L’ancien conseiller municipal du district du Vieux-Rosemont, Gilles Grondin, se présente à la mairie de RPP pour le parti de Denis Coderre (photo courtoisie).

ENSEMBLE MONTRÉAL MISE SUR GILLES GRONDIN DANS ROSEMONT−LA PETITE-PATRIE

Tout au long de la présente campagne électorale municipale, EST MÉDIA Montréal vous proposera plusieurs rencontres avec des aspirant.es à la mairie d’arrondissements de l’est, question de découvrir à la fois leur plateforme locale et leur vision de certains enjeux liés au territoire. Aujourd’hui, Gilles Grondin, candidat d’Ensemble Montréal dans Rosemont–La Petite-Patrie.

Gilles Grondin est natif de Rosemont et y habite toujours. Il est actuellement conseiller syndical à la FTQ, responsable des dossiers de francisation, des personnes immigrantes et de la solidarité internationale. Il se qualifie lui-même « de nationaliste-progressiste-syndicaliste ».

Conseiller municipal du district du Vieux-Rosemont de 2005 à 2009, il a notamment présidé le comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement pendant ces quatre années et a agi comme maire suppléant pendant une partie de son mandat. Il a aussi été membre de plusieurs commissions à la Ville de Montréal. M. Grondin avait fait le saut en politique sous les couleurs de l’Union des citoyens et citoyennes de l’île de Montréal (UCIM), avec Gérald Tremblay et André Lavallée.

Le titulaire d’une maîtrise en relations industrielles a rencontré Denis Coderre pour la première fois en juin dernier. « On ne vient absolument pas de la même famille politique, lui et moi, on s’entend, commence l’ancien conseiller municipal. Mais je me suis retrouvé dans le cadre de discussions avec lui dans la nécessité de rassembler les Montréalais derrière une vision. » Son expérience à la Ville de Montréal à titre d’élu lui a permis de comprendre que la métropole est diversifiée autant par ses idées que par sa population. « Je me retrouvais dans cette diversité, continue-t-il. Ce n’est pas seulement une diversité ethnoculturelle, mais aussi idéologique. »

« Rosemont, c’est plus que du vélo! »

Selon Gilles Grondin, cette dernière phrase illustre un peu le thème de leur campagne. Pour que les citoyens retrouvent le goût d’être ensemble, cela doit passer d’abord par l’approbation des projets municipaux par ceux qui y habitent. « La piste cyclable sur Bellechasse a été un projet très controversé, affirme Monsieur Grondin. Pour un tel projet, il aurait fallu consulter et faire participer les gens, en plus de rendre les études publiques. Ça aurait pu être un beau projet rassembleur, mais il a divisé la population plus qu’autre chose. »

Le trafic a fait grincer les dents de beaucoup de Montréalais cette année. « Le porte-à-porte nous le confirme. Les citoyens ont été, dans certains cas, choqués de voir arriver une piste cyclable sur Bellechasse d’une aussi grande largeur sans avoir été vraiment consultés. » Selon lui, certains résidents ont l’impression de ne plus se sentir les bienvenus dans leur propre quartier s’ils ont des idées à l’encontre des tendances. « Certains se sentent rejetés. C’est particulièrement vrai pour les personnes âgées, qui ont pourtant participé au développement et à l’histoire de l’arrondissement. Si une personne âgée habitant sur la rue Bellechasse dans l’est veut se faire livrer des médicaments ou un repas, le livreur ne peut même pas arrêter sur la rue pour aller lui porter ses achats de peur de recevoir une contravention. » Voilà pourquoi, selon le candidat à la mairie, l’acceptabilité sociale d’un projet est vraiment importante.

De plus, selon le politicien, l’ajout d’arrêts sur certaines rues a aussi beaucoup irrité la population. « Les gens se demandent pourquoi autant de stops. On comprend qu’il faut diminuer la vitesse, mais ça a d’autres répercussions, notamment sur le transport en commun. Le temps du trajet en autobus est considérablement augmenté. On aimerait agir dans la partie est de l’arrondissement, car le trafic ne nécessite pas quatre pistes cyclables dans ce coin-là. La partie ouest demeurerait la même. »

Crise du logement

Gilles Grondin souhaite accélérer le processus de deux projets d’envergure dans son secteur. Les terrains autour de l’ancienne Commission scolaire de Montréal sur Sherbrooke Est pourraient permettre le développement de logements locatifs. Le candidat aimerait travailler avec l’organisme Bâtir son quartier pour voir ce qui pourrait être fait. L’espace où l’on trouvait les anciens garages de la STM sur Saint-Denis pourrait représenter un autre lieu intéressant pour y construire des logements sociaux. « Pour le reste, il faudrait une réflexion sur la densité douce. Il faudrait commencer à réfléchir s’il y a des moyens d’augmenter des logements à certains endroits, comme ajouter des étages sur des duplex par exemple. »

Mais de faciliter l’accès aux rénovations aux propriétaires n’est pas déjà un problème pour les locataires qui se font évincés? « On voit souvent les propriétaires comme des gens d’affaires qui possèdent 8-12-20 logements, mais il y a des petits propriétaires qui ont un ou deux locataires seulement. Les barèmes de la Régie du logement quant aux augmentations de loyer sont bien établis. Les propriétaires doivent justifier chacune de leurs dépenses. Il y a des logements qui ont besoin d’être rénovés : dans le parc locatif de Montréal dans le Vieux Rosemont, il y a des immeubles qui ont presque cent ans. Ils ne répondent pas à des commodités du 21ième siècle, avec parfois le frigo dans une pièce et le four dans une autre. Je peux comprendre que l’idée des rénovations peut engendrer des frictions, mais il y a une nécessité de trouver un équilibre. »

Plus de culture

Gilles Grondin a été pendant 20 ans directeur général du Mouvement national des Québécois. « C’est moi qui coordonnais l’ensemble des festivités de la Fête nationale du Québec sur tout le territoire. » Selon lui, il faudrait trouver davantage de lieux pour que les citoyens puissent se rassembler à Rosemont-La Petite-Patrie. « La Maison de la culture dans l’arrondissement est minuscule » affirme Gilles Grondin. « Lors de mon passage à la Ville comme conseiller municipal, j’avais travaillé à concrétiser le projet de la bibliothèque Marc Favreau, c’est une des plus belles bibliothèques en ce moment. » Le candidat à la mairie aimerait aussi élaborer une plus grande programmation culturelle. Pour lui, offrir de l’aide aux petits médias locaux est aussi crucial afin de conserver une saine démocratie. « Aujourd’hui, la concentration médiatique est mondiale et peut être inquiétante, car elle peut avoir des effets néfastes sur la démocratie. Je crois que des petits médias branchés sur la réalité locale sont extrêmement importants », termine l’aspirant maire de RPP.