LES ÉLUS DE L’EST RÉAGISSENT À LA DÉMISSION DE TRUDEAU
La démission du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, annoncée lundi, a suscité des réactions de plusieurs députés fédéraux de l’est de Montréal.
Pour Mario Beaulieu, député bloquiste de La Pointe-de-l’Île, il était temps que le chef du Parti libéral du Canada (PLC) cède sa place. « Il a pris la bonne décision. Il avait de moins en moins le choix avec les demandes des caucus de l’Ontario et du Québec. »
Ce dernier indique que le Bloc québécois souhaite que des élections générales soient déclenchées le plus rapidement possible. « On voudrait que, dès la reprise [de la session parlementaire], il y ait un déclenchement d’élections très rapide. Je pense qu’ils n’auront pas le choix, car sinon les partis d’opposition iront de l’avant avec une motion de censure », souligne M. Beaulieu. Le premier ministre a effectivement prorogé la session parlementaire jusqu’au 24 mars, le temps de nommer un nouveau chef au PLC.
Le député bloquiste brosse un portrait peu reluisant des neuf dernières années de pouvoir entre les mains des libéraux, qualifiant le gouvernement de M. Trudeau de centralisateur qui est de maintes fois intervenu dans les compétences du Québec. Les politiques telles que la création d’une assurance dentaire, alors qu’un programme similaire existe déjà au Québec, ne feront que priver les citoyens québécois de services qui leur reviennent, note-t-il. « C’est un gouvernement qui a été hypocrite concernant la lutte aux changements climatiques; il a investi plus que le précédent gouvernement Harper dans les entreprises pétrolières », ajoute M. Beaulieu.
Les politiques migratoires « irresponsables », l’inflation et la pénurie du logement sont des legs qui font tache d’huile sur la feuille de route du gouvernement Trudeau, affirme le député de La Pointe-de-l’Île. Pour la région de Montréal, le règne des libéraux a été particulièrement néfaste en ce qui concerne la défense de la langue française, insiste le député qui a été vice-président du comité permanent des langues officielles à Ottawa. Le gouvernement a trop longtemps privilégié les communautés anglophones au Québec, négligeant les collectivités francophones, dans un contexte où la métropole connaît un déclin du français, croit M. Beaulieu.
D’anciens collègues saluent Trudeau
Pour sa part, la députée fédérale d’Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada, a salué sur les réseaux sociaux la contribution politique de M. Trudeau. « Avec cœur et une vision profondément humaine, tu as transformé notre pays : des avancées historiques pour une société plus équitable et inclusive aux changements majeurs pour le climat. Merci pour tout, Monsieur le Premier Ministre », a-t-elle écrit sur la plateforme X.
Dans un second message, la ministre libérale du Tourisme et de développement économique pour les régions du Québec s’est souvenue « [d]e notre première rencontre à Montréal, alors que je travaillais pour le quartier Saint-Michel, il y a plus de 20 ans, jusqu’à servir avec toi les Canadiennes et les Canadiens, ce fut un honneur et un privilège d’être aux premières loges de ton leadership. »
De son côté, l’ancien ministre des Transports et lieutenant québécois du gouvernement Trudeau, Pablo Rodriguez, a également tenu à remercier le premier ministre sur son compte X. « [En] cette période d’intenses chambardements à Ottawa, au-delà de son rôle de chef de parti et de PM, j’ai une pensée pour l’homme et le père de famille… Merci Justin pour toutes ces années au service des Québécois et de l’ensemble des Canadiens. »
Le député indépendant de Honoré-Mercier a démissionné de son poste de ministre et quitté le caucus libéral en septembre 2024 afin de se lancer dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec, qui sera déclenchée officiellement le 13 janvier prochain.