissance de la planète Terre » est actuellement en salle. Photo : Espace pour la vie

Deux films pour enfants, Polaris et Lucia, seront aussi présentés durant tout l’été. Le premier met en scène l’histoire d’un manchot et d’un ours polaire qui se demandent pourquoi les nuits sont plus longues aux pôles. Ils voyagent alors dans le système solaire pour comprendre. Le film Lucia est la suite de Polaris et se questionne sur les étoiles filantes avec un nouveau personnage, un petit colibri géologue. « C’est un personnage féminin et scientifique. La représentation, c’est très important pour nous », appuie Mme Desrosiers-Guité. Avec les conditions sanitaires actuelles, chaque projection peut accueillir jusqu’à 25 personnes par séance de deux films. En temps normal, le Théâtre de la Voie lactée peut accueillir 180 spectateurs et le Théâtre du Chaos jusqu’à 90.

La Planétarium proposera aussi plusieurs activités extérieures durant la période estivale. « Avec la COVID, on veut vraiment encourager le monde à aller dehors », explique la cheffe de division. Pour se faire, le Planétarium organise notamment une activité d’observation du ciel du jeudi au samedi, dès le 24 juin. Pas besoin de réservation pour cette activité, seulement de se rendre sur place et espérer être dans les premiers pour pouvoir avoir accès à un télescope.

Avant cela, les lève-tôt pourront venir observer l’éclipse partielle du soleil le 10 juin prochain. « L’activité a lieu de 5h à 6h40 du matin à peu près. 79 % du disque solaire va être masqué par la Lune », poursuit Mme Desrosiers-Guité. Depuis le 1er juin, il est possible de se procurer des lunettes d’observation dans le réseau des bibliothèques publiques de Montréal. Enfin, du 9 au 15 août, en fonction de la météo, le Planétarium offrira d’observer les Perséides, une activité « qui a été très appréciée l’été dernier ». Plusieurs animateurs se rendront alors au Jardin botanique pour expliquer et observer les étoiles filantes avec les participants.

Un Jardin botanique plus ludique que jamais

Tous les pavillons du Jardin botanique ont été rouverts au public le 1er mai dernier. « Il y a seulement quelques endroits trop petits, trop étroits qu’on garde fermés pour garantir la sécurité entre les gens », explique Martine Bernier, cheffe de division, programmes publics et éducatifs au Jardin botanique.

Pour l’été, le Jardin botanique a aussi décidé de concentrer ses activités à l’extérieur, en proposant notamment des jeux pour toute la famille à partir du 28 juin. « On va y avoir de l’animation dans 5 lieux du Jardin. On souhaite que les familles apprennent des choses, gagnent des petits souvenirs. Il y aura des quizz, des séances d’origami, des jeux d’observation… », ajoute-t-elle. Le Jardin accueillera aussi un petit poulailler éducatif afin de faire le lien entre le compost, les poules et le jardinage à travers différentes animations.

Après plus d’un an d’absence, les expositions en intérieur seront aussi de retour. Le public pourra notamment pénétrer dans l’univers de l’artiste Sandrine de Borman qui s’inspire du monde végétal pour créer à travers la technique japonaise de l’écopression dans son projet Joyeuses empreintes botaniques. « L’idée est de presser des plantes pour qu’elles se révèlent sur un support. C’est très beau, sensible et émouvant », élabore Mme Bernier. Les créations sont accompagnées de mots et expressions en japonais pour décrire des sentiments et des concepts abstraits. Bien qu’accessible aux enfants, cette exposition s’adresse davantage à un public adulte.

Pour les amoureux de la nature, il sera possible de s’immerger dans la vie des arbres avec l’exposition En compagnie des arbres qui se retrouvera à La maison des arbres. « On les voit souvent comme des piliers solitaires et à peine vivants. Or, cette exposition démontre que ce sont des êtres communicants, entre eux, mais aussi avec les habitants qui vivent sur et autour d’eux. Ils ont un langage aérien et souterrain. Un arbre, c’est tout un écosystème fascinant », poursuit la cheffe de division. Cette exposition vise à changer le regard du spectateur afin d’avoir un rapport plus harmonieux avec les arbres et de créer une relation avec les différents êtres vivants.

L’exposition « En compagnie des arbres » se tiendra jusqu’au 31 octobre. Photo : Espace pour la vie

Enfin, il sera possible de plonger dans l’univers des Inuits avec Kuugaaluk : sur les traces de nos ancêtres. Installée en extérieur dans le Jardin des Premières-Nations, cette exposition dévoile les photographies de Lisa Qiluqqi Koperqualuk et Yvan Pouliot à Kuugaaluk au Nunavik, en 2018, ainsi que celles de l’ancien directeur du Jardin botanique, Jacques Rousseau, au même endroit. « En regardant les photos d’archives de M. Rousseau, plusieurs ainés se sont souvenus de l’époque et ont réussi à identifier des personnes », détaille Mme Bernier. Les photographes Lisa Qiluqqi Koperqualuk et Yvan Pouliot ont alors décidé de refaire le voyage à Kuugaaluk avec de jeunes Inuits. « C’est vraiment un voyage initiatique très touchant. L’exposition raconte une tranche de l’histoire de ce peuple d’une manière assez personnelle », conclut-elle.

Le Biodôme est de retour !

Fermé depuis avril 2018 pour des travaux majeurs, le Biodôme a rouvert ses portes en août 2020. Cependant, à cause de la pandémie mondiale, celui-ci n’a pu accueillir du public que pour un mois. C’est finalement en février dernier qu’il a pu rouvrir complètement. « Depuis, ça roule, les gens sont au rendez-vous », raconte Étienne Laurence, chef de division, programmes publics et éducatifs au Biodôme.

Bien que la capacité d’accueil soit très réduite, 800 visiteurs par jour environ contre 400 personnes à la demi-heure avant la crise sanitaire, le Biodôme prévoit plusieurs nouveautés pour l’été, notamment l’exposition La Bio-machine du Biodôme. « C’est un voyage dans les coulisses du Biodôme. Les gens qui travaillent ici expliquent comment ils font pour maintenir les conditions météorologiques, quel rôle a un vétérinaire… Ça permet de découvrir les métiers du Biodôme », explique M. Laurence.

L’exposition « La Bio-machine du Biodôme » raconte les coulisses du Biodôme. Photo : Espace pour la vie, Mathieu Rivard

Une nouvelle petite exposition, À moi d’agir, prendra aussi place durant l’été. Par le biais d’éducateurs, les différents enjeux des espèces animales et plusieurs initiatives en biodiversité sont mis de l’avant. « Quand on visite le Biodôme, oui on est émerveillé par ce que l’on voit, mais il faut aller plus loin. On veut donner envie aux gens de passer à l’action. C’est pour ça qu’on parle de projets qui ont eu des résultats concrets », argumente-t-il.

Grâce aux nombreuses rénovations, le public pourra aussi découvrir de nouveaux points de vue. Une mezzanine a notamment été mise en place dans la forêt tropicale. « Il y a des espèces qu’on ne voit qu’en hauteur alors ça donne vraiment un autre regard », ajoute-t-il. Toujours dans cet écosystème, l’ajout d’une falaise d’argile permet aux groupes d’aras, des oiseaux tropicaux, d’être visibles dès l’entrée. « C’est très impressionnant de les voir tout près », lance-t-il. Dans les îles subantarctiques, un tunnel de glace a été créé « de toutes pièces » par les équipes du Biodôme. « C’est un vrai ! Ce n’est pas du béton ! », s’exclame M. Laurence.

La nouvelle mezzanine permet d’observer des espèces en hauteur. Photo : Espace pour la vie, Mathieu Rivard

Durant toute la visite du « nouveau » Biodôme, les visiteurs pourront compter sur les éducateurs pour répondre aux questions et partager leurs connaissances, mais aussi sur une nouvelle application mobile. « C’est un outil supplémentaire qui incite à diriger son regard durant le parcours. Il y a des jeux aussi », raconte M. Laurence. Enfin, pour les plus petits, un guide est proposé au coût de 2 $ afin d’identifier les principales espèces présentes durant la balade. Près de 200 espèces d’animaux différents vivent au sein du Biodôme, dans les 5 écosystèmes, pour un total d’environ 2 500 individus.

Pour le moment, l’Insectarium reste fermé pour cause de travaux. Il devrait pouvoir rouvrir ses portes à la rentrée.