
Me Samantha Gauthier (à gauche) et l’animatrice Camille Lavoie-Rancourt (à droite) lors du premier épisode d’Ensemble à la cour (Extrait de YouTube)
23 février 2025ENSEMBLE À LA COUR : UNE BALADODIFFUSION POUR MIEUX COMPRENDRE LA JUSTICE
L’organisme de juristes bénévoles HocheLégal, qui a pour mission de « favoriser et promouvoir l’accès à la justice pour les citoyens et OBNL de l’arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve », a trouvé un moyen inusité pour rendre accessibles des conseils juridiques à la population : créer une série d’épisodes en baladodiffusion.
Intitulé Ensemble à la cour, le « podcast » propose neuf épisodes d’environ une heure, disponibles depuis le mois de janvier sur les plateformes YouTube et Spotify, ainsi que sur le site internet d’HocheLégal. On y aborde divers volets du droit, incluant le travail, le logement, la famille et les constituantes du droit civil et pénal. « On s’est assis avec le conseil d’administration et certains de nos étudiants bénévoles et on a choisi les domaines de droit qui revenaient le plus souvent, ce qu’on voyait sur le terrain », explique Me Samantha Gauthier, coordonnatrice chez HocheLégal.
Les épisodes les plus populaires sont sans grande surprise ceux portant sur le logement, qui traitent plus particulièrement des étapes pour représenter un cas devant le Tribunal administratif du logement. L’épisode traitant de la famille, où la question de la séparation des couples est abordée, suscite également une grande écoute.

Samantha Gauthier, coordonnatrice-avocate chez HocheLégal (LinkedIn)
Une mission gratuite d’accompagnement
L’idée de créer la série de baladodiffusion vient d’un désir de l’organisme HocheLégal de mieux accompagner les personnes qui n’ont pas accès aux services d’un avocat, explique Me Gauthier.
« Au départ, on s’est demandé, étant donné qu’on ne fait pas de représentations à la cour, comment on peut accompagner le mieux possible ces gens-là, en se disant qu’ils ne connaissent pas le système judiciaire comme des avocats, le vocabulaire, les étapes très spécifiques. C’est de là qu’est venue l’idée de lancer un podcast dans lequel on diffuserait des discussions avec des avocats experts dans les domaines que l’on a ciblés », raconte l’avocate.
De plus, puisque les épisodes resteront en ligne pour une durée indéterminée, les personnes à la recherche d’informations pourront y retourner à n’importe quel moment. « Ça nous permet de rendre ça disponible pour une longue période. Les personnes peuvent consulter le podcast quand ils le veulent, selon leurs besoins particuliers », souligne Me Gauthier.
L’objectif d’HocheLégal est d’offrir des outils « pratico-pratiques » aux auditeurs, tout en étendant l’offre de service d’HocheLégal dans le quartier d’Hochelaga-Maisonneuve. En effet, l’OBNL propose déjà des cliniques juridiques mensuelles, des ateliers juridiques ponctuels, ainsi qu’un service octroyé spécifiquement aux organismes de l’arrondissement.
Selon Me Gauthier, la majorité des personnes reçues par l’organisme dont le dossier risque d’être judiciarisé ne peuvent pas se payer des frais d’avocat et ne sont pas éligibles à l’aide juridique. En effet, de plus en plus de gens n’ont plus accès à un avocat, observe-t-elle, ce qui pousse les organismes d’aide juridique à innover. « Les gens n’ont plus les moyens d’obtenir les services d’un avocat. La fameuse classe moyenne, même si les gens travaillent, même si les gens ont un revenu à la fin du mois, ils n’ont pas prévu dans leur budget de payer un avocat ou un notaire, car ça représente souvent des centaines et des centaines de dollars. »